Torrieux, j’comprends rien !

Okarito – Blenheim

Nous continuons notre route vers le Nord pour aller prendre le Ferry. Il s’agit donc d’une journée essentiellement routière. Nous nous arrêtons à Pancake rocks, un lieu décidément très touristique où le flot de visiteurs est canalisé sur un parcours bétonné bien défini. Nous poursuivons ensuite jusqu’à Blenheim où nous passons la soirée dans un restaurant allemand en s’entraînant aux langues étrangères : allemand et… québécois !

Sauvés: la cafetière est réparée!

Wanaka – Okarito

Départ pour la côte Ouest aujourd’hui via le col de Haast. Mais d’abord, 2 petits détails à régler. D’une part poster mes cartes postales qui arriveront finalement en Suisse le 26 Mars 2013, soit plus de trois mois plus tard ! Ensuite, il nous faut aussi racheter un joint pour la cafetière que j’ai malencontreusement fait fonctionner sans eau, ce qui n’a pas été du goût (à prendre au sens propre !) du joint en silicone.

High 5 pour le ranger de Franz-Joseph. C’est le frère jumeau de celui du glacier Fox.

Après avoir conduit quelques mètres à droite à la sortie d’un pont à 1 voie, nous arrivons au glacier Fox, puis à celui de Franz-Joseph. Dans les 2 cas, nous marchons du parking à la langue glacière, ce qui s’avère être le tour touristique typique. Go back to the wrong side of the road! Florent propose de trouver un camping au bord de la mer pour pouvoir assister au coucher de soleil sur l’eau. Nous nous arrêtons donc à Okarito, au bord d’une belle plage déserte. Le gps nous annonce un coucher de soleil à 20h44 et cette fois, je sais que je peux lui faire confiance (c.f. 14.07.2009)! On prend l’apéro et préparons le souper (ratatouille et agneau sur le BBQ électrique du camping !) et nous loupons le coucher de soleil ! D’une part nous n’avions pas fini de manger, et d’autre part, le soleil est allé se coucher derrière un monticule à notre gauche et non sur la mer pour une raison qui m’échappe encore (oui, je sais que nous sommes dans l’hémisphère Sud !) même en regardant la position du camping sur une carte !

C’est haut!

Te Anau – Wanaka

En route pour Queenstown et une activité un peu spéciale puisque j’ai reçu un bon pour un saut à l’élastique de la part de mes collègues kiwis lors de mon départ. Ouaaa, super cool / mon Dieu, c’est effrayant ! Daniel se porte candidat pour m’accompagner. Florent lui a déjà sauté une fois et ne souhaite pas recommencer (voilà de quoi nous rassurer !). Il nous accompagne donc comme spectateur et photographe.

Remontée

Nous nous présentons donc chez AJ Hackett (il semble que pour travailler chez eux il faut porter la moustache. Pour les hommes au moins) et répondons à quelques questions avant de signer une décharge complète : quoiqu’il arrive ils y sont pour rien et c’est de notre faute. Espérons donc qu’ils sont un peu plus compétents que feu Adventure World en Suisse qui avait écrasé un client en bas d’un saut après avoir pris un élastique trop long (et ce quelques années après avoir noyé plusieurs clients lors d’une sortie en Canyoning).

Nous sommes pesés, repesés et re-repesés, et notre poids est écrit en gros et en rouge sur notre main droite (facile ensuite de reconnaître dans Queenstown les rescapés du saut à l’élastique). Ensuite on monte dans un bus qui nous amène au milieu de nulle part où nous sommes à nouveau pesés, des fois que l’on aurait grossi durant le trajet. Ensuite petit trajet dans une sorte de téléphérique jusqu’à une plateforme suspendue entre 2 falaises. Oh ! c’est haut… Une fois attachés par les pieds, il ne reste plus qu’à sauter… Ahhhhhhhhhhh ! Boing, boing, boing. Rigolo mais court !

Trop tard pour faire demi-tour!

Nous continuons ensuite notre chemin jusqu’à Wanaka où nous cherchons un restaurant pour souper. Nous nous installons dans un bar et ne tardons pas à remarquer plusieurs choses étranges : la serveuse qui amène nos bières ne nous trouve pas et fait 2 fois le tour de la terrasse avant de nous localiser, ayant durant son trajet renversé une bonne quantité de bière dans son plateau. Personne ne vient prendre notre commande de nourriture, bien qu’il y ait une armée de serveuses qui tournent en rond comme des hélices à brasser de l’air. On apprendra plus tard que le bar a ouvert aujourd’hui même et que vraisemblablement les filles qu’ils ont engagées pour le service n’avaient jamais travaillé dans la restauration avant. A voir le temps nécessaire à la préparation de nos repas, peut-être est-ce aussi le cas du cuisinier qui doit se plonger dans ses livres de recettes. Vu que à l’inverse de certains autres clients, nous restons calme et n’insultons personne, on se voit d’abord offrir une tournée de bière, puis l’addition totale est réduite à 20$ !

Hêtre à poils, charme à dents

Te Anau – Milford Sound – Te Anau

Journée typique du circuit touristique dans le Sud de la Nouvelle-Zélande puisque nous parcourons la Milford Highway jusqu’à Milford sound (qui, comme nous l’apprendrons plus tard, est un fjord et non un détroit (sound)). C’est donc une journée type rallye photo avec de nombreux petits arrêts, si possible avant les cars et le tourisme de masse). Il fait grand beau : nous avons encore de la chance.

Mirror Lakes

Il y a beaucoup d’endroit où s’arrêter pour contempler le paysage de montagnes, lacs et rivières. Les montagnes se reflètent dans mirror lakes, que l’on a l’occasion de contempler un moment dans le calme avant l’arrivée d’un car qui vomit ses touristes. La personne qui marche en tête du groupe fraîchement arrivé tient ses mains tendues devant elle et les frappe à environ 1 Hz. On ne sait pas si c’est une tentative pour se débarrasser des sandflies, ou si c’est pour que les autres touristes du groupe ne se perdent pas.

Forêt hypnotisante

Nous sommes par contre dans un calme bien plus complet lors de notre arrêt à Gunn lake et la petite balade dans la forêt de hêtres rouges : vu qu’il s’agit d’un tour de 40 minutes, c’est hors de portée des cars. Nous apprenons ce qu’il faut savoir sur l’hêtre rouge, variété de hêtre présente uniquement en Nouvelle-Zélande (et dont l’appartenance même à la famille des hêtres semble d’ailleurs discutée), et dont les feuilles minuscules nous avaient déjà intriguées lors du Kepler track.

Croisière en bateau sur le milford sound

La route se poursuit par monts et par vaux avec de nombreux arrêts aux points de vue. Un perroquet (Kea) s’attaque à la garniture de notre voiture… Arrivés au bout de la route, nous pique-niquons dans un décor grandiose avant de faire un tour en bateau sur le fjord. Le vent est décapant, et le pont supérieur se vide très rapidement, ne laissant que les plus intrépides, dont nous faisons bien entendu partie !

Le soir, nous consultons Wikipédia pour en apprendre plus sur le faux hêtre, le nothofagus de Nouvelle-Zélande. La version française se met en quatre pour nous expliquer la différence entre les feuilles de hêtre et de charme grâce à un moyen mnémotechnique que l’on est pas prêt d’oublier. Mais c’est le but non ?

Attention aux Nazgûls

Iris Burn – Te Anau

Le trajet du jour longe une rivière au fond d’une vallée, à travers une forêt luxuriante. Il pleut et les housses sur les sacs sont aujourd’hui justifiées, mais les guêtres à neige sont encore plus déplacées ici à 180 mètres au-dessus de la mer qu’hier dans la montagne. On dépasse un groupe de scouts qui illustre parfaitement le fait que porter des shorts en Nouvelle-Zélande est une mauvaise idée : jambes écarlates (trou dans la couche d’ozone) et bouffies de piqûres. D’ailleurs à ce propos, il faut se méfier, car les sandflies sont assez diaboliques pour trouver la moindre zone de peau exposée qui serait malheureusement restée exempte de picaridin/DEET. Daniel en a fait l’expérience avec un doigt tellement boursouflé qu’on dirait qu’il appartient à la main de Maïté (pauvres anguilles). Il est d’ailleurs intéressant de noter que les sandflies demeurent mystérieusement absents de tous les documents de promotion touristique du pays. Les Kiwis claironnent d’ailleurs que l’on peut faire de la randonnée / du camping en toute quiétude vu que le pays est exempt de tout prédateur. Ceci est bien sûr totalement faux et peut être illustré par deux contre-exemples flagrants (un troisième sera mentionné plus tard…) : D’une part, comme déjà mentionné, les sandflies sanguinaires (Il est probable que la masse de sandflies présentes en NZ soit similaire à celle de tous les Kiwis (les habitants, donc), soit environ 80*4*10E6 Kg.) Deuxièmement, il semble que des attaques de Nazgûls aient été reportées le long du Kepler Track, ce qui a forcé le DOC à créer une déviation pour éviter le massacre d’un trop grand nombre de touristes. Il faut dire que l’on approche du lieu dans lequel Peter Jackson a tourné les scènes du marais des morts. Heureusement, nous nous en sortons indemnes et regagnons la voiture sans égratignures !

Qui a dit qu’il n’y avait aucun prédateur en Nouvelle-Zélande?

Soirée dans un steak house qui passe de la musique country. C’est pas aussi agaçant que la musique indonésienne, mais à la longue, ça saoule !

Apero au camping de Te Anau

Profil du trek

Mode de l’été 2013

Brod Bay – Iris Burn

Kepler Track. Vue sur le lac Te Anau depuis la cabane Luxmore

C’est la grande étape de la randonnée aujourd’hui avec le passage le long de la crête par le mont Luxmore. En plus il fait grand beau, quelle chance ! On commence par monter dans la forêt. A 1000m, cette dernière s’arrête d’un coup et la vue s’ouvre sur un panorama impressionnant. Le sentier suit une crête avec une vue dégagée sur 2 côtés. Le passage au mont Luxmore offre un panorama à couper le souffle sur les nombreux lacs et montagnes des environs.

L’équipement des Néo-zélandais que nous rencontrons sur le chemin nous étonne pour 2 raisons : 1) Il fait beau, et même s’il y a un peu de vent, la poussière ne vole pas. Pourtant, la plupart des marcheurs ont mis la housse de pluie pour protéger leurs sacs. Protéger de quoi, telle est la question… En tout cas, c’est plus difficile de sortir la gourde ou le chocolat. 2) Encore plus bizarre : alors que le chemin est dépourvu de neige, nombreux sont les marcheurs qui portent des guêtres à neige. Guêtres + shorts, c’est la mode de l’été en Nouvelle-Zélande. Et si possible les deux objets doivent être séparés par une zone de peau rouge-écrevisse !

Florent, Daniel et Samuel sur le mont Luxmore

Après la crête vient une descente assez raide qui nous amène à Iris Burn où nous campons. Les sandflies sont là par kilogrammes, ce qui ne semble pas importuner le ranger de la cabane.

Encore et toujours le lac Te Anau qui étend ses bras tentaculaires

Profil du trek

Nos amies les sandflies

Te Anau – Brod Bay

Première étape du Kepler track aujourd’hui. On passe d’abord au visitor center pour prendre les tickets de camping. La dame du guichet du DOC est suisse, s’appelle Günter et est originaire du même village que Florent. Ils essayent de recréer leur arbre généalogique pour retrouver le chaînon manquant.

Voiture jusqu’à Rainbow Reach puis 15 km de marche à travers une forêt luxuriante. Le sentier suit une rivière qui servit de cadre à Peter Jackson pour filmer les scènes de LOTR durant lesquelles la communauté navigue sur la rivière Anduin. On espère juste que les équipes de tournage ont bien enlevé tous les orcs une fois les scènes tournées… Il me semble avoir vu quelque chose bouger là-bas…

Kepler track. Pic-nique lors du premier jour.

Le camping du DOC à Brod Bay est magnifique, juste à l’orée de la forêt et au bord du lac Te Anau. Les sandflies sont par contre présentes en nombre et il faut faire un copieux usage d’Anti-Brumm, ce qui les tient à peu près à distance. Le fait que nous puissions rester assis à une table impressionne fortement un groupe de touriste attendant le bateau. Tout de même, ce n’est pas gratuit, et il nous faut faire face au dilemme du randonneur en Nouvelle-Zélande : des piqûres de Sandflies maintenant ou un cancer dans 20 ans, le DEET étant supposé être cancérigène !

Pour changer du riz mexicain ou Thai tout prêt et sans goût d’Uncle Benz (bizarrement, seule la couleur change entre ces deux produits. Le goût est absolument identique : absent), nous avons acheté une préparation de riz chinoise (faite en Inde, mais ça on n’avait pas vu) qui s’avère être atrocement infecte. Il faut ajouter d’abondantes quantités de poivre en guise d’antidote pour masquer le goût, et on n’en vient donc à regretter le riz uncle Benz insipide.

Florent est dubitatif quant à l’eau disponible sur le camping, car elle provient d’une citerne. Je lui explique qu’il est assez courant même en Suisse, que les maisons ne soient pas reliées à l’eau courante dans la campagne. Par contre, à voir la couleur de l’eau qui sort du robinet, il y a tout de même un petit problème de couleur. On décide de cuire l’eau sur le feu de bois. Alors peut-être que les bactéries (si toutefois il y en avait) sont mortes, mais en plus de la couleur suspecte, notre eau a maintenant un bon goût de fumée…

Coucher de soleil depuis Brod Bay, au bord du lac Te Anau

Profil du trek

Le sud de l’île du Sud

Curio Bay – Te Anau

On poursuit notre visite des Catlins en s’arrêtant notamment à Slope Point, le point le plus au Sud de l’île du sud. Mais rien de spécial, si ce n’est un panneau et une falaise. A Waipapa point, on observe des touristes s’approcher trop près d’une otarie. Mais ces animaux sont trop tolérants, même s’ils peuvent faire des pointes de vitesse et mordre méchamment.

Slope point: le point le plus au Sud de l’île du Sud…

Arrêt à Invercargill pour des courses et un burger from hell avant de continuer vers le Nord jusqu’à Te Anau. Après le souper, lorsque Daniel et moi faisons la vaisselle, une fille apparaît dans un magnifique pyjama une pièce au motif de vache. On en voudrait un même, mais l’apparition s’est volatilisée avant même que nous ayons pu demander où acheter une pareille œuvre d’art.

Tout semble pencher dans le même sens…

Côte sauvage ne rime pas avec solitude et calme!

Dunedin – Curio Bay

Programme du jour : visite des Catlins, mais nous nous arrêtons d’abord dans un magasin de sport, car Florent doit acheter un sac de couchage plus chaud, et Daniel une nouvelle casquette pour remplacer celle que le vent a fauché.

Tunnel Beach

Nous nous arrêtons en premier à Tunnel Beach, un plage au pied d’une falaise à laquelle on accède par un tunnel creusé dans la roche. Après quelques minutes de contemplation de la mer et des falaises dans un calme absolu, le tunnel vomit 40 adolescentes en course d’école : quel cataclysme !

Nous entamons notre visite des Catlins à Kaka point avec des arrêts à Nugget point (phare avec des otaries au pied des falaises), Jack’s blow hole (trou à 200m du rivage à travers lequel la mer se précipite), Purakaunui falls (une chute d’eau niché au cœur d’une forêt luxuriante).

Purakauni Falls

Nous finissons à Curio Bay dans un camping battu par le vent. Après avoir monté la tente, nous descendons sur la plage pour observer les yellow head pinguins qui arrivent sur la plage après une journée passée en mer à pêcher. Il fait super froid, mais ça vaut la peine d’attendre, car ces pingouins sont de sacrées pièces qui n’on rien avoir avec le modèle réduit aperçu en Australie. Sur la terre ferme, ils sont très maladroits et amusants à observer. De retour au camping, il souffle tellement qu’il est impossible de préparer notre fondue. Etant donné l’exiguïté de la cuisine du camping, nous préparons et mangeons la fondue dans la tente de Florent. J’espère que ça lui a permis de faire de beaux rêves pleins de fromage !

Albatros, vastes oiseaux des mers

Omarama – Dunedin

Il a plu toute la nuit et il pleut encore quand nous plions les tentes. Le temps s’améliore lorsque nous nous dirigeons vers la côte. Nous atteignons Dunedin vers midi et nous faisons un tour dans le centre-ville assez petit. Après avoir monté les tentes dans un camping au bord de la mer, nous partons explorer la péninsule Otago.

Extrémité de la péninsule Otago

Nous nous rendons tout à la pointe, mais l’accès n’est possible que via le centre de l’Albatros, et l’entrée n’est pas donnée. Même sans faire la visite, il faut payer $5 pour entrer dans le bâtiment et aller au café. Nous sommes cependant assez chanceux pour voir les albatros voler depuis le parking, ce qui n’est semble-t-il pas si fréquent. Ces bêtes ont vraiment une envergure assez impressionnante. Ahhhhh, l’albatros:

Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

À peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d’eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !
L’un agace son bec avec un brûle-gueule,
L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.

Charles Baudelaire, éternel dépressif.

Et pour faire écho à ce poème français, voici un poème néo-zélandais trouvé sur une brique de lait (véridique!):
Little feet running
Lunch boxes packed
Scramble for the door
Another day just begun.

Je ne pense pas que son auteur soit promis à une grande carrière dans la poésie, mais sait-on jamais…

Péninsule Otago, proche de Dunedin

Nous nous rendons ensuite à Sandfly bay, qui est bizarrement exempt des monstres éponymes. Il y a par contre des « Sea Lions » sur la plage qui paressent au soleil.Le soir venu, nous allons manger à Dunedin, et profitons du wireless pour s’instruire sur la différence entre seals, sea lions and sea elephants. C’est une question d’oreilles que les sea lions (otaries) ont petites (on en déduit que les phoques n’en ont pas).