Montagnes Russes

Cette journée est partagée en 2 temps: Nous nous levons au lever du soleil (6h30), et après un rapide café, nous laissons les affaires et la tente sur place et nous commençons notre ascension de 430 m vers la Roche Écrite, l’un des plus beaux points de vue de l’île. La progression, en absence de sacs est un jeu d’enfant; enfin presque puisque le sentier est quand même un peu glissant. Nous progressons sur de la roche dans un paysage de savane. Le ciel est globalement bleu, mais des nuages débordent des sommets, laissant craindre un panorama bouché en haut, crainte qui se confirme au 3/4 de la montée, lorsque nous pénétrons dans la brume. De la brume surgit justement un spectre blanc — en fait une randonneuse dans une cape du plus bel effet– bientôt suivie de son mari habillé en spectre brun. Il s’agit d’un couple que nous avions croisé le soir précédent dans la salle à manger glauque du gîte, et qui avait l’ intention d’assister au lever du soleil depuis le sommet. Ont-ils eu la chance de bénéficier d’une vue dégagée?

Sommet de la roche écrite: 2276m

Arrivés à la roche écrite, nous nous trouvons face à une pénétrante purée de pois et à un vent frigorifique. On décide d’affronter le vent un moment et de rester pour voir si le ciel se dégage. Notre patience se révèle payante, car les nuages en altitude se dissipent rapidement, nous permettant de bénéficier d’une vue dégagée des sommets dominant les cirques de Mafate et Salazie qui demeurent, eux, sous une mer de brouillard. C’est déjà pas mal, mais après encore un peu d’attente, les cirques se vident subitement de leur brume, et un magnifique panorama s’ouvre sous nos pieds, plus de 1000 mètres plus bas. Après avoir pleinement admiré la vue, nous redescendons au bivouac, car malgré l’apparition du soleil, le vent a gardé la température assez basse.

Les nuages évacuent le cirque de Salazie: vue (presque) dégagée depuis la roche écrite
Matteo sur le chemin menant à Dos d’Âne

Après avoir plié la tente, la seconde partie de la journée débute, et nous nous dirigeons vers le village de Dos d’Âne. Il faut reprendre les sacs à dos: la partie de plaisir est terminée! Les paysages que nous traversons sont spectaculaires. On commence par traverser une forêt touffue dont les arbres ont des guirlandes de lichen, et font parfois des ponts au-dessus du chemin. Nous débarquons ensuite en bordure du cirque de Mafate, et bénéficions de points de vue grandioses sur la topographie acérée du cirque. Question sentier, par contre, c’est un peu plus technique, car nous avons affaire à un chemin pour petites chèvres, alors que, chargés de nos gros sacs, nous tenons plus de l’hippopotame que du cabri. Entre les marches de géant, les endroits boueux, les racines, etc. que d’endroit ou glisser! Heureusement, la végétation luxuriante aux abords du sentier rempli avec plaisir son rôle de main courante. Mais attention, certaines plantes ont des épines, comme ma main droite ne tarde pas à s’en apercevoir… Peu avant Dos d’Âne, nous marchons sur une crête pas beaucoup plus large que le sentier et bordée par deux précipices de ceux dont on n’a pas l’occasion de tomber deux fois. Lorsque nous arrivons à une intersection qui nous permet de couper une dernière montée, nous n’hésitons pas longtemps pour descendre directement sur le village.

Nous tombons par chance nez à nez avec une épicerie, dont le sympathique propriétaire nous convainc, après dégustation, d’acheter de son “fromage de tête” pour le pic-nique du lendemain. Nous nous dirigeons ensuite vers un terrain de pique-nique repéré depuis le sommet, où le camping est malheureusement interdit. Nous nous installons à une table et buvons une bière fraîche bien méritée, avec un peu de pain frais et de fromage de tête, dont il vaut mieux ne pas connaître la composition. L’essentiel, c’est que ce soit “bon”. Après le souper, nous installons discrètement notre tente un peu en retrait du terrain de pique-nique, cachée derrière des buissons.

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