Le pueblo du bout du monde

Cusco – Aguas Calientes

Notre journée commence par un trajet en taxi jusqu’à la gare de Poroy, à une dizaine de kilomètres de Cusco. C’est de là que nous prenons le train pour aller à Aguas Calientes, puis au Machu Picchu. Le train est la seule manière de se rendre à Aguas Calientes, mais la plupart des visiteurs le prennent à Ollantaytambo, de façon à raccourcir le trajet. Nous décidons de profiter au maximum des paysages et de commencer le trajet à Cusco (ou Poroy plus précisément), ce qui fut un bon choix, puisque le paysage était très différent entre la première moitié du trajet (Poroy-Ollantaytambo) et la seconde (Ollantaytambo-Aguas Calientes). Matteo s’inquiète de savoir s’il pourra entrer dans le train puisque le principe d’embarquement s’apparente plus à celui d’un avion que d’un train et il se trouve que 1) Mes doigts ont glissé sur le clavier lors de la réservation, et le nom de Matteo a deux lettres inversées et 2) Son numéro de passeport est faux puisqu’il en a refait un nouveau entre le moment de la réservation et notre voyage. Mais il se trouve que le type qui contrôlait les billets était aussi dyslexique que moi et s’est contenté de jeter un œil à la photo du passeport et à la bouille de son détenteur. La première partie du trajet implique une descente assez vertigineuse le long d’une gorge, alors que la seconde s’enfonce dans la jungle, pour finalement arriver à Aguas Calientes, pueblo du bout du monde.

Machu Picchu vu depuis le Putucusi
Montée au Putucusi

Il est environ midi lorsque nous arrivons à notre hôtel et décidons d’atteindre un point de vue sur le site du Machu Picchu: le sommet de la montagne Putucusi. Il nous faut demander notre chemin à un local dans la rue qui nous répond: “You want to go to Putucusi, hi hi hi hi!” Après quelques centaines de mètres sur le sentier et après avoir franchi une première échelle, nous comprenons mieux pourquoi le type riait, puisque nous arrivons à une paroi rocheuse sur laquelle est fixée une échelle assez impressionnante. Une fois en haut, on aperçoit même pas le bas à cause de la pente. Il y a plusieurs autres échelles ensuite, mais toutes plus petites, puis une assez forte grimpette, mais nous arrivons finalement en haut et découvrons une vue magnifique sur les montagnes environnantes et le Machu Picchu. On se dit que même si on meurt en tombant de l’échelle géante en redescendant, on aura au moins vu ce site de légende. Mais comme il ne suffit pas seulement de le voir de loin, mais qu’il faut aussi y aller (programme du lendemain), c’est encore trop tôt pour mourir, et nous ferons donc attention en descendant.

Train traversant le village d’Aguas Calientes

Nous finissons l’après-midi aux bassins thermaux d’Aguas Calientes (d’où le nom de la ville), mais ça ne casse rien: trop de monde par rapport à la taille des bassins, qui sont seulement légèrement tièdes, à part un qui est chaud, mais c’est bien sûr le plus densément peuplé. Le cadre par contre est très joli. Aguas Calientes est faite pour les touristes, et ce ne sont donc pas les restaurants qui manquent. Par contre, dur de faire son choix avec tous ces types qui nous agressent pour nous attirer dans leur restaurant. De manière prévisible, les restaurants munis d’un racoleur restent désespérément vide, comme quoi nous ne sommes pas les seuls à être agacés par ce procédé.

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