Les Français magiques

Coqueza – Colcha K

Nous nous levons avant 4 heures du matin pour monter sur le volcan Tunupa. Evans et Juana sont déjà prêts et cette dernière nous a même préparé un petit-déjeuner. Ensuite Evans nous conduit en voiture jusqu’au début du sentier, que nous empruntons, à la lumière des lampes frontales. Lorsque l’on arrive à la limite des brousailles et qu’il faut commencer à monter sur le volcan proprement dit, deux chemins s’offrent à nous.

Lever de soleil sur le salar d’Uyuni depuis le volcan Tunupa

Nous choisissons le chemin de gauche, et la présence de cairns semble indiquer que nous sommes sur le bon chemin. Nous arrivons sur une petite crête, d’où nous jouissons d’une vue privilégiée sur le lever de soleil au-dessus de l’étendue blanche du Salar. Nous continuons la progression, mais le chemin sur le volcan est très raide et instable, et nous nous demandons si nous sommes sur le bon chemin, quoiqu’il paraisse clair que des gens sont bel et bien passés par là. Toutefois, en prenant un peu de hauteur, on voit un autre chemin mieux marqué qui attaque la montée sous un autre angle. Nous faisons donc demi-tour afin de prendre cette voie, et nous voici assez rapidement au sommet. Le paysage est assez surprenant. D’une part, en regardant vers le bas, on aperçoit la vaste étendue complètement blanche et plate du Salar, avec ses quelques “îles” ici et là. D’autre part, nous nous trouvons sur une zone de roches rouges et ocres, mais juste en face, de l’autre côté du cratère, la couleur passe au gris presque bleuté avec quelques tache de neige. Ajoutons un petit arbuste vert qui a le courage de pousser là et voici une palette de couleurs bien contrastées.

Peu de temps après avoir quitté le sommet, nous croisons une famille de français qui montaient et devaient être à environ une vingtaine de minutes du sommet. Ils étaient tous bien équipés et cela ne faisait pas de doute qu’ils allaient atteindre le sommet. Cela les met donc à en tout cas 30 minutes derrière nous, en comptant une courte pause au sommet. De notre côté, nous ne nous sommes arrêtés que pour enlever une couche de vêtements, et n’avons été dépassés par personne.

Volcan Tunupa, aux bords du salar d’Uyuni

En arrivant au parking, Evans semble trouver que nous avons fait un peu vite et ne croit pas que l’on soit arriver jusqu’en haut du volcan. Il nous faut lui montrer une des photos que l’on a prise pour qu’il soit satisfait. On reçoit en échange un chocolat en guise de récompense. Avant de reprendre la voiture, Evans nous conduit à une petite grotte à deux pas du Parking où se trouvent 4 momies, dont deux enfants.

Momie au pied du volcan Tunupa

C’est là que survient un phénomène que les lois de la physique peuvent difficilement expliquer, et qui demeure un mystère jusqu’ici non-résolu: dans la grotte à la momie, se trouve la famille française que l’on a croisée en redescendant du volcan. Matteo et moi nous regardons sans comprendre: Ils étaient en tout cas 30 minutes derrière nous, alors comment peuvent-il être ici? A supposer qu’ils aient renoncé à aller jusqu’en haut et fait demi-tour, nous sommes certains qu’ils ne nous ont pas dépassés (personne ne dépasse Matteo). Toutes les hypothèses y passent: portail spatio-temporel? Peu crédible. Nous nous sommes évanouis une heure au bord du sentier, puis réveillés sans rien remarquer? Oui mais Evans a dit que l’on a fait vite… Ils ont une famille sosie? C’est complètement ridicule, mais encore l’hypothèse la plus plausible. Quoi qu’il en soit, cet épisode nous aura perturbé, et plusieurs fois au cours des jours suivants, le scène suivante s’est déroulée: -Tu as l’air pensif? -Oui, ça m’énerve! -Quoi donc? -Mais cette famille française téléportée? -Ah les Français magiques? Tu as raison, ça défie l’entendement.

Nous repartons en voiture sur le salar en direction d’Uyuni. Quelques questions de Matteo au chauffeur nous font comprendre que notre cuisinière, Juana, est en fait sa mère. Ceci explique pourquoi il lui demandait conseil hier! Et que demander de mieux: avec maman qui surveille, on n’est sûr que notre chauffeur ne boira pas au volant. D’ailleurs nous ne l’avons jamais vu boire de l’alcool, et il était toujours à l’heure et très sympathique. Quant à notre cuisinière, elle était aussi parfaite, mais nous apportait trop à manger, et quand on ne finissait pas tout, elle croyait que l’on n’avait pas aimé!

Isla Incahuasi: cactus et mer de sel

Nous arrivons sur l’île de Incahuasi, au milieu du salar sur laquelle pousse un grand nombre de cactus jusqu’à plus de 10m de hauts pour les plus grand, et quand on sait qu’ils poussent de 1cm par an… Cette île remplie de cactus droits comme des I et entourée par la mer de sel vaut vraiment le déplacement. D’ailleurs, nous ne sommes pas tout seul, car c’est une étape incontournable du tour de la région.

Le soir, nous dormons dans un hôtel de sel. Lorsque l’on y arrive, l’extérieur du bâtiment fait un peu peur, et on se demande bien ce que l’on va trouver à l’intérieur. Mais c’est le contraste total, puisque nous entrons dans la salle à manger au carrelage blanc immaculé que deux enfants sont entrain de lustrer. La chambre a des vrais lits et de la literie, pas besoin du sac de couchage cette nuit. Il y a même une douche dans la chambre! Juana profite qu’il y ait un four pour faire des Lasagnes!

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