Bienvenue au Mordor

Après une bonne nuit de sommeil, nous partons pour une balade de santé: laissant presque toutes les affaires au gîte, et munis d’un copieux pic-nique fourni par ce dernier, nous partons à la découverte du piton de la fournaise. Une courte montée nous amène au pas de Bellecombe, au bord de la falaise qui borde l’enclos. Une série de marches nous conduit ensuite au bas de la falaise pour une promenade sur la lave.

Ici, Sauron reigne en maître. Nous avons trouvé le Mordor!

Le sentier montant au sommet du cratère est fermé suite à des éboulements, et normalement interdit d’accès. Cela n’empêche pas de nombreux touristes de s’y aventurer. Puissent-ils servir de sacrifice humain au dieu Volcan… (L’important, dans les offrandes faites aux volcans, c’est de garder à l’esprit qu’ils ne digèrent pas le lactose, n’est-ce pas Guybrush?) Nous empruntons donc un autre sentier qui part sur le flanc Ouest du volcan, vers le cratère Rivals. La première partie du “sentier” (plutôt des marques de peintures peintes sur la lave pour ne pas se perdre en cas de brouillard) traverse l’enclos sur de vastes coulées de lave solidifiée en roche bien stable. Il est encore tôt, et le soleil n’a pas encore réchauffé l’air. Des montées de brouillard nous encerclent donc et donnent au paysage un air encore plus inquiétant. Peu à peu, la nébulosité se dissipe et nous laisse apercevoir l’imposant dôme (ou plutôt le “domme” pour adopter la prononciation française) du piton de la fournaise.

Une fois arrivés au pied du volcan, et lorsque le sentier commence à s’élever, le sol change du tout au tout. Nous passons sur plusieurs coulées de lave, tantôt formées de nombreuses scories, ou de roche vitrifiée ayant un aspect brillant et huileux. Les couleurs passent du noir foncé au rouge en passant par le mauve. En progressant vers l’Ouest, de nombreux cratères secondaires apparaissent, dans un décor exclusivement minéral ressemblant au Mordor de Tolkien.

Pas besoin de s’éloigner beaucoup du Volcan pour retrouver une abondante végétation. Ici sur le bord du rempart à l’Est du pas de Bellecombe.

De retour au gîte dans le courant de l’après-midi, nous profitons de la jolie vue, puisqu’aujourd’hui, le temps est resté bien dégagé. Par contre, pas question d’aller s’assoir sur le balcon du gîte: ce dernier n’étant que décoratif et pas homologué pour supporter des carcasses humaines! On se pose donc sur l’herbe un peu plus haut. Un couple et deux gamins insupportables se trouvent aussi devant le gîte. Je fais croire à Matteo que les parents s’offrent une chambre double et casent leurs mioches en dortoir, et que ces derniers seront dans notre chambre. Je dois vite avouer qu’il s’agit d’un plaisanterie, en voyant le rictus d’horreur déformer le visage de mon coéquipier!

Vue depuis le Piton Sale: Barrière rouillée, brume et forêt…

Arrivent soudain au gîte 2 silhouettes connues: il s’agit du couple croisé au gîte de la plaine des Chicots lors de notre premier jour de randonnée. Matteo avait trouvé leur accent particulier, et en les entendant discuter, il devient clair qu’ils sont belges. Donc nous ne sommes pas les seuls touristes non français sur l’île. (Ah oui, à Cilaos on a entendu une famille parler Schwiitzertüütch). On se retrouve d’ailleurs à côté d’eux au repas du soir, et vu qu’ils on fait le même itinéraire que nous (avec un jour de repos à Cilaos), on en profite pour échanger nos points de vue. Que ce soit ce que l’on a aimé (Mafate, Ti col, superbe itinéraire en général), et ce qui était plus douteux (guide ff randonnée, boue en descendant sur la plaine des cafres et “glauquise” du gîte de la plaine des Chicots).

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