Cusco – Puno
Nous quittons Cusco et sa région aujourd’hui pour nous rendre à Puno, au bord du lac Titicaca. Nous avons décidé d’y aller en train pour profiter au maximum des paysages, malgré le prix bien plus élevé que le bus. Dans la gare nous jetons un coup d’oeil aux autre voyageurs, et il semble y avoir grosso-modo 3 catégories. D’une part des voyageurs tels que Matteo et moi, qui ont décidé de voyager en train soit par ce qu’ils aiment ce mode de transport (en tant que suisses, c’est notre cas), ou pour changer du bus, ou encore pour pouvoir faire de jolies photos. Dans une autre catégorie, on trouve des gens qui ont visiblement un budget très généreux voire illimité pour leur vacances, et qui ne considéreraient même pas le bus comme une option. Inutile de dire que leurs bagages ne sont pas des sacs à dos, et c’est volontairement que j’ai mis un s à bagageS. Durant les 10 heures de trajet cette catégorie de personne passera aussi peu de temps que possible à regarder le paysage, mais pianotera sur son ipad ou se montrera très désagréable envers le personnel du train. Et enfin la dernière catégorie est formée par les voyages en groupe dont le trajet en train fait partie du package, et qui suivent sans trop se poser de question. D’ailleurs arrive un groupe de français bruyant (pléonasme) entrant dans cette catégorie. Leur guide (qu’ils appellent “Jojo”) a l’air très sympathique mais semble dépité par le groupe dont il a écopé. Nous reconnaissons certains membres du groupe pour les avoir déjà croisés dans un restaurant de Cusco où ils se faisaient déjà (naturellement!) remarquer, dont un type en particulier, et nous nous demandons comment avec une grosse tête comme ça, il arrivera à passer par la portière étroite du train. Plus sérieusement nous nous inquiétons du fait que l’on pourrait tomber dans le même wagon, mais en jetant un coup d’oeil très indiscret au billet de l’un de leurs membres, je constate que nous sommes sauvés. Leur guide par contre à réussi à s’arranger pour avoir une place dans notre Wagon, bien séparé de ses clients insupportables.
Il est 8h00 et l’Andean Explorer s’ébranle pour 387 km de trajet à la vitesse moyenne de 38 km/h. De 3550 mètres à Cusco, nous commençons par descendre le long d’une rivière (Huatanay) jusqu’à une altitude de 3100m. S’en suit alors une montée vers l’Atiplano péruvien à travers un paysage magnifique. Nous décidons qu’il serait de circonstance de boire un bière lorsque l’on arriverait à 4000m, altitude qui ni Matteo ni moi n’avions franchie jusqu’ici. Bien qu’on la commande vers 3500m, elle ne nous est servie qu’à 4200m, la faute au service pas très rapide. Caramba! Nous arrivons ensuite au col de Raya, le point culminant du parcours à 4330m. Le train y fait un court arrêt dans un cadre assez particulier où s’y mêlent un arrière plan de montagnes enneigées, notre magnifique train bleu et or ainsi qu’une chapelle blanche au toit rouge. Nous poursuivons notre voyage et le repas de midi est servi. Ce n’est pas très rapide mais en même temps, on n’est pas pressés. On déplorera juste qu’il ait fallu 20 minutes entre l’arrivée du dessert sur la table et celle de la cuillère pour le manger, et nous fûmes donc contraints de regarder un dessert bien appétissant sans pouvoir y toucher, sorte de torture psychologique.
Nous sommes maintenant sur l’altiplano, et les paysages sont toujours grandioses. Un peu avant Puno, nous traversons la ville de Juliaca qui est affreuse, mais la curiosité réside en son marché qui a lieu sur l’avenue principale qui se trouve aussi être la voie du train, et nous voici donc entre les étals de pièces automobiles, ferrailles, chambres à air, boulons rouillés, strings sur des annaux circulaire (drôle de manière de présenter des culottes… Je me demande s’il faut demander: J’aimerais un diamètre de 40 cm SVP), etc. Les derniers km avant Puno longent le lac Titicaca, mais il fait malheureusement déjà nuit, et l’on ne voit pas grand chose.
Dans la salle des bagages, on n’entend que le groupe français, même s’ils ne représentent pas le 10% de la totalité des passagers, et c’est dans des moments comme ceux-là que l’on souhaiterait ne pas comprendre le français. L’hôtel est tout près de la gare, et nous nous y rendons à pied. Notre chambre a une grande fenêtre, mais lorsque nous ouvrons le rideau, nous constatons qu’elle donne sur un mur, environ 20 cm en face. Mais mis à part cette particularité architecturale, l’hôtel offre un très bon rapport qualité prix et la douche est bonne chaude. On fait un tour de la ville et on trouve un bar sympathique qui fait des cocktails moléculaires. Hourra pour la caipiriña à l’azote liquide. Hourra pour le mojito en sphères gélifiées.