Kool Kids

Trajet : Edinburgh – Callander : 63 km

C’est l’aventure qui commence aujourd’hui avec la location de la voiture. A nous les grands espaces solitaires des Highlands, à nous les îles battues par les vents (et la pluie bien sûr), à nous… Enfin pour l’instant redescendons sur terre, car il pleut, et il y a une heure de queue à l’agence Hertz. Mieux vaut prendre son mal en patience. D’ailleurs, pour nous dédommager de notre attente, et pour nous remercier de notre parfaite attitude de Suisses diplômés (nous n’avons pas agressé la fille au comptoir), le second conducteur nous est offert. Et hop voici £57 à retirer à la facture. La pluie susmentionnée a la politesse de nous laisser tranquilles pendant la visite de Stirling et de son château, mais elle fait son grand retour lorsqu’il s’agit de monter la tente dans un camping à l’accueil bourru à souhait (écossais donc…).

Nous nous rendons vite à l’évidence que le camping écossais nécessite quelques accessoires supplémentaires par rapport à notre équipement de base : j’ai nommé la chaise de camping ainsi que la bâche sous laquelle faire la cuisine et manger au sec…

Dans la petite ville touristique située à côté du camping, les magasins sont rares. Si la bâche s’avère facile à trouver, les chaises sont une autre paire de manche, mais nous mettons finalement la main sur deux modèles pour enfants “Kool Kids” du plus bel effet, et –surtout– très confortables, malgré leur taille junior qui donne à notre campement une allure de Club Med pour Schtroumpfs. Pour fixer la bâche, nous comptons utiliser 2 bouts de bois maintenus par 2 ficelles et 2 sardines, mais impossible de trouver de la ficelle, ce qui n’est temporairement pas si important, vu qu’il a entre temps arrêté de pleuvoir… pour mieux recommencer lorsque l’on part se laver les dents!

Une couverture plutôt qu’un duvet

Emplacement stratégique pour le chateau d'Edinburgh

Sous un soleil presque sans nuages (comme quoi tout est possible) nous visitons new town avant de nous embarquer dans un bus direction le port afin de visiter le Britannia, le Yacht (ou plutôt paquebot) de la famille royale de 1953 à 1997. On y apprend toutes sortes de choses super utiles si jamais on devait recevoir E II chez soi : La reine et son mari préfèrent une couverture à un duvet, font chambre à part et ont des oreillers de même taille. Charles, le grand coquin a été le premier à introduire un lit double sur le bateau, qui nécessitait d’ailleurs 220 membres d’équipage pour naviguer, mais bon, il faut dire que cela incluait l’orchestre.

Dans l’après-midi, visite du scottish museum, à l’architecture totalement tordue, suivie d’un cidre sur une terrasse (Le Magners, bien qu’Irlandais, reste une bien bonne découverte de ce voyage en Ecosse) et d’une soirée assez calme.

Zizi de Pieuvre

Emplacement stratégique pour le chateau d'Edinburgh

A 9h00, nous voilà dans la file d’attente pour un billet pour la visite du château, lorsque l’on s’aperçoit que le site n’ouvre que 30 minutes plus tard. On reste tout de même dans la file, ce qui s’avère être une bonne idée, vu que lorsque les caisses ouvrent, la queue s’est considérablement allongée. Visite du château donc, suivie de celle de la vieille ville, puis ascension d’Arthur’s Seat pour une vue en hauteur de la ville. Entre temps, la tente de Florent a décidé de nous rejoindre, et nous la trouvons donc au dortoir le soir venu.

Le château d'Edinburgh
Le château d’Edinburgh

Repas dans un pub où Florent, toujours très courageux, tente le fameux Haggis auquel il survit semble-t-il assez bien. Minuit sonne le glas de ses 26 ans et se manifeste chez l’intéressé par une petite faim vite comblée dans un stand de fish and chips où il se voit remettre un objet frit cylindrique et allongé ressemblant à s’y méprendre à un zizi de pieuvre. Décidément, le Haggis a préparé Florent à toutes les expériences culinaires que la Grande-Bretagne peut offrir. Heureusement qu’il n’a pas vu que la même échoppe proposait également des mars frits.

Tente en vadrouille

Départ de Genève où l’on découvre avec stupeur qu’un amas de personnes est massé devant la douane et que les douaniers effectuent très consciencieusement leur travail. L’heure de la fin de l’embarquement approchant, et vu que notre progression dans la file devait au maximum se chiffrer en dizaines de nanomètres, nous nous permettons de jouer aux mauvais Suisses en changeant de file d’attente pour aller s’incruster dans celle d’à côté qui avançait nettement plus vite, au risque de se voir déchoir de notre nationalité. Cet écart de conduite scandaleux (Florent a mal dormi ensuite) nous a tout de même permis d’attraper l’avion.

Arrivé à Londres, l’avion doit attendre 20 minutes sur le tarmac avant d’accéder à son emplacement, et lorsque on l’atteint enfin, le personnel de l’aéroport constate que la passerelle mobile ne fonctionne pas. Il y a bien un escalier monté sur un camion juste à côté, mais encore faut-il qu’ils trouvent la clé. Nous restons donc un moment encore prisonniers de la carlingue avant de pouvoir prendre le vol pour Edinburgh, retardé d’une heure. A peine installés dans le second avion, nous entamons une conversation sur les obèses dont les bourrelets flasques partent à la conquête du siège du voisin, conversation vite interrompue par un membre de leur guilde qui vient s’asseoir dans le siège libre à côté de moi. Il n’y a pas à dire, mais les compagnies aériennes devraient obliger ces gens à voyager en business class.

A l’arrivée à Edinburgh, la tente manque à l’appel, et l’on nous explique qu’elle a fait un petit détour imprévu et qu’elle arrivera plus tard, directement à l’hôtel (Euh, au dortoir !)