Uyuni – Coqueza
A l’heure convenue, Evans vient nous chercher à l’hôtel, puis nous conduit au cimetière des trains à quelques kilomètres de la ville où s’entassent une bonne dizaine de locomotives à vapeur hors d’usage et qui rouillent paisiblement dans le désert. Nous repassons ensuite par Uyuni pour prendre notre cuisinière, Juana, habillée traditionnellement, et qui paraît passablement âgée, mais la rudesse du climat local met l’organisme à rude épreuve, et elle devait en fait n’avoir qu’une cinquantaine d’année. Départ ensuite pour le salar d’Uyuni. Aux abords du désert de sel, petite halte au hameau de colchani et son incontournable marché pour touristes. Il y a aussi des toilettes, et comme partout, il faut payer quelques bolivianos pour les utiliser. On nous montre ensuite comment ils traitent le sel que les habitants vont chercher sur le salar tout proche. La première étape consiste à sécher le sel, et on nous montre le four utilisé pour cela. Visiblement, un bonne partie du combustible du four (il n’y a pas d’arbres alentours) est composé du papier provenant des toilettes pour touristes, et il est donc assez rigolo de voir que l’on nous fait payer pour aller au WC, pour ensuite nous vendre du sel séché grâce au papier de toilette. Malin!
Nous pénétrons ensuite sur le désert de sel proprement dit. En hiver, il est totalement sec et prend l’allure d’une immense étendue toute plate et complètement blanche. Nous nous arrêtons d’abord vers l’endroit où le sel est collecté et déjà groupé en petits monticules, pour nous rendre ensuite jusqu’à un ancien hôtel de sel, au centre du salar. Juana installe la table à l’intérieur, et nous mangeons pendant que d’autres touristes déambulent autour de nous pour visiter l’ancien hôtel. En somme, on fait un peu figurants d’un temps révolu où l’hôtel était utilisé. Il y a une sorte de musée à côté, et il est indiqué qu’il faut acheter quelque chose à la petit boutique pour pouvoir visiter le musée. On achète 2 toblerones (on découvre trop tard qu’ils sont vendus à prix d’or), et nous entrons dans le “musée” qui se limite à deux statue grossièrement taillées dans des blocs de sel. Au moins, on a deux bon toblerones!
On repart et s’arrête dans une partie particulièrement plate du désert de sel. Le sol de sel est découpé en tuiles hexagonales assez régulière, dont la géométrie nous intrigue, le cristal de sel lui-même ayant une structure cubique (cubique face centrée si je me souviens bien…). Mais on dirait qu’un carreleur a pavé l’entièreté du désert de carrelage blanc. Prenant un marteau et tournevis, Evans se met à s’attaquer au sel, et nous découvrons, qu’il y a en fait de grandes poches d’eau saturées sous nous pieds, sur lesquelles l’épaisse couche de sel croît. Enfin, ça a l’air assez solide pour supporter la jeep. Une chose qui nous intrigue, c’est que c’est notre cuisinière Juana qui indique à Evans où creuser. Plus tard, lorsque l’on discute de l’heure à laquelle il faudra se lever le lendemain pour aller au volcan Tunupa, c’est vers elle qu’il se tourne, et cette dernière répond sans hésiter. Cela nous paraît vraiment bizarre étant donné l’état d’esprit un peu machiste des sud-américains, ce d’autant plus que la cuisinière est quelques échelons plus bas que le chauffeur dans la hiérarchie de ce genre de tours, puisqu’elle ne reçoit que 40% du pourboire. Bizarre bizarre.
Nous arrivons ensuite à Coqueza, où nous passerons la nuit. Evans nous amène dans un autre “musée” où il n’y a pas grand chose à voir, si ce n’est une collection de pierres à forme d’animaux. On demande à Evans de nous laisser rentrer au refuge à pied, vu que l’endroit est très joli, et il s’inquiète que l’on se perde, mais nous laisse finalement aller, non sans nous avoir quand même ramenés un petit bout. Lorsque nous arrivons, Juana avait préparé du thé chaud, puis suivit un fort bon repas.