de l’art de chasser la baleine

Trajet: Mývatn-Húsavík

Conformément à la météo affichée au centre d’information, le temps s’est aujourd’hui gâté. Il ne pleut pas, mais le plafond nuageux est bas. Après avoir nettoyé les tentes des crottes de mouettes (bizarrement, la mienne était la plus décorée; probablement une basse vengeance pour avoir poursuivi un de ces infâmes volatiles qui nous avait volé un cookie, et repris le bien mal acquis, qui — comme personne ne l’ignore — ne profite jamais), nous partons pour Húsavík.

Le temps étant maussade, nous nous offrons le luxe d’une nuit en Guesthouse. Húsavík étant connu pour ses baleines et son offre de whale watching, nous décidons de nous y lancer, malgré la temps crachineux et la visibilité réduite. Matteo revêt une combinaison du plus bel effet prêtée pour l’occasion à ceux qui le voulaient. Il fût un peu pénible de trouver les baleines, mais on a vu de nombreux dauphins et des milliers de “puffins” (Fratercula, ou aussi Macareux, mais je préfère le mot anglais…). Enfin après un long moment de whale “searching”, on peut finalement passer au “watching”, tout en gardant un oeil sur les autres bateaux, car quand tout le monde converge à toute vitesse (bon, ok, seulement 20km/h) vers le même point, gare à l’épronnage! On rentre au port sans dommages, mais la combinaison de Matteo a quelque peu pompé l’humidité ambiante. Il est malheureusement trop tard pour visiter un haut lieu culturel de Húsavík: le musée du phallus.

Matteo dans son éponge qui prend l’eau.

Le soir, nous laissons Ursina et Florent manger en tête à tête, et Daniel, Matteo et moi allons manger de notre côté. A nouveau, contrairement à ce que nous avions pu entendre sur la cuisine islandaise, l’expérience est très positive. En sortant du restaurant, on remarque que Florent et Ursina y étaient aussi, mais à un étage différent: il faut dire que le choix n’est pas bien grand

Un gros cratère

Ha ha, quelle chance : la nuit a été bien sèche et on a pu replier des tentes dépourvues de toutes traces d’humidité. Une observation attentive de notre nourriture nous montre que Roger a dû rester dans les Rockies. On en déduit qu’il n’était pas enfermé dans la voiture, mais que cette dernière n’était pas étanche aux petits rongeurs, et que Roger pouvait entrer et sortir comme bon lui semblait.

Un trou d’envergure!

Après ces nombreux jours passés en pleine nature, on fera bien une petite visite industrielle typique d’ingénieur non ? Et bien, il y a sur notre route une halte parfaite : Highland copper, une mine de cuivre à ciel ouvert. Impressionnant, mais quel désastre écologique ! Par chance, on arrive droit au bon moment pour la visite des installations. Tout est énorme (je dirais même plus, ENORME), même les chiffres que l’on nous donne : Le plus petit cratère fait 400m de profondeur et 2.5km de diamètre, et le second site est doux fois plus profond ! Des camions surdimensionnés de 150 tonnes transportent 250 tonnes de roche à chaque voyage sur leur 6 pneus qui coûtent chacun $32’000. Bien sûr, on nous parle aussi des nouvelles lois sur la protection de l’environnement qui obligent la société de réhabiliter le terrain qu’elle a terminé de miner.

A quoi reconnaît-on des ingénieurs en vacances?

On nous présente les efforts faits pour rendre à la population des espaces de détente. La mine y consacre chaque année $2 millions, chiffre à mettre en relation avec la facture d’électricité mensuelle de la mine : 2.5 millions, ou son bénéfice pour 2006 : $1’000’000’000 ! Réhabiliter les terrains implique de contrôler la disparition des polluants dans le sol, ce qui est fait en disséquant des poissons (dans les plans d’eau suffisamment dépollués pour qu’ils y survivent), et par le biais d’un troupeau de vaches hublot avec accès direct à la panse, miam !

On continue ensuite notre route vers Vancouver, et on traverse une vallée désertique que l’on ne s’attendait pas du tout à trouver dans ce coin du Canada. Il faut une bonne dose de patience pour atteindre le centre-ville un vendredi après-midi. On profite encore de notre dernière soirée au Canada et de notre retour à la civilisation. On notera qu’après une certaine heure, il faut même payer l’entrée dans les bars : $8 dans celui où nous étions. C’est probablement pour payer le salaire des nombreux securitas, ainsi que celui du Monsieur Pipi qui nous essuie les mains aux WC (et nous les parfume moyennant contribution financière)

Et voilà, demain, c’est déjà le retour en Suisse…

Les 3 Roger

C’est le départ des Rockies aujourd’hui. On constate que notre rongeur est toujours là, car il y a des marques de dents dans le cheddar orange, et dans l’emballage de nos fameux cookies aux quatre chocolats. On baptise notre intrus Roger en l’honneur du principal opérateur de téléphonie mobile de l’Ouest canadien, qui a lui aussi joué à cache cache avec nous. Nous allons jeter un coup d’oeil au point de vue sur “l’upper spiral tunnel”, un tunnel ferroviaire en spirale (en fait seulement 240°) qui permet aux trains de franchir l’importante déclivité du kicking horse pass. C’est un peu l’accès au Gothard en plus petit, mais ce qui est remarquable, c’est que les trains sont tellement longs (>2km) qu’on les voit dépasser des deux extrémités du tunnel.

On part ensuite en direction de Golden. Dès la limite du parc national franchi, on peut à nouveau observer les traces de l’exploitation forestière à outrance. La route transcanadienne qui nous ramène vers Vancouver traverse le Glacier National Park, au centre duquel se trouve le Roger’s pass. Décidemment, ces Roger… Après avoir picniqué au col, nous allons prendre un café dans un motel qui pourrait servir de décor pour un remake canadien de “The Shining”.

Des cèdres 5 fois centenaires et des humains un peu plus jeunes

Nous traversons ensuite le parc du mont Revelstoke avec deux arrêts. Le premier pour contempler des cèdres géants de 500 ans, et le second pour emprunter un sentier au nom très poétique : La promenade du chou puant. On poursuit ensuite notre route jusqu’à Kamloops pour notre dernière nuit de Camping.

Liqueur de chocolat mi-sucré, traitée à l’alcali

La pluie s’est installée pendant la nuit, ce qui ne devrait pas trop gêner la descente en rafting. Malheureusement, un mauvais sort semble avoir été lancé sur les activités aquatiques, car une ranger vient nous annoncer qu’un accident a eu lieu sur la transcanadienne, qui va rester fermée plusieurs heures. Il ne sera donc pas possible d’atteindre Golden à temps. Heureusement, la société organisatrice, jointe par téléphone, procède à un remboursement intégral.

Notre mini-van est équipé d’une “fosse à bouffe”. Il s’agit en fait d’une trappe dans le plancher de la voiture dans laquelle peuvent être repliés les sièges arrières. Nous avons mis ce volume à profit pour y stocker notre nourriture. La fosse à bouffe a été maltraitée à plusieurs reprises, par exemple par fuite d’une bouteille d’huile (Ooooops!). Mais ce matin, elle semble souffrir d’un mal différent, puisqu’on dirait bien qu’elle abrite un passager clandestin, à en juger par les marques de dents de rongeur laissées sur l’emballage d’une boîte de cookies. Le visiteur, toutefois, semble introuvable.

On décide tout de même de partir pour Golden, mais la voiture accidentée n’a pas encore été dégagée et la circulation est alternée, si bien que l’on atteint Golden avec une heure de retard pour le rafting. En traversant la ville, Matteo nous apprend, par un terrible lapsus, qu’il n’avait pas aimé le curry du 26 Juillet. On continue donc en direction de radium hot springs pour remonter par le parc de Kootenay. Ce dernier a été ravagé par des incendies il y a quelques années, ce qui lui donne un air un peu inquiétant. On s’arrête aux paint pots, qui sont des gisements d’ocre qui ont été exploités jusqu’à la création du parc dans les années 20.

De retour à la voiture, un violent orage se déchaîne, mais il ne pleut plus lorsque nous arrivons au camping. Prudents, nous installons la bâche au dessus de la table, ce qui pousse le ciel à se dégager complètement et nous permet, une fois la nuit tombée, d’observer la voie lactée sans aucune pollution lumineuse. Nous dégustons aussi quelques cookies aux 4 chocolats dont la composition est sans fin et un peu effrayante : Liqueur de chocolat belge mi sucré, traitée à l’alcali, et l’un des 250’000 ingrédients qui composent ces biscuits somme toute très bons…

L’absence de lumière parasite dans le parc de Yoho nous permet d’admirer la voie lactée

Iceline trail

Le Yoho national park a l’avantage d’avoir un réseau de sentiers interconnectés, ce qui était moins le cas des parcs que nous avons visités précédemment. Nous partons donc pour une plus longue marche : Le “Iceline Trail”, 20km avec option d’allongement. Le point de départ est la chute Takakkaw, l’une des plus hautes du Canada. Le sentier commence par une brusque montée dans la forêt, et nous avons tôt fait de dépasser les groupes qui nous avaient précédés. Pour changer, les gens que nous rencontrons sont correctement chaussés et équipés. Il y a quand même 2 filles qui devaient avoir une peur bleue des ours, car elles étaient équipées de clochettes, de spray anti-ours (500ml de spray au poivre compressé : un objet qui ferait un malheur dans certains sacs à main) et d’un klaxon à air comprimé qu’elles actionnaient à intervalles réguliers.

A la sortie de la forêt, nous marchons dans un champ de pierres en passant sous plusieurs glaciers. Matteo enclenche le pas de charge et court en tête pendant que Florent Daniel et moi préférons un rythme plus adapté à la contemplation du paysage. On croise d’ailleurs un couple qui nous demande si nous sommes les wagons que la locomotive a perdus… On retrouve notre locomotive un peu plus haut, nous attendant au bord d’un petit lac. On picnique à la lisière de la forêt, puis nous commençons la descente.

On décide d’allonger un peu la marche en ajoutant 8km et une montée de 300m pour se rendre au sommet du Whaleback où l’on bénéficie une fois encore d’un magnifique panorama, et d’un avant goût du mauvais temps à venir. Plusieurs glaciers sont visibles, dont celui des poilus que Daniel dédie à Florent, et celui des Diablerets (!). Le chemin du retour nous même au sommet des twin falls d’où nous pouvons apprécier la hauteur de la falaise, puis à leurs pieds pour se faire un peu mouiller (mais de toute façon, il a commencer de pleuvoir légèrement). Après cet exercice physique, un bon repas serait de mise, mais les saucisses que nous avons achetées auraient plutôt dû être rangées au rayon “Pet Food”.

Yoho National Park

Nous partons pour le parc national de Yoho, qui est nettement moins touristique que celui de Banff : Le seul camping avec douche ne fait qu’un dixième de la taille du précédent. Maintenant on connaît le truc avec les campings des Rockies : si on veut trouver un emplacement, il faut se pointer vers 11h00, au moment des départs. C’est donc en fin de matinée que nous atteignons le kicking horse campground et y installons les tentes pour nos trois dernières nuits dans les Rockies. On se rend ensuite au visitor center du parc pour obtenir des informations sur les balades et marches intéressantes. Florent, Daniel et Matteo réservent aussi une descente en rafting pour le surlendemain. Pour ma part je décide de ne pas y participer, vu l’épisode du kayak d’il y a quelques jours.

Emerald Basin, au-dessus du lac du même nom.
Emerald Basin, mais où est le bassin?

On se rend au lac Emerald pour une petite marche jusqu’au fond du lac, suivie d’une montée à Emerald Basin, un cirque entouré de montagnes avec un glacier. Le parc de Yoho est nettement plus humide que ceux de Banff et Jasper, ce qui se remarque à la végétation luxuriante qui nous entoure. En rentrant, il nous faut faire quelques courses et nous nous rendons dans la seule épicerie de Field qui fait en même temps restaurant et liquor store (il faut aller chercher les bières dans la partie restaurant!)

La source du problème

Première mission de la journée : Larguer Spirou à  l’aéroport de Calgary (La catastrophe est évitée de peu : il a failli oublier son fameux spray imperméabilisant). Après de poignants et larmoyants adieux dignes du départ de Frodon pour les terres immortelles (OK, j’exagère peut-être un tout petit peu…), nous prenons congé de notre joyeux drille pour continuer l’aventure à  4 pendant encore 5 jours.

Calgary ne nous enchantant guère, on repart rapidement pour Banff. Un orage éclate, mais par chance nos déplacements nous ont presque tenus complètement hors de la pluie. Après une petite balade dans la région du lac Minewanka, nous nous dirigeons vers “Cave and Basin”, lieu de naissance de Banff, où 3 individus ont découvert une source d’eau chaude sulfureuse et ont cherché à  l’exploiter commercialement. Ceci a attiré l’attention du gouvernement canadien, qui s’est emparé de la concession pour attirer les touristes et a du même coup créé le parc national de Banff, preuve s’il en faut que le parc national a d’abord une vocation touristique avant d’être une réserve naturelle. Ceci explique certaines choses que nous avons vues, comme le sommet-autoroute du mont Sulphur ou les bus sur le glacier.

On peut visiter les sources historiques, mais pas s’y baigner. En effet, malgré une restauration à  coups de millions en 1984, un panneau explique l’incompétence de parc Canada à  assurer l’entretient des installations. C’est vraiment dommage, car le bassin principal (naturel) est dans une grotte avec stalactites, et il y a un second bassin naturel situé à  l’extérieur. Mais dans un parc dominé par la rentabilité commerciale, cette installation ne pouvait pas survivre. On décide de ne pas effectuer la visite, mais d’emprunter le sentier didactique qui nous mène à  la source. Pas de doutes, elle est soufrée! Le soir, Matteo nous démontre encore son expertise en “cuisson parfaite de steaks”.

Pétrole City

La chute inférieure de Johnston Canyon

C’est ce matin que l’on devait faire du kayak, mais l’on s’aperçoit que l’on a affaire à  quelques beaux spécimens de bras cassés, et que la chose est une véritable arnaque. Il nous faut donc trouver une autre activité et nous partons vers Johnston Canyon. Le lieu est à  nouveau surpeuplé, et il nous faut parquer le long de la route, bien avant le parking. C’est dommage, car à  nouveau le lieu vaut vraiment le détour. Mais dans cette masse, il n’est pas possible de l’apprécier à  sa juste valeur. Daniel classe les touristes en catégories. Touristes de classe 1 = sous équipés : en tongs et couverts de coups de soleil. Touristes de classe 2 = suréquipés : En tenue de haute montagne pour suivre un chemin plat et goudronné. Touristes de classe 3 = dignes d’une troupe de cirque : tenues ridiculement excentriques et tape à  l’œil. Et ainsi de suite…

Calgary

Nous partons ensuite pour Calgary, car Spirou reprend l’avion demain matin. Paradis du béton, Calgary semble être une vile que l’on veut quitter avant même d’y être arrivé, mais la ville possède tout de même un embryon de zone piétonne parsemée d’art “tétinesque” qui mérite d’être mentionnée. Nous essayons d’estimer le coût d’une montée au sommet de la tour de Calgary en donnant chacun un prix. C’est l’estimation la plus élevée qui l’emporte, et nous décidons de ne pas y monter : à  quoi bon dépenser $15 par personne pour contempler un panorama de béton, alors que nous avons vu des glaciers et des montagnes pour rien? Le centre ville possède quelques bâtiments imposants. Alors qu’en Suisse ces buildings abriteraient le siège d’établissements bancaires, ici ce sont les grands groupes pétroliers qui ont pignon sur rue. D’ailleurs,dans le parc public se trouve un “Chevron-Texaco dicovery trail”.

Nous allons manger dans un steak house dont Spirou avait repéré l’enseigne un peu plus tôt. Si l’extérieur ne paye pas de mine, l’intérieur se veut assez distingué (Malheureusement, en Amérique du Nord, cela résulte souvent dans une décoration ultra kitschissime). Nous débarquons en pulls et shorts, mais cela ne choque personne. Le soir au motel nous regardons un documentaire sur un crash d’avion, mais cela n’inquiète pas trop Spirou, bien trop occupé à  préparer ses bagages.

National ou naturel?

Aujourd’hui nous reprenons de la hauteur en gravissant le mont Sulphur. Au parking, une équipe qui semble être un groupe de Rangers en formation s’apprêtent à emprunter le sentier qui monte au sommet avec des billes de bois sur l’épaule : bien qu’il soit clairement (et plusieurs fois) marqué qu’il faut rester sur le sentier et ne pas couper les zigzags pour ne pas abîmer la flore, il y a toujours des idiots qui ne savent pas lire ou qui sont trop encrassés du bulbe pour respecter le cadre naturel dans lequel on se trouve. Les apprentis rangers vont donc construire des barrières aux endroits critiques pour limiter les dégâts à la forêt.

L’équipe au complet sur le sommet de Sulphur Mountain.

Le chemin serpente dans la forêt et nous conduit au sommet de la montagne d’où nous jouissons à nouveau d’un impressionnant panorama. Tout pourrait être pour le mieux s’il n’y avait pas un télécabine qui déverse les touristes par milliers au sommet. D’ailleurs, les 500 derniers mètres qui mènent du télécabine au sommet consistent en une passerelle en bois avec des barrières de chaque côté qui canalise le flot de touristes vers le point de vue, et qui permet même aux “tongués” de l’atteindre.

Bien qu’il soit à nouveau clairement indiqué qu’il ne faut pas nourrir les animaux afin de les garder à l’état sauvage, il y a toujours plusieurs femmes bouffies qui lancent des bouts de pains aux écureuils en couinant “So Cuuuuuuuuuuuute!” C’est là que nous prenons pleinement conscience que nous ne sommes pas dans un parc naturel, mais dans un parc national exploité à son potentiel touristique maximal. Mais malgré cette petite ombre au tableau, il faut avouer que les rocheuses valent vraiment le voyage!

Pendant la descente, Florent marche sur un clou qui lui transperce la chaussure. Daniel et Spirou le mettent en garde contre les risques de “Grande Graine” et de “Tête d’Anus”. On espère donc pour lui que le clou n’était pas infecté…

C’est l’heure de l’Apéro lors de notre balade en Canoë
Florent légèrement excédé… mais de quoi?

Après la marche, on va se baigner aux upper hot springs, mais c’est cher, minuscule, et l’état des vestiaires est proche de l’insalubrité (ce qui est étonnant vu l’obsession des nord-américains pour l’hygiène). Le soir nous allons faire 2 heures de canoë sur la rivière bow, durant lesquelles Matteo a l’occasion de faire la démonstration de ses talents de rameur. Ensuite, nous allons manger dans un restaurant mexicain qui sert les boissons dans des pots de confiture.

Usine à touristes

Le parc de Banff est plus couru que celui de Jasper avions nous lu dans les guides. On a déjà pu le constater hier avec le camping complet. La chose devient encore plus flagrante lorsque nous atteignons Lake Louise : L’immense parking est saturé, il y a un monde fou sur le sentier qui longe le lac (tout plat et large, donc avec une très grande longueur diffusive moyenne), et l’extrémité du lac est orné d’un château-hôtel bien placé sur la liste des laideurs architecturales. Par contre la vue est exceptionnelle et méritait amplement l’arrêt, même s’il faudrait y aller plus tôt le matin.

Lake Louise

Nous continuons vers Moraine lake qui est tout aussi joli mais – semble-t-il – moins touristique. Nous ne sommes pas encore arrivés au parking officiel que déjà une file de voiture est parquée le long de la route. Il y a une place libre et l’on s’y gare. La nuée de touristes est probablement absorbée par le gift shop et le restaurant, car nous pouvons sans trop de problème trouver une table de picnique, et lorsque l’on grimpe sur le point de vue pour admirer le lac, seules quelques dizaines de personnes arpentent la colline. La couleur de l’eau est bleu-vert et on a vraiment envie de s’y baigner, mais ça doit être très froid.

l’un des deux “Consolation lakes”

Une courte marche nous amène ensuite à Consolation Lakes le long d’un sentier qu’il faut emprunter par groupe de 4 personnes au moins à cause des ours. Nous croisons plusieurs groupes de moins de 4, alors soit ils n’obéissaient pas à la consigne, soit un ours affamé a installé ses quartiers à l’extrémité du chemin.

Nous partons ensuite pour Banff assez tôt pour trouver un emplacement de camping libre. Nous voulons aussi réserver une descente de kayak en eaux vives pour le vendredi, mais c’est déjà complet. On se fait arnaquer, car on nous propose le samedi matin, sans nous préciser qu’il ne s’agissait pas du même itinéraire et que c’était sur une rivière très calme. Il est assez tard lorsque l’on commence à faire à manger et encore plus lorsque l’on en arrive au café que l’on prend bien tranquillement. Toutefois notre table éclairée à la bougie attire l’attention du ranger qui patrouille le camping dans son pick-up. Il s’arrête et nous déclare très sérieusement : “Your campsite has been identified as a potential noise problem”. Malheureusement pour lui, à ce moment, notre “potential noise problem” était aux WC.