Arnaque septentrionale

On consacre la matinée à la visite du musée d’Alta. Si l’intérieur n’a rien d’exceptionnel, l’extérieur, lui, mérite la visite : un petit chemin de quelques kilomètres nous conduit au milieu de gravures rupestres remontant jusqu’à 6000 ans. Animaux, hommes, scènes de chasse et même un homme sur des skis comptent parmi les figurines nous découvrons.

Dans l’après-midi, nous arrivons au Cap Nord. On le savait avant d’y arriver : contempler le soleil de minuit depuis sommet de la falaise du Cap Nord (un à-pic de 300 mètres) est un spectacle saisissant, mais aussi une escroquerie d’envergure très dommageable pour le porte-monnaie. Tout commence par le tunnel séparant l’île du continent (et passant 200 mètres sous le niveau de l’eau) : 230 Nok (46 CHF) qu’il faudra encore débourser pour repartir, comme si on avait le choix! Et d’ailleurs, si le Cap Nord est situé sur une île (fort proche du continent, soit!), peut-on vraiment dire qu’il s’agisse du point le plus septentrional de l’Europe continentale ? Enfin, tectoniquement parlant, l’île du Cap Nord appartient probablement à la même plaque que le continent, alors admettons…

Une route sinueuse faisant aussi visiblement office de centre de conférence pour rennes nous conduit ensuite à un second péage: celui du site proprement dit. La modique somme de 570 Nok (114 CHF) nous est demandée pour les trois. Nous plantons nos tentes sur place un peu à l’écart du parking et en attendant minuit, nous partons visiter l’atroce visitor center qui défigure le site et permet aux nombreux touristes vomis par les cars de regarder le soleil de minuit bien au chaud derrière des baies vitrées avec champagne et caviar.

A minuit, le soleil et bien toujours là (pour ceux qui en douteraient!) et le ciel est bien dégagé. Nous nous essayons (déformations professionnelle) à quelques considérations géométriques pour calculer à quel angle on devrait voir le soleil à son point le plus bas. Voulant nous faire photographier tous les trois avec le soleil et le “globe” métallique, on a le malheur de jeter notre dévolu sur une allemande perfectionniste pour nous prendre en photo. Jamais satisfaite par le résultat, elle s’y est reprise à 3 fois pendant que son mari tentait de chasser les autres touristes qui entraient dans le champ de vision. Vers une heure, le site se vide gentiment et nous nous distrayons un moment en contemplant un groupe d’hexagonaux de concours qui se donnent en spectacle.

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