Que de vent!

Fairlie – Hooker Valley – Omarama

Lac Tekapo, en route pour le mont Cook
Vue sur le mont Cook depuis la Hooker Valley

Direction le Mt Cook aujourd’hui, via le lac Tekapo au milieu des lupins. Bien visible depuis la route, le Mt Cook garde son sommet caché dans les nuages. On a tout de même l’occasion de le voir complètement pendant un moment. Une fois arrivés dans le parc national, nous nous décidons pour l’option la plus courte et la plus facile en raison du mauvais temps qui s’annonce : la ballade dans la Hooker Valley. Petit moment de panique avant de partir lorsque l’on s’aperçoit que la clé de la voiture se trouve dans le coffre fermé.

Heureusement que la voiture elle-même était encore ouverte !  Le vent souffle à décorner les bœufs, et sur le second pont suspendu, la casquette de Daniel s’envole, passe par dessus la rivière et atterrit dans des buissons. Malgré des recherches intensives, elle reste portée disparue. Il est aussi nécessaire de trouver un gros rocher derrière lequel s’arrêter pour le pique-nique.

Hooker lake

Le retour est plus facile vu que l’on a le vent dans le dos. Une fois de retour à la voiture, on poursuit jusqu’à Omarama où l’on s’arrête pour la nuit. Le pluie commence à tomber dans la soirée, ce qui se révélera fatal à la télécommande de la voiture : il est 23h00 et le camping est déjà endormi, vu la grande proportion de retraités qui l’occupent. Lorsque Florent veut verrouiller la voiture avant d’aller dormir et qu’il appuie sur la télécommande avec son doigt mouillé, la voiture se transforme en un sapin de Noël clignotant et klaxonnant. Évidement, son esprit d’ingénieur le pousse à répéter l’expérience pour voir s’il s’agissait là d’un bug isolé ou d’un vrai problème. C’est un vrai problème, et on va arrêter les expériences avant de se faire assassiner par les retraités du camping dont on aurait perturbé le sommeil. Heureusement les kiwis sont tolérants et nos tentes ignifugées.

Christchurch

Amberley Beach – Fairlie

Florent arrive à 10h30 à l’aéroport de Christchurch et nous allons le chercher. Le processus d’immigration est visiblement moins efficace qu’à Auckland, et l’attente commence à durer. Mais au moins, on peut aller boire un café au contraire du type avec son panneau « famille trucmuch » qui lui est contraint de rester debout sans bouger d’un iota tout en gardant une expression très professionnelle composée d’un mélange de sérieux et d’abnégation.

Quand Florent émerge enfin, nous nous dirigeons vers le centre de Christchurch. La visite se limite au jardin botanique, puisque le centre ville est encore largement inaccessible suite au tremblement de terre. Dans l’après-midi, nous partons en direction du mont Cook. La route est d’abord droite et ennuyeuse, mais bifurque ensuite vers les montagnes, et le volant de la voiture commence à servir à quelque chose. On s’arrête pour la nuit à Fairlie.

Hot springs et sandflies

Marahau – Amberley Beach

Route au menu aujourd’hui pour aller en direction de Christchurch. On a le choix entre la route de la côte ou de la montagne. Après plusieurs jours le long de la mer, on opte pour la montagne et ses routes en zigzag.

Entre Hanmer Springs et la côte (Christchurch)

On s’arrête à Maruia hot springs pour le repas de midi et un bain dans les sources thermales. Il y a des sandflies, et vu que nous sommes immergés, notre tête est la seule cible. Nous craignons qu’à cause des nombreuses piqûres notre tête ressemble à une framboise, et que Florent, que l’on va chercher demain à l’aéroport, ne nous reconnaisse pas.

On s’arrête un peu avant Christchurch sur un terrain de camping en bord de mer, et on prend l’apéro sur une table au bord de la plage, laquelle semble aussi servir de piste de Quad, et de temps en temps, quelques buggies passent en bondissant sous notre nez.

Apéro à Amberley Beach

Pour accompagner les pâtes, on boit le reste de vin clarifié aux œufs, resté ouvert 4 jours dans le coffre, et qui semble même s’être amélioré.

En bateau au milieu du village

Whariwharangi – Totaranui – Marahau

Le froid de la journée précédente a passé, et il fait à nouveau beau et chaud. Daniel offre du café à nos voisins de camping style gentils hippies (pulls en Yak tricoté et autres accessoires incontournables) qui sont horrifiés par notre pain à $4.95 et nos tasses en métal, même s’ils avouent que leurs tasses en plastique ont tendance à donner à leurs céréales du matin le goût de noodle soup de la veille… Miam !

Plage de Totaranui

Nous nous mettons en route pour rejoindre Totaranui où nous étions hier à midi, afin de prendre le bateau taxi. Mais cette fois nous passons par l’intérieur des terres, et Gibbs Hill. Nous attendons notre transport sur une plage de carte postale : sable jaune, mer bleue et ciel sans nuage. C’est l’occasion ou jamais de tester l’eau. Il nous faut un peu de courage, mais voilà, nous sommes dans l’eau… et bien vite dehors !

Notre bateau arrive et nous ramène à Marahau. A l’arrivée le bateau navigue jusqu’à une remorque attachée à un tracteur, et le skipper se transforme en chauffeur : nous continuons notre trajet à travers le village, et toujours sur le bateau. Nous avons tout de même pu enlever le gilet de sauvetage. Bizarre que l’on ne nous ait pas donné un casque !

On the boat in the middle of the village…

Nous allons souper dans le seul petit restaurant du lieu, dans lequel Daniel avait sorti son petit lapsus. Sans surprise, ils se souviennent de nous…

Profil du trek

La forme optimale du phoque

Awaroa – Whariwharangi

Abel Tasman

Lever à 6h00 aujourd’hui, car il faut traverser l’estuaire d’Awaroa, ce qui ne peut se faire qu’à marée basse. La rivière qui coule dans l’estuaire a une eau glaciale, et provoque quelques danses de guerre islandaises. Un éboulement ayant rendu une partie du sentier impraticable, nous devons rejoindre Totaranui par une piste non-goudronnée. Il commence à pleuvoir, mais cela s’arrête lorsque nous rejoignons à nouveau le sentier.

Phoque à Separation point

Nous faisons un petit détour par Separation Point afin d’observer la colonie de phoques qui y vit. Même s’il n’y a qu’une dizaine d’individus, on peut bien les sentir, et l’expression « ça sent le phoque » prend tout son sens. Il est assez intéressant de constater que le corps du phoque n’a pas une forme bien définie, mais qu’il s’agit d’une sorte de tube déformable. Daniel soutient que c’est une forme adaptée à l’économie d’énergie. Si c’est le cas, le phoque est peut-être en pleine évolution morphologique et dans quelques centaines de milliers d’années, nous verrons des phoques sphériques, vu que ce serait là la forme la plus adaptée, maximisant le ratio volume sur surface !

What is the optimal shape of a seal?
entre Separation Point et Whariwharangi

Nous continuons ensuite vers Whariwharangi où nous campons. La plage est énorme, sauvage et complètement déserte, mais il fait vraiment trop froid pour se baigner. Nous nous installons au pied le la falaise en granit pour être un peu protégé du vent, et nous constatons que la roche est très friable : un bâton en bois permet d’en enlever des morceaux.

A marée haute, il faut viser entre les vagues…

Daniel veut écrire au gouvernement pour les prévenir que le pays n’est pas construit sur des bases solides… du moins géologiquement parlant. Peut-être pourrait-on les prévenir du même coup sur la qualité médiocre de la biscuiterie locale (la pâtisserie, elle s’en sort par contre plutôt bien : cakes, muffins, etc.)

Profil du Trek

Une biscuiterie qui laisse à désirer…

Torrent Bay Village – Awaroa

Pont suspendu sur Falls River
Pont suspendu sur Falls River

Au petit-déjeuner, on mange la seule sorte de kiwi qu’il est légal d’ingérer en Nouvelle-Zélande: le fruit aux trop nombreuses graines. Deux mouettes imbéciles nous regardent manger et semblent dédaigner les pelures de kiwi. Ensuite, en route pour l’étape du jour, entre Torrent Bay Village et Awaroa. A nouveau, il fait grand beau, voire même un peu trop chaud dans les montées. Même s’il serait l’heure d’une petite pause, nous ne nous arrêtons pas à sandfly bay, vu le nom peut accueillant, et de toute façon, ce ne sont pas les petites baies et plages qui manquent.

Kiwi degustation guide

Après 20km de marche, nous arrivons au camping assez spacieux et encore totalement vide. Nous avons tout loisir pour choisir l’emplacement parfait qui nous permettra de bénéficier du soleil le plus longtemps possible. Ce n’est qu’une fois la tente montée que nous réalisons notre petite erreur : nous sommes dans l’hémisphère Sud, et le soleil est donc au Nord… Oooops ! Survient ensuite un couple d’allemand qui a l’air passablement épuisé. Malgré le camping totalement vide, ils décident de planter leur tente juste à côté de nous. C’est peut-être par ce que l’on a l’air sympathique dis-je à Daniel, lequel doute de ma théorie.

I think our tent is magnetic

Nous ouvrons un nouveau paquet de biscuit que Daniel a choisi au super-marché : une sorte de petit-beurre avec un fourrage au citron. Cela s’avère être un truc infâme avec du sel (est-ce un apéro ou un dessert ? Dans le doute, nous appelons cette chose « Apessert ») qui s’ajoute à ma longue liste de biscuits immangeables dont les kiwis semblent friands (la palme d’or revient aux biscuits Arnott’s Timtam chocolat noir et menthe qui ont fini dans ma poubelle). Les cookies sont les seuls biscuits vendus en nouvelle-zélande qui sont sans danger pour la santé physique et mentale du consommateur. Nous aurions dû téléphoner à Florent qui doit nos rejoindre dans quelques jours pour qu’il charge son sac de biscuits Kambly.

Profil du Trek

Ligne de défense contre les rats

Marahau-Torrent Bay Village

Première étape de notre randonnée dans le parc d’Abel Tasman, entre Marahau et Torrent bay Village. Sous le soleil radieux, la mer apparaît bleu-vert et le sable jaune pétant. A cela s’ajoute le vert de la forêt : ça ferait presque mal aux yeux. Nous tombons bien vite sur un panneau explicatif qui n’aurait pas paru déplacé dans un musée sur la seconde guerre mondiale, tant il ressemblait à ces cartes de bataille stratégiques indiquant le mouvement des troupes. Mais ce dont il est question ici, c’est de la ligne de défense… contre les rats qui menacent certaines espèces endémiques.

Abel Tasman. Point de vue à proximité d’Anchorage

En conséquence, de véritables lignes de trappes sont installées tout au long du chemin (il semblerait que la plus grande cause d’introduction de rats soient dû aux élèves qui effectuent la randonnée avec leur école et qui emportent leur rat avec eux, lequel s’enfuit à un moment ou un autre…). Nous nous arrêtons ici et là sur des plages désertes (une fois l’école de kayak partie) et nous finissons l’étape par la traversée de l’estuaire de Torrent bay, que l’on ne peut traverser que deux heures de chaque côté de la marée basse. Toutefois le ranger qui vient contrôler notre ticket de camping traverse allègrement bien en dehors de cette fenêtre de sécurité. Il porte d’ailleurs une sorte de mini shorts afin de ne pas se mouiller les habits.

The art of tidal crossing

Profil du Trek

Un vin pas très clair

Nelson – Marahau

Une fois la voiture de location récupérée (ne pas oublier de rouler à gauche), nous remontons en direction du parc d’Abel Tasman. Très judicieusement, nous nous arrêtons en route pour acheter de l’anti-moustique, Daniel n’ayant pas pris notre traditionnel Anti-Brumm Forte (à base de DEET), qui a jusqu’à présent toujours réussi à tenir les monstres les plus vicieux à distance (moustiques norvégiens et indonésiens, midges écossais, etc.). La pharmacienne nous explique que le DEET est cancérigène, cause la chute prématurée des dents de sagesse et augmente la probabilité d’attraper la tuberculose. Elle nous propose donc un produit à base de picaridin plus cher et (semble-t-il) tout aussi efficace. En tant que bons scientifiques, nous sommes bien sûr intéressés par une nouvelle expérience, d’autant plus que la picaridin n’attaque pas le plastique à l’inverse du DEET, comme une de mes swatches s’en souvient douloureusement.

Nous arrivons en fin d’après-midi à Marahau d’où part le trek d’Abel Tasman. Daniel ne marque pas de points avec la serveuse du bistrot en traitant la nouvelle-zélande de « U.S.-like country ». Mais remis dans le contexte, ce n’était qu’un malheureux lapsus, et elle nous a quand même fait payer la bière au prix de l’happy hour, bien que nous soyons 1 minute trop tard.

Repas au camping avec des légumes (on en aura moins/pas pendant la randonnée), de la viande, et du vin qui a été clarifié au lait et aux oeufs. En conséquences, des traces de ces deux produits peuvent subsister… Bon à savoir… Mais étonnamment, il était très bon ! Il s’agit d’ailleurs d’une technique commune (mais pas très connue du public, car les producteurs européens ne s’en vantent pas) qui consiste à utiliser du blanc d’oeuf (ou d’autres choses pires encore, comme du sang) afin de faire floculer des particules en suspension, ou précipiter des molécules dissoutes responsables de l’aspect trouble. En Nouvelle-Zélande, il semble que le recours à cette technique doit être mentionné sur l’étiquette…

An unexpected dwarf

Auckland – Nelson
Le vol de Daniel a 30 minutes de retard. Pour moi, ça veut dire encore une demi-heure à passer dans le hall d’arrivée de l’aéroport d’Auckland en compagnie d’un type déguisé en nain qui souhaite à la bienvenue en terre du milieu à tous les touristes qui débarquent. La sortie du film “le Hobbit” de Peter Jackson, est imminente, et selon les lois néo-zélandaises, personne ne doit l’ignorer. Mais à la longue, le faux nain (>175cm) devient légèrement irritant. Heureusement que Daniel passe rapidement à travers les formalités douanières et les redoutables agents de la bio-security police. Il faut dire que ses souliers de marche bien lustrés lui servent de carte blanche, et ni la tente ni la fondue Gerber ne sont examinées en détail par les terribles cerbères.

Nous voici donc bien vite dans un vol pour Nelson, suivit d’un court transfert vers notre hôtel. Lors du repas du soir, nous profitons pour goûter le vin local, ce que je n’avais pas trop eu l’occasion de faire durant mes 3 mois au département de bio-ingénierie, mes collègues étant plus bière que vin. (Il semblerait qu’il soit dans le ton pour le mâle kiwi moderne de « dire non au vin », c.f. video ci-dessous)