Melbourne’s infamous hook turn

Trajet : Philipp Island-Melbourne : 146 km

Visite de Melbourne aujourd’hui, ville qui se révèle (architecturalement parlant) moins impressionnante que prévu. Aucun de nous n’avait particulièrement envie de se lancer dans la visite d’un musée, et donc la partie culturelle de la ville (pourtant assez connue et réputée) nous a échappée.

Nous nous sommes donc baladés dans les rues, et à défaut de beaux bâtiments, nous avons admiré le « hook turn », spécialité des règles de circulation melbournaises qui mérite que l’on s’y attarde un instant, d’autant plus que c’est une exclusivité mondiale. Et donc même s’ils roulent à gauche en Australie, ça ne les empêche pas de nous concocter d’autres spécialités routières comme on va le voir…

Le hook turn est donc complètement officiel et signifie « virage à droite depuis la piste de gauche ». Ca peut paraître suicidaire au premier abord, mais une fois que vous en connaîtrez les tenants et aboutissants, je suis sûr que vous vous direz : “Ce n’est pas suicidaire, juste ridicule !”.

Le fonctionnement en est le suivant (les rues à Melbourne sont de larges avenues de plusieurs pistes qui se croisent à 90°) :

1) Vous approchez de l’intersection avec la ferme intention de tourner à droite, lorsque vous apercevez le petit signe qui pendouille au-dessus du carrefour et qui annonce l’obligation de procéder au hook turn pour tourner à droite.

2) Vous pestez quelques secondes, puis vous vous mettez sur la piste de gauche (enfin vous ESSAYEZ)

3) Le feu est vert, alors vous avancez jusqu’au milieu du carrefour où vous restez bien sagement, et en toute sécurité, puisque les voitures sur la rue transversale sont bien paisiblement rangées derrière leur feu rouge (et n’attendent que de pouvoir vous passer sur le corps lorsque leur feu passera au vert !) .

4) Attention, votre feu passe au rouge, il faut être attentif ! A votre droite, le flot de voiture allant tout droit a donc cessé, et c’est à ce moment qu’il faut tourner à droite et libérer le carrefour, et ce rapidement, car ce n’est qu’une question de seconde avant que les voitures attendant dans la rue latérale n’aie le feu vert et se ruent dans le carrefour à vos trousses.

Visuellement, cela donne un effet tournoyant assez esthétique, digne d’un ballet à Béjart.

Sinon ce retour à la civilisation nous permet d’aller boire un verre dans un pub anglais nommé “L’éléphant et la brouette”, et la télévision du bar de notre backpackers nous permet de suivre un bout de la finale de… Wimbledon, mais au bout d’un moment, nos petits yeux se fermaient tout seul, et il a fallu aller se coucher tout en souhaitant bonne chance à Federer!

Arnaque, panique et jurassique

Trajet : Wilson’s Prom-Philipp Island : 183 km

Matteo se réveillant toujours très tôt et se retournant ensuite inlassablement comme une crêpe, cela nous force à sortir rapidement de la tente et ce matin, nous en profitons pour aller admirer le lever de soleil depuis la baie qui borde le camping. Plus tard, dans la voiture, en route pour aller marcher dans le parc, Matteo devient subitement blanc comme un linge : son natel semble avoir pris la poudre d’escampette ! Après avoir fouillé dans les affaires sans succès, nous retournons à la place de camping voir s’il est tombé dans l’herbe ou si un wombat s’en est emparé. Le satané bidule ne voulant toujours pas refaire surface, nous déplions la tente pour l’y trouver, gisant tout pâle et inanimé au fond.

C’est donc avec un peu de retard que nous commençons notre petite marche pour gravir le mont Oberon. Le panneau « sommet : 3*5 km » nous laisse perplexes, avant de conclure à un point décimal mal placé… La montée se fait à travers une forêt humide et luxuriante avec des fougères de 4 mètres et d’autres végétaux étranges.

On se croirait sur l’île de “Jurassic Park”! Le sommet nous permet de découvrir un panorama magnifique de baies, de pointes (ainsi que de rocs, pics, caps et bien sûr… péninsules !), et de montagnes couvertes de végétation touffue. Une fois redescendus, nous effectuons une autre petite balade jusqu’à l’extrémité de la pointe de la langue, avant de quitter le parc pour se diriger vers Philipp Island, où se trouve l’attraction la plus touristique de l’Etat du Victoria : le débarquement de petits pingouins sur une plage de l’île à chaque crépuscule.

En chemin, je joue malgré moi au pilote de rallye, lorsque des graviers au milieu de la route transforment ce qui aurait dû être un simple virage à gauche en un dérapage (in)contrôlé. Arrivés sur l’île et à l’endroit de la parade des pingouins, on découvre qu’il faut payer $16/personne pour assister à ce fabuleux spectacle (hum hum). Une fois nos tickets en poche, nous voici largués dans un gift shop kitsch et une mini expo sur les pingouins avant que le staff n’ouvre l’accès à la plage. On peut ensuite aller s’asseoir sur des gradins en béton au milieu de touristes principalement japonais, et il ne nous reste plus qu’à patienter. Longtemps… Longtemps… Finalement, ces charognes de bestioles daignent montrer le bout de leur bec. Ils sont petits, et il faut écarquiller les yeux pour les apercevoir dans la pénombre. Il en débarque environ 160, mais de notre emplacement, seule une quarantaine de volatiles furent vraiment discernables. Ça fait quand même 40¢ (cents) le pingouin. Mouais, je ne m’avance pas beaucoup en disant qu’il y avait sur la plage plus de pigeons que de pingouins !

Wombats

Trajet : Jindabyne-Wilson’s Prom : 673 km

Lever aux aurores puisque Nathalie et Christelle doivent aller travailler, et que nous voulons de notre côté avancer le plus possible du côté de Melbourne. Une route aux paysages très variés nous conduit à Lakes Entrance sur la côte Sud de l’Australie. Après avoir acheté le pic-nique, dont une flasque de moutarde en plastique dont l’aspect annonçait haut et fort que le contenu serait dégueulasse (et ce que j’arrive à faire passer le message que personnellement, j’en aurais pris une autre ?), nous nous rendons sur la plage des 90 miles : une immense plage de sable avec des vagues magnifiques. C’en est est trop : j’enlève mes chaussures et relève mon pantalon (pas assez haut !!!) et je cours tâter l’eau, bientôt suivi par Matteo ! Brrr, elle est glacée, mais ça fait du bien.

Pendant le pic-nique, nous testons la moutarde qui se révèle être une masse jaune-nucléaire qui brille dans la nuit, digne de la moutarde servie au dîner choucroute de la vente de paroisse ! La route se poursuit ensuite jusqu’au Wilson’s promontory national park, à l’extrême sud de l’Australie continentale. Pour quelques $, nous pouvons entrer dans le parc et y camper, ainsi que rester le lendemain. Attention tout de même nous dit-on, il ne faut pas laisser de la nourriture dans les tentes, sinon les wombats vont essayer d’y entrer pendant la nuit ! Superbe coucher de soleil sur la route qui nous mène au camping, puis pic-nique au milieu des wombats, sorte de hamsters géants de 35 kilo, l’absence totale de civilisation nous empêchant de manger au restaurant.

En dessous de 0

Trajet : Canberra-Jindabyne : 195 km

Au sortir de la tente le matin, nous nous apercevons que les quelques gouttes de pluie tombées pendant la nuit se sont transformées en glace ! Brrr, il ne fait pas chaud, et il nous a fallu bien du courage pour aller prendre une douche dans les sanitaires bien ventilés. L’action qui demande le plus de courage et d’auto-persuasion reste celle d’arrêter le flot d’eau chaude pour se sécher. Une fois secs et emmitouflés dans de gros pulls, nous partons à la découverte de Canberra et de son parlement à l’architecture très spéciale. A l’entrée, les contrôles de sécurité sont aussi sévères qu’à l’aéroport, et les pantalons un peu trop métallisés de Florent affolent les détecteurs.

Après quelques heures passées à Canberra, la route continue en direction de Jindabyne, station de ski des Snowy Mountains dans laquelle Nathalie et Christelle passent leur saison. Elles nous ont d’ailleurs invités à venir manger et dormir chez elles. Première surprise en arrivant sur place : Jindabyne ressemble bel et bien à une station de ski avec son alignement de magasins de sport et de cars, mais par contre, pas la moindre trace de neige en vue. Les deux demoiselles ont tôt fait de nous expliquer qu’il faut encore conduire 30 minutes avant d’arriver aux installations, où la neige est bien présente. Le ski se fait entre les eucalyptus, dans une neige très légère et sur des pistes courtes et peu pentues nous dit-on. Le fait que la carte journalière coûte 80 balles, hors location du matos refroidit quelque peu notre envie d’aller se faire notre propre idée. La seconde surprise fût la découverte de la maison dans laquelle Nathalie et Christelle étaient logées, et qu’elles partageaient avec 6 autres (très) jeunes personnes travaillant pour la station de ski, et surtout le vin qu’elles consommaient, puisque vendu dans des sacs souples en aluminium. Aucun d’entre nous n’a osé y goûter…

Après un bon plat de spaghettis à la bolognaise, nous voici fin prêts pour passer une nuit bien au chaud… (enfin trop au chaud à voir la couleur inquiétante du radiateur à gaz…)