Trajet : Craignure – Craignure (aller-retour dans l’île de Mull) : 113 km
Les réveils en écosse sont assez matinaux. Les jours précédents ils furent causés par des gamins turbulents (oxymoron) ou par des vaches affamées. Aujourd’hui, c’est l’arrivée du premier ferry qui met un terme à ma douce nuit de sommeil, et je constate avec stupeur qu’il fait chaud dans la tente. Croyez-moi si vous voulez, mais le soleil dardait notre palace de ses rayons généreux. Ceci dit, une fois hors de la tente, j’ai été forcé de constater que le vent rendait l’atmosphère fort fraîche, ce qui n’empêche nullement les écossais de gambader en shorts et T-shirts, comme s’ils voulaient (à tort) se persuader qu’ils vivaient dans un pays au climat tempéré et agréable.
D’ailleurs, lorsque nous arrivons au départ du ferry pour l’île d’Iona (après une heure de route à une voie mettant les nerfs à rude épreuve) le ciel s’est déjà lourdement chargé, mais sans toutefois nous cracher dessus. Il ne pleuvra en fait pas de toute la journée, faisant de ce jour le deuxième consécutif sans pluie. C’est sur la petite île d’Iona, que l’on atteint depuis l’extrémité de l’île de Mull, que débarqua d’Irlande St. Columba avec la ferme intention de christianiser l’Ecosse. Le pauvre, savait-il qu’il avait débarqué sur une toute petite île? Quoiqu’il en soit, lorsqu’il l’a remarqué, il s’est empressé de débarrasser l’îlot de ses femmes et ses vaches, car d’après lui, là où il y a des vaches, les femmes ne sont pas loin, et là où il y des femmes, il y a la zizanie. Depuis, ces deux espèces proscrites ont visiblement pu réintégrer l’île.
En plus des monument religieux, l’endroit possède notamment de magnifiques plages de sable blanc. L’eau, dont j’ai testé la température en y trempant mes pieds qui en sont ressortis gourds et sourds aux commandes issues par mon unité centrale, ne se prêtait pas du tout à la baignade. Florent déclare qu’en plein été, ces plages doivent être bien sympathiques, avant de réaliser que l’été ne deviendra vraisemblablement pas plus “plein” qu’il ne l’est déjà.
Nous nous aventurons ensuite dans la lande de l’île pour atteindre l’extrémité sud qui se révèle bien plus éloignée que prévu. De retour au camping, nous allons faire quelques courses et passons devant le très officiel “parking des toilettes de Craignure”… payant. Le vent est tombé, et les midges sont à présent de la fête (mais qui les a invités ?). Nous mettons de l’anti-Brumm pour les tenir éloignés, mais il semblerait que ce ne soit pas là la manière écossaise de procéder, puisqu’à quelques tentes de nous, nous apercevons un gaillard la tête plantée dans un sac de toile. Efficace peut-être, mais d’un ridicule à s’en rouler par terre.