Laguna Colorada – Laguna Blanca
Nous continuons notre périple vers le Sud, et montons à presque 5000 mètres avant d’arriver à Sol de mañana, un champ d’activités thermales avec fumerolles et tout le toutim. Une usine géothermique est en construction afin de vendre de l’électricité au Chili. Le contraste est frappant avec l’usine que l’on avait vue en Islande! D’ailleurs dans les environs (plutôt vers le salar d’Uyuni), se trouvent les plus grandes réserves de Lithium du monde. Evo Morales a catégoriquement refusé de vendre des concessions aux entreprises nord-américaines qui se faisaient une joie de piller le sous-sol. Toutefois, la compagnie d’état qui était sensée s’occuper d’extraire le lithium ne s’est pas révélée à la hauteur de la tâche, et il a fallu demander de l’aide à l’extérieur. C’est donc vers la Corée que le président s’est tourné. Connaissant ses penchants politiques, je me demande s’il s’agit de la Corée du Nord, auquel cas le lithium n’est pas prêt d’enrichir la Bolivie!
Plus loin, nous nous arrêtons aux thermes de Polques, un petit bassin à l’extérieur avec de l’eau thermale. Notre horaire semble décalé par rapport aux autres tours, et nous nous trouvons seuls à profiter de l’eau chaude et de la vue grandiose à 4500 m d’altitude: sans aucun doute le bain le plus élevé que j’aie jamais pris! L’itinéraire passe ensuite par l’étrange désert de Dali, avant d’atteindre la Laguna Verde, dont le cocktail toxique donne à ses eaux une couleur vert profond, assez semblable somme toute au Lac du Kawa Ijen à Java. J’aurais dû ramener un peu d’eau pour acid man. Dominant la lagune se dresse l’imposant Licancabur, au sommet duquel nous irons le lendemain. Nous poursuivons jusqu’à la laguna blanca, juste à côté, où nous restons pour la nuit. Notre chauffeur nous trouve un guide pour monter sur le volcan le lendemain. Il a l’air un peu bizarre, mais c’est pas qu’il y ait le choix. Il nous dit qu’il n’y a pas de neige (tu crois que l’on est aveugle mon coco, on l’a vu le volcan il y a une demi-heure!), mais qu’il nous faut tout de même des bâtons de marche, et nous nous mettons en quête d’en trouver deux paires au refuge où nous dormons. Un petit type sorti d’on ne sait où nous en prête deux paires (dans un état assez suspect) si nous le prenons dans la jeep pour le trajet du retour vers Uyuni. Il dit en avoir parlé à notre chauffeur d’abord. Nous acceptons, même si le “deal” est en sa faveur, car nous avons bien la place dans le véhicule et ce qui reste de notre conscience écologique a déjà été mis à mal par ces quelques jours dans le désert à 4 dans une jeep prévue 6 ou 7.