Une chèvre et un caniche pour présidents!

Koitiata – Taumarunui

Départ pour le parc Egmont nommé d’après le volcan éponyme qui trône solitaire au milieu d’une plaine. Selon la légende maorie (ou Lonely Planet qui a peut-être tout inventé) il semble que le mont Taranaki (nom maori de Egmont) habitait autrefois avec les autres volcans (Tongariro, Ngauruhoe et toute la clique) au centre de l’île. Mais l’imprudent fût surpris avec l’amante de Tongariro et dût s’exiler pour éviter le pire. Les éruptions sporadiques de Tongariro (par exemple fin novembre 2012) sont un signal d’avertissement pour que Taranaki ne s’avise pas de rentrer au bercail. Je suis sûr que les kiwis aussi préfèrent qu’il reste à sa place.
Le volcan est bien visible longtemps avant que l’on arrive à son pied, et lorsque l’on sort de la voiture pour une petite balade dans le parc national, on est sur ses flancs et on ne le voit plus très bien, d’autant plus que des nuages commencent à couvrir le sommet. D’ailleurs notre petite promenade nous balade à travers la jungle et l’on perd complètement la montagne du vue, mais alors, quelle végétation. Ce n’est que lorsque l’on repart et que l’on emprunte la forgotten world highway et son nombre incalculable de virages que l’on peut revoir l’impressionnante silhouette du volcan.

Pont suspendu, Egmont National Park

Parmi les curiosités de la forgotten world highway (milliers de colines, villes fantômes, un tunnel), on notera le village de Whangamomona, qui s’est déclaré indépendant en 1989 suite à un désaccord sur une réorganisation des limites de régions (qui du coup les forçaient à devenir supporter d’une autre équipe de Rugby). Parmi les 4 présidents ayant servi depuis la création de la république, on notera la chèvre Billy Gumboat qui gagna l’élection en 1999 après avoir mangé les bulletins de votes de ses adversaires, et Tai le caniche qui démissionna après une tentative d’assassinat envers sa personne.

Mont Egmont ou Taranaki

Nous continuons jusqu’à Taumaranui où nous mangeons dans un restaurant Thaï, faute d’avoir trouvé le steak house qui sert des steaks énormes et distribue des médailles à ceux qui arrivent à finir, pour le plus grand désespoir de Florent.

The Texas ranger and the tempting twin

Blenheim – Picton – Wellington – Koitiata

Après un petit-Déjeuner à Blenheim et un petit tour dans la ville, nous nous apprêtons à partir pour Picton que l’on doit atteindre à midi pour prendre le ferry de 13h00. Mais en prenant les papiers du ferry, nous nous apercevons avec stupéfaction que la greluche incapable d’Apex à Nelson s’est trompée d’heure dans la réservation, et que notre billet était pour la traversée du matin. S’en suit une conversation téléphonique qui ne mène à rien, car tout ce qu’elle arrive à dire se résume à « Le service client est mon métier, et en conséquence je ne fais jamais d’erreur, tant pis pour vous. » Heureusement, lorsque nous arrivons à Picton, la compagnie du Ferry nous déplace sans problème sur le bateau de 13h00.

Queen Charlotte sound

La traversée entre l’île du Sud (Picton) et du Nord (Wellington) dure 3h00. La première partie du voyage se déroule dans l’étroit passage du Queen Charlotte sound, puis nous traversons le détroit de Cook qui sépare les deux îles. Une fois arrivés à Wellington, nous partons directement au Nord, en direction du mont Egmont. On s’arrête au bord de la mer pour la nuit, à 2 pas d’une plage orientée à l’Ouest qui nous permet, cette fois, de bénéficier d’un magnifique coucher de soleil sur la mer.

Le camping est assez sommaire mais possède une petite bibliothèque où les gens de passage peuvent laisser un livre et en prendre un autre. Les titres disponibles ont l’air très intéressants : «The Texas ranger and the tempting twin» «He is just a Cowboy» ou encore «The Laws of attraction». Mais à quoi sert la littérature de gare dans un petit village dépourvu de ligne de train?

La lune se montre à Koitiata

Torrieux, j’comprends rien !

Okarito – Blenheim

Nous continuons notre route vers le Nord pour aller prendre le Ferry. Il s’agit donc d’une journée essentiellement routière. Nous nous arrêtons à Pancake rocks, un lieu décidément très touristique où le flot de visiteurs est canalisé sur un parcours bétonné bien défini. Nous poursuivons ensuite jusqu’à Blenheim où nous passons la soirée dans un restaurant allemand en s’entraînant aux langues étrangères : allemand et… québécois !

Sauvés: la cafetière est réparée!

Wanaka – Okarito

Départ pour la côte Ouest aujourd’hui via le col de Haast. Mais d’abord, 2 petits détails à régler. D’une part poster mes cartes postales qui arriveront finalement en Suisse le 26 Mars 2013, soit plus de trois mois plus tard ! Ensuite, il nous faut aussi racheter un joint pour la cafetière que j’ai malencontreusement fait fonctionner sans eau, ce qui n’a pas été du goût (à prendre au sens propre !) du joint en silicone.

High 5 pour le ranger de Franz-Joseph. C’est le frère jumeau de celui du glacier Fox.

Après avoir conduit quelques mètres à droite à la sortie d’un pont à 1 voie, nous arrivons au glacier Fox, puis à celui de Franz-Joseph. Dans les 2 cas, nous marchons du parking à la langue glacière, ce qui s’avère être le tour touristique typique. Go back to the wrong side of the road! Florent propose de trouver un camping au bord de la mer pour pouvoir assister au coucher de soleil sur l’eau. Nous nous arrêtons donc à Okarito, au bord d’une belle plage déserte. Le gps nous annonce un coucher de soleil à 20h44 et cette fois, je sais que je peux lui faire confiance (c.f. 14.07.2009)! On prend l’apéro et préparons le souper (ratatouille et agneau sur le BBQ électrique du camping !) et nous loupons le coucher de soleil ! D’une part nous n’avions pas fini de manger, et d’autre part, le soleil est allé se coucher derrière un monticule à notre gauche et non sur la mer pour une raison qui m’échappe encore (oui, je sais que nous sommes dans l’hémisphère Sud !) même en regardant la position du camping sur une carte !

C’est haut!

Te Anau – Wanaka

En route pour Queenstown et une activité un peu spéciale puisque j’ai reçu un bon pour un saut à l’élastique de la part de mes collègues kiwis lors de mon départ. Ouaaa, super cool / mon Dieu, c’est effrayant ! Daniel se porte candidat pour m’accompagner. Florent lui a déjà sauté une fois et ne souhaite pas recommencer (voilà de quoi nous rassurer !). Il nous accompagne donc comme spectateur et photographe.

Remontée

Nous nous présentons donc chez AJ Hackett (il semble que pour travailler chez eux il faut porter la moustache. Pour les hommes au moins) et répondons à quelques questions avant de signer une décharge complète : quoiqu’il arrive ils y sont pour rien et c’est de notre faute. Espérons donc qu’ils sont un peu plus compétents que feu Adventure World en Suisse qui avait écrasé un client en bas d’un saut après avoir pris un élastique trop long (et ce quelques années après avoir noyé plusieurs clients lors d’une sortie en Canyoning).

Nous sommes pesés, repesés et re-repesés, et notre poids est écrit en gros et en rouge sur notre main droite (facile ensuite de reconnaître dans Queenstown les rescapés du saut à l’élastique). Ensuite on monte dans un bus qui nous amène au milieu de nulle part où nous sommes à nouveau pesés, des fois que l’on aurait grossi durant le trajet. Ensuite petit trajet dans une sorte de téléphérique jusqu’à une plateforme suspendue entre 2 falaises. Oh ! c’est haut… Une fois attachés par les pieds, il ne reste plus qu’à sauter… Ahhhhhhhhhhh ! Boing, boing, boing. Rigolo mais court !

Trop tard pour faire demi-tour!

Nous continuons ensuite notre chemin jusqu’à Wanaka où nous cherchons un restaurant pour souper. Nous nous installons dans un bar et ne tardons pas à remarquer plusieurs choses étranges : la serveuse qui amène nos bières ne nous trouve pas et fait 2 fois le tour de la terrasse avant de nous localiser, ayant durant son trajet renversé une bonne quantité de bière dans son plateau. Personne ne vient prendre notre commande de nourriture, bien qu’il y ait une armée de serveuses qui tournent en rond comme des hélices à brasser de l’air. On apprendra plus tard que le bar a ouvert aujourd’hui même et que vraisemblablement les filles qu’ils ont engagées pour le service n’avaient jamais travaillé dans la restauration avant. A voir le temps nécessaire à la préparation de nos repas, peut-être est-ce aussi le cas du cuisinier qui doit se plonger dans ses livres de recettes. Vu que à l’inverse de certains autres clients, nous restons calme et n’insultons personne, on se voit d’abord offrir une tournée de bière, puis l’addition totale est réduite à 20$ !

Hêtre à poils, charme à dents

Te Anau – Milford Sound – Te Anau

Journée typique du circuit touristique dans le Sud de la Nouvelle-Zélande puisque nous parcourons la Milford Highway jusqu’à Milford sound (qui, comme nous l’apprendrons plus tard, est un fjord et non un détroit (sound)). C’est donc une journée type rallye photo avec de nombreux petits arrêts, si possible avant les cars et le tourisme de masse). Il fait grand beau : nous avons encore de la chance.

Mirror Lakes

Il y a beaucoup d’endroit où s’arrêter pour contempler le paysage de montagnes, lacs et rivières. Les montagnes se reflètent dans mirror lakes, que l’on a l’occasion de contempler un moment dans le calme avant l’arrivée d’un car qui vomit ses touristes. La personne qui marche en tête du groupe fraîchement arrivé tient ses mains tendues devant elle et les frappe à environ 1 Hz. On ne sait pas si c’est une tentative pour se débarrasser des sandflies, ou si c’est pour que les autres touristes du groupe ne se perdent pas.

Forêt hypnotisante

Nous sommes par contre dans un calme bien plus complet lors de notre arrêt à Gunn lake et la petite balade dans la forêt de hêtres rouges : vu qu’il s’agit d’un tour de 40 minutes, c’est hors de portée des cars. Nous apprenons ce qu’il faut savoir sur l’hêtre rouge, variété de hêtre présente uniquement en Nouvelle-Zélande (et dont l’appartenance même à la famille des hêtres semble d’ailleurs discutée), et dont les feuilles minuscules nous avaient déjà intriguées lors du Kepler track.

Croisière en bateau sur le milford sound

La route se poursuit par monts et par vaux avec de nombreux arrêts aux points de vue. Un perroquet (Kea) s’attaque à la garniture de notre voiture… Arrivés au bout de la route, nous pique-niquons dans un décor grandiose avant de faire un tour en bateau sur le fjord. Le vent est décapant, et le pont supérieur se vide très rapidement, ne laissant que les plus intrépides, dont nous faisons bien entendu partie !

Le soir, nous consultons Wikipédia pour en apprendre plus sur le faux hêtre, le nothofagus de Nouvelle-Zélande. La version française se met en quatre pour nous expliquer la différence entre les feuilles de hêtre et de charme grâce à un moyen mnémotechnique que l’on est pas prêt d’oublier. Mais c’est le but non ?

Attention aux Nazgûls

Iris Burn – Te Anau

Le trajet du jour longe une rivière au fond d’une vallée, à travers une forêt luxuriante. Il pleut et les housses sur les sacs sont aujourd’hui justifiées, mais les guêtres à neige sont encore plus déplacées ici à 180 mètres au-dessus de la mer qu’hier dans la montagne. On dépasse un groupe de scouts qui illustre parfaitement le fait que porter des shorts en Nouvelle-Zélande est une mauvaise idée : jambes écarlates (trou dans la couche d’ozone) et bouffies de piqûres. D’ailleurs à ce propos, il faut se méfier, car les sandflies sont assez diaboliques pour trouver la moindre zone de peau exposée qui serait malheureusement restée exempte de picaridin/DEET. Daniel en a fait l’expérience avec un doigt tellement boursouflé qu’on dirait qu’il appartient à la main de Maïté (pauvres anguilles). Il est d’ailleurs intéressant de noter que les sandflies demeurent mystérieusement absents de tous les documents de promotion touristique du pays. Les Kiwis claironnent d’ailleurs que l’on peut faire de la randonnée / du camping en toute quiétude vu que le pays est exempt de tout prédateur. Ceci est bien sûr totalement faux et peut être illustré par deux contre-exemples flagrants (un troisième sera mentionné plus tard…) : D’une part, comme déjà mentionné, les sandflies sanguinaires (Il est probable que la masse de sandflies présentes en NZ soit similaire à celle de tous les Kiwis (les habitants, donc), soit environ 80*4*10E6 Kg.) Deuxièmement, il semble que des attaques de Nazgûls aient été reportées le long du Kepler Track, ce qui a forcé le DOC à créer une déviation pour éviter le massacre d’un trop grand nombre de touristes. Il faut dire que l’on approche du lieu dans lequel Peter Jackson a tourné les scènes du marais des morts. Heureusement, nous nous en sortons indemnes et regagnons la voiture sans égratignures !

Qui a dit qu’il n’y avait aucun prédateur en Nouvelle-Zélande?

Soirée dans un steak house qui passe de la musique country. C’est pas aussi agaçant que la musique indonésienne, mais à la longue, ça saoule !

Apero au camping de Te Anau

Profil du trek

Mode de l’été 2013

Brod Bay – Iris Burn

Kepler Track. Vue sur le lac Te Anau depuis la cabane Luxmore

C’est la grande étape de la randonnée aujourd’hui avec le passage le long de la crête par le mont Luxmore. En plus il fait grand beau, quelle chance ! On commence par monter dans la forêt. A 1000m, cette dernière s’arrête d’un coup et la vue s’ouvre sur un panorama impressionnant. Le sentier suit une crête avec une vue dégagée sur 2 côtés. Le passage au mont Luxmore offre un panorama à couper le souffle sur les nombreux lacs et montagnes des environs.

L’équipement des Néo-zélandais que nous rencontrons sur le chemin nous étonne pour 2 raisons : 1) Il fait beau, et même s’il y a un peu de vent, la poussière ne vole pas. Pourtant, la plupart des marcheurs ont mis la housse de pluie pour protéger leurs sacs. Protéger de quoi, telle est la question… En tout cas, c’est plus difficile de sortir la gourde ou le chocolat. 2) Encore plus bizarre : alors que le chemin est dépourvu de neige, nombreux sont les marcheurs qui portent des guêtres à neige. Guêtres + shorts, c’est la mode de l’été en Nouvelle-Zélande. Et si possible les deux objets doivent être séparés par une zone de peau rouge-écrevisse !

Florent, Daniel et Samuel sur le mont Luxmore

Après la crête vient une descente assez raide qui nous amène à Iris Burn où nous campons. Les sandflies sont là par kilogrammes, ce qui ne semble pas importuner le ranger de la cabane.

Encore et toujours le lac Te Anau qui étend ses bras tentaculaires

Profil du trek

Nos amies les sandflies

Te Anau – Brod Bay

Première étape du Kepler track aujourd’hui. On passe d’abord au visitor center pour prendre les tickets de camping. La dame du guichet du DOC est suisse, s’appelle Günter et est originaire du même village que Florent. Ils essayent de recréer leur arbre généalogique pour retrouver le chaînon manquant.

Voiture jusqu’à Rainbow Reach puis 15 km de marche à travers une forêt luxuriante. Le sentier suit une rivière qui servit de cadre à Peter Jackson pour filmer les scènes de LOTR durant lesquelles la communauté navigue sur la rivière Anduin. On espère juste que les équipes de tournage ont bien enlevé tous les orcs une fois les scènes tournées… Il me semble avoir vu quelque chose bouger là-bas…

Kepler track. Pic-nique lors du premier jour.

Le camping du DOC à Brod Bay est magnifique, juste à l’orée de la forêt et au bord du lac Te Anau. Les sandflies sont par contre présentes en nombre et il faut faire un copieux usage d’Anti-Brumm, ce qui les tient à peu près à distance. Le fait que nous puissions rester assis à une table impressionne fortement un groupe de touriste attendant le bateau. Tout de même, ce n’est pas gratuit, et il nous faut faire face au dilemme du randonneur en Nouvelle-Zélande : des piqûres de Sandflies maintenant ou un cancer dans 20 ans, le DEET étant supposé être cancérigène !

Pour changer du riz mexicain ou Thai tout prêt et sans goût d’Uncle Benz (bizarrement, seule la couleur change entre ces deux produits. Le goût est absolument identique : absent), nous avons acheté une préparation de riz chinoise (faite en Inde, mais ça on n’avait pas vu) qui s’avère être atrocement infecte. Il faut ajouter d’abondantes quantités de poivre en guise d’antidote pour masquer le goût, et on n’en vient donc à regretter le riz uncle Benz insipide.

Florent est dubitatif quant à l’eau disponible sur le camping, car elle provient d’une citerne. Je lui explique qu’il est assez courant même en Suisse, que les maisons ne soient pas reliées à l’eau courante dans la campagne. Par contre, à voir la couleur de l’eau qui sort du robinet, il y a tout de même un petit problème de couleur. On décide de cuire l’eau sur le feu de bois. Alors peut-être que les bactéries (si toutefois il y en avait) sont mortes, mais en plus de la couleur suspecte, notre eau a maintenant un bon goût de fumée…

Coucher de soleil depuis Brod Bay, au bord du lac Te Anau

Profil du trek

Le sud de l’île du Sud

Curio Bay – Te Anau

On poursuit notre visite des Catlins en s’arrêtant notamment à Slope Point, le point le plus au Sud de l’île du sud. Mais rien de spécial, si ce n’est un panneau et une falaise. A Waipapa point, on observe des touristes s’approcher trop près d’une otarie. Mais ces animaux sont trop tolérants, même s’ils peuvent faire des pointes de vitesse et mordre méchamment.

Slope point: le point le plus au Sud de l’île du Sud…

Arrêt à Invercargill pour des courses et un burger from hell avant de continuer vers le Nord jusqu’à Te Anau. Après le souper, lorsque Daniel et moi faisons la vaisselle, une fille apparaît dans un magnifique pyjama une pièce au motif de vache. On en voudrait un même, mais l’apparition s’est volatilisée avant même que nous ayons pu demander où acheter une pareille œuvre d’art.

Tout semble pencher dans le même sens…