Regardez, il pleut du crachin!

Trajet : Sligachan – Sligachan (boucle dans l’île de Skye) : 153 km

Regardez, il pleut du crachin; regardez, je crache des bouts de pain… Cet hymne guerrier breton s’applique visiblement aussi à l’île de Skye, à voir la légère bruine qui tombe, ainsi que notre voisin de camping édenté que j’ai affectueusement surnommé “Monodent”.

Départ pour la visite du Nord de l’île de Skye. Les nuages sont extrêmement bas, ce qui fait que même si l’on a un tant soit peu de visibilité au niveau de la côte, tous les sommets sont complètement dissimulés dans la purée de pois. La première curiosité géologique sur notre passage, the old man of Storr, pourtant normalement visible depuis la route, reste totalement hors d’atteinte de nos regards perçant d’aigle. Mais vu qu’un chemin au fort dénivelé (300m) nous amène à son pied, on se dit que si on ne peut pas voir ce représentant en stores (en fait un énorme pilier rocheux de plus de 50m de haut) de loin, et bien on ira le voir de près. Sauf qu’arrivés sur place, on a failli le louper, vu les 10m (à peine) de visibilité dont on jouissait. Tout ce que l’on a vu, ce sont les pieds, ou plutôt LE pied (mais un gros!), du “old man”, et on ne parle pas du vent tempétueux qui nous empêchaient de tenir debout. On redescend donc sur la côte et longeons les falaises. Cependant une formation rocheuses, les Quiraing nous pousse à remonter en altitude pour une petite balade. Grossière erreur, puisque la situation est identique à celle du Old Man of Storr. Les formations rocheuses, nous n’en avons pas vu l’ombre d’une seule, puisqu’à part le sentier et une masse grise de brouillard, on ne discernait pas grand chose. On a d’ailleurs réussi à se perdre dans cet endroit que le GDR décrit très justement comme un véritable labyrinthe. Alors que notre itinéraire formait une boucle, nous avons été contraints de revenir sur nos pas afin de retrouver la voiture… dans laquelle était resté le récepteur GPS de Florent.

 

La péninsule Nord de l’île de Skye

Retour sur la côte et visite des ruines du château du clan MacDonald. Il parait qu’il est hanté par le fantôme d’un enfant qu’une nurse “maladroite” aurait lâché par la fenêtre. Dommage qu’il ne s’agissait pas de Ronald, car cela aurait épargné le monde d’une piteuse calamité gastronomique. De retour au camping, une pluie fine se met à tomber et se transforme rapidement en déluge tempétueux. Il faut installer notre bâche. Mais si nous avons réussi à trouver de la cordelette à Tobermory, nous n’avons toujours pas de baguettes, et c’est pas sur cette île que nous allons trouver des arbres! Nous voici donc forcés de coincer un pan de la bâche dans les portes de la voiture et de former un triangle sous lequel nous arrivons juste à nous placer pour cuisiner et manger au sec… mais pas en silence, car le vent agite sans merci notre bâche. Un compositeur aurait été probablement inspiré pour écrire une symphonie pour bâche, cornemuse et orchestre, l’eût-on invité sous notre luxueuse installation. Nous partons boire une verre au pub du coin, et lorsqu’on le quitte pour aller se coucher, nous constatons qu’il pleut et souffle toujours autant.

Terrain de camping spartiate à Sligachan. C’est mieux que la tempête d’hier soir. Cette fois, pas besoin de cuisiner sous une bâche.

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