Salines et terrasses

Ollantaytambo – Cusco

Programme du jour: retour sur Cusco. Nous souhaitons nous arrêter à quelques endroits sur le chemin, et trouvons un taxi qui veut bien nous amener là où on veut. On commence par les salines de Maras: Il semblerait qu’un inca de passage dans les environs a voulu boire de l’eau à une source qui jaillissait dans le coin et… pouah! elle était salée. Depuis, le sel est exploité grâce à un système d’irrigation perfectionné qui rempli environ 2000 piscines d’eau saumâtre qui peut ensuite s’évaporer. La superposition des ces milliers de gouilles accrochées au flanc de la montagne vaut le détour.

Les salines de Maras

Notre chauffeur (il s’appelle Julio) nous laisse le long de la rivière Urubamba, ce qui nous permet de monter à pied jusqu’aux salines, de les traverser, et il revient nous attendre de l’autre côté. Après un petit arrêt un peu plus haut pour contempler la vue d’ensemble des salines, nous nous rendons aux terrasses de Moray, le laboratoire agronomique des incas.

Fleurs aux terrasses de Moray

Le trajet se poursuit en passant par Maras, puis Chinchero, où selon notre chauffeur, on trouve de l’artisanat fait localement, par opposition au marché de Pisac dominé par les produits boliviens. Tu parles Charles! On s’est fait avoir, comme on le découvrira plus tard en trouvant les même pulls en Bolivie!

Chinchero

Nous retournons ensuite au même hôtel, et bénéficions cette fois d’une chambre tout en haut que nous espérons (à tort, mais je ne vais pas m’étendre sur le sujet) être plus silencieuse que lors de notre premier passage. L’hôtel est orné de peintures à thème religieux d’un goût un peu douteux. Au dessus de mon lit trône, celui que j’ai nommé saint Genou, à cause de la forme assez excentrique de sa rotule. Le vêtement qu’il porte met curieusement cette bizarrerie en évidence. Nous avons aussi le grand “plaisir” de devoir arpenter à nouveau le boyau “Recoleta” pour se rendre au centre ville.

Machu Picchu

Aguas Calientes – Ollantaytambo

Lever avant l’aube aujourd’hui pour se rendre sur le site du Machu Picchu. On décide d’y aller à pied, et on est bien content de ne pas avoir à se mettre dans la longue queue pour le bus. Le premier bout du chemin coïncide avec la route d’accès, mais vu que les bus ne circulent pas encore, ce n’est pas un problème. Lorsqu’on arrive au pont traversant la rivière Urubamba, il nous faut montrer nos tickets une première fois à un garde qui semble tellement s’ennuyer qu’il nous demande pourquoi nos passeports (qu’il faut aussi montrer) sont rouges avec un croix blanche. La réponse “par ce qu’ils sont suisses” semble le laisser dubitatif. Une fois de l’autre côté du pont, le sentier est bien séparé de la route (ou plutôt piste), ce qui est une bonne chose, par ce que les bus commencent à monter. Lorsque nous arrivons au sommet, nous découvrons que nous n’avons pas tout à fait échappé à toute file d’attente, puisqu’il y en a une belle pour entrer sur le site lui même.

Machu Picchu au lever du jour

Et nous voici donc sur ce lieu de légende qui a de quoi impressionner. D’abord, pas étonnant que les Espagnols ne l’ait pas trouvé, par ce qu’il faut vraiment chercher: la cité inca reste bien invisible depuis le fond de la vallée. Nous nous promenons dans les ruines et admirons le savoir faire des incas dans le domaine de la construction avec leurs énormes blocs de pierre de plusieurs tonnes qui sont ajustés au millimètre et s’assemblent sans mortier. Force nous est de constater, en comparaison avec les horreurs architecturale que forment les maisons péruviennes dans les villages, que les habitants devraient un peu plus s’inspirer des méthodes de leurs ancêtres lorsqu’ils bâtissent leurs maisons.

Putucusi depuis une fenêtre du Machu Picchu

Un peu avant 10h00, une nouvelle queue nous attend pour monter au Wayna Picchu et bénéficier d’un joli point de vue en hauteur sur le site. Il faut un peu zigzaguer entre les derniers du groupe de 7h00 qui sont encore coincés dans la descente, et ceux qui ont commencé à monter avant nous mais qui avancent comme des escargots. La vue au sommet a bien valu l’effort fourni!

Nous redescendons ensuite à pied jusqu’à Aguas Calientes où nous prenons une bière bien méritée avant de reprendre le train jusqu’à Ollantaytambo.

Le pueblo du bout du monde

Cusco – Aguas Calientes

Notre journée commence par un trajet en taxi jusqu’à la gare de Poroy, à une dizaine de kilomètres de Cusco. C’est de là que nous prenons le train pour aller à Aguas Calientes, puis au Machu Picchu. Le train est la seule manière de se rendre à Aguas Calientes, mais la plupart des visiteurs le prennent à Ollantaytambo, de façon à raccourcir le trajet. Nous décidons de profiter au maximum des paysages et de commencer le trajet à Cusco (ou Poroy plus précisément), ce qui fut un bon choix, puisque le paysage était très différent entre la première moitié du trajet (Poroy-Ollantaytambo) et la seconde (Ollantaytambo-Aguas Calientes). Matteo s’inquiète de savoir s’il pourra entrer dans le train puisque le principe d’embarquement s’apparente plus à celui d’un avion que d’un train et il se trouve que 1) Mes doigts ont glissé sur le clavier lors de la réservation, et le nom de Matteo a deux lettres inversées et 2) Son numéro de passeport est faux puisqu’il en a refait un nouveau entre le moment de la réservation et notre voyage. Mais il se trouve que le type qui contrôlait les billets était aussi dyslexique que moi et s’est contenté de jeter un œil à la photo du passeport et à la bouille de son détenteur. La première partie du trajet implique une descente assez vertigineuse le long d’une gorge, alors que la seconde s’enfonce dans la jungle, pour finalement arriver à Aguas Calientes, pueblo du bout du monde.

Machu Picchu vu depuis le Putucusi
Montée au Putucusi

Il est environ midi lorsque nous arrivons à notre hôtel et décidons d’atteindre un point de vue sur le site du Machu Picchu: le sommet de la montagne Putucusi. Il nous faut demander notre chemin à un local dans la rue qui nous répond: “You want to go to Putucusi, hi hi hi hi!” Après quelques centaines de mètres sur le sentier et après avoir franchi une première échelle, nous comprenons mieux pourquoi le type riait, puisque nous arrivons à une paroi rocheuse sur laquelle est fixée une échelle assez impressionnante. Une fois en haut, on aperçoit même pas le bas à cause de la pente. Il y a plusieurs autres échelles ensuite, mais toutes plus petites, puis une assez forte grimpette, mais nous arrivons finalement en haut et découvrons une vue magnifique sur les montagnes environnantes et le Machu Picchu. On se dit que même si on meurt en tombant de l’échelle géante en redescendant, on aura au moins vu ce site de légende. Mais comme il ne suffit pas seulement de le voir de loin, mais qu’il faut aussi y aller (programme du lendemain), c’est encore trop tôt pour mourir, et nous ferons donc attention en descendant.

Train traversant le village d’Aguas Calientes

Nous finissons l’après-midi aux bassins thermaux d’Aguas Calientes (d’où le nom de la ville), mais ça ne casse rien: trop de monde par rapport à la taille des bassins, qui sont seulement légèrement tièdes, à part un qui est chaud, mais c’est bien sûr le plus densément peuplé. Le cadre par contre est très joli. Aguas Calientes est faite pour les touristes, et ce ne sont donc pas les restaurants qui manquent. Par contre, dur de faire son choix avec tous ces types qui nous agressent pour nous attirer dans leur restaurant. De manière prévisible, les restaurants munis d’un racoleur restent désespérément vide, comme quoi nous ne sommes pas les seuls à être agacés par ce procédé.

Matteo, Lead Traveler

Cusco – Vallée sacrée – Cusco

Nous avons une chambre au rez-de-chaussée, et avons donc assez vite constaté que question bruit, ce n’était pas l’idéal, car il y a pas mal de passage. Mais le pire arrive à 5h00 du matin, lorsque la cuisine commence à préparer le petit-déjeuner, et surtout à passer les fruits au blender avec insistance pour les transformer en jus (succulents, d’ailleurs, mais au prix de combien de décibels?)

Lama ou Alpaga?

Pour commencer en douceur et s’adapter à l’altitude, nous nous joignons à un tour pour visiter la vallée sacrée. Suite à plusieurs expériences concluantes de Matteo lors de voyages précédents, nous choisissons la compagnie Viator, qui est en fait un agrégateur d’activités à travers le monde. Matteo qui a fait la réservation est désigné “Lead Travler”. Ma fois, c’est lui qui portera la responsabilité au cas où le tour est nul.

Ollantaytambo

Mais ce fut une très belle journée. Nous commençons par visiter une ferme avec des lamas, alpagas et vigognes, histoire de pouvoir les différentier, puis nous arrivons à Pisac pour visiter le marché et voir des cochons d’inde entrain de rôtir. Notre guide reçoit une dizaines de pains, contre la promesse de livrer 10 cochons d’inde lors d’une fête à venir. Nous nous dirigeons ensuite vers Ollantaytambo pour visiter la forteresse. Ensuite vient le repas, qui a été décrit très positivement sur les critiques du tour laissées sur le site de Viator. Mais je suppose que les personnes ayant écrit ces commentaires devaient être américaines. Il n’y avait pas à se plaindre de la qualité ni de la quantité de la nourriture: il s’agissait d’un buffet “all you can eat”. Mais par contre, nous qui nous attendions à un repas typique nous avons été un peu déçus, car c’est un restaurant géant pour touristes dans lequel s’arrêtent tous les groupes faisant le tour de la vallée sacrée. C’était bruyant, et il y avait du monde partout qui se goinfrait; ça en couperait presque l’appétit. En fait, on aurait très bien pu être dans le restaurant d’un hypothétique hôtel de Las Vegas au thème péruvien que ce n’aurait pas été différent.

I am British, I know how to queue!

Suisse-Cusco

“I am British, I know how to queue” a déclaré Arthur Dent. Et bien il serait peut-être attristé d’apprendre que les anglais ne sont pas les seuls à faire la queue de manière très disciplinée: les péruviens aussi, comme nous avons pu le découvrir lors des nombreuses files d’attente qu’il a fallu faire à l’aéroport de Lima afin de prendre notre vol pour Cusco. Immigration, douane, check-in, et surtout, surtout, contrôle de sécurité sous la forme d’une file de 200 mètres de long qui serpentait entre les boutiques de Duty-free. Mais on avait le temps (même pour boire un café!) et quelques heures plus tard, nous voici à Cusco, le nombril du monde, l’ancienne capitale des incas. Le taxi pour notre hôtel nous paraît bon marché, mais il semble que l’on ait tout de même payé 3 fois trop cher. Évidement, ce genre de truc ne marche que le premier jour! La première chose que l’on aperçoit en arrivant à Cusco est une pub géante pour McDonald au bord de la voie de roulage de l’aéroport. En effet, l’enseigne du cousin américain de Tricatel a pignon sur rue au plein ville. Peut-être ont-ils un Mac Chu-picchu!

Cathédrale de Cusco

Notre hôtel est près du centre, toutefois pour y arriver, il nous fallait emprunter le “trottoir de la mort” le long de la ruelle Recoleta. Cette dernière n’est pas beaucoup plus large qu’un voiture et est bordée d’un seul côté par un semblant de trottoir sur lequel tient 75% d’un européen moyen ou 45% d’un américain moyen. Les voitures arrivent à la queue-leu-leu dans une directions, et les piétons dans les deux sens. Autant dire qu’il n’est pas possible de croiser sur le trottoir, et que la seule option consiste à mettre un pied sur la route au péril de sa vie…

Vue sur la place centrale de Cusco depuis la terrasse en hauteur d’un bar

Malgré les nombreux avertissements de notre guide de voyage concernant le sorroche, les terrasses en hauteurs autour de la Plaza de Armas (nom générique à toutes les places principales au Pérou et en Bolivie) sont bien trop jolies pour renoncer à une bière bien méritée. Nous poursuivons ensuite notre visite de la ville en passant par le marché où nous dégustons un jus de fruit, et par le quartier San Blas et ses ruelles piétonnes en pente.

Place San Blas

La fin du monde, selon certains allumés

Hot Water Beach – Auckland

La marée étant de nouveau basse le matin, nous repartons sur la plage vers 7h30. Cette fois, il y a nettement moins de monde, mais nous ne sommes pas les seuls malgré l’heure matinale. Nous pouvons donc choisir l’emplacement optimal, avec deux arrivées d’eau : la chaude à 64° et la froide pour tempérer. Ceux qui arrivent ensuite et creusent sur nos deux côtés émettent bien vite des cris : ceux de gauche par ce que leur bassin est froid, et ceux de droite par ce qu’il est brûlant.

Cathedral Cove
Sky tower Auckland

Il est ensuite temps de se diriger vers Auckland pour rendre la voiture. Nous y arrivons dans l’après-midi et profitons ensuite du beau temps pour aller boire une bière sur les docks. Le soir nous allons souper avec quelques membres du biomimetics lab au restaurant tournant au sommet de sky tower. Nous sommes le 21.12.12 et selon le calendrier maya (ou plutôt selon des illuminés qui ont les fils qui se touchent) c’est sensé être la fin du monde. Alors bien sûr, étant dans un restaurant au sommet d’une tour, je ne peux que me demander si ce ne serait pas là le fameux «restaurant at the end of the universe»

Et voilà, c’est déjà la fin. Je reprends l’avion demain, alors que Florent passe quelques jours chez sa famille au nord d’Auckland, et Daniel rentre un jour après moi…

Un gyser qui sait se faire désirer

Rotorua – Hot Water Beach

Départ pour le site de Te Puia. Il s’agit d’un complexe culturel maori qui inclut notamment un parc géothermique et quelques geysers. Après la visite guidée durant laquelle notre guide aura tenté (en vain) de nous faire exorbiter les yeux, technique maorie d’intimidation de l’ennemi, nous nous rendons près du geyser Pohutu pour le voir cracher son jet de vapeur. Mais il faut prendre notre mal en patience. Nous attendons donc… puis nous allons chercher un sandwich, puis nous attendons encore. Enfin le voilà qui crache plus haut qu’avant, genre jet d’eau à propulsion géothermique. La hauteur du jet est probablement plus élevée que celle de Stokkur en Islande, mais son style jet d’eau continu le rend moins impressionnant, et le fait qu’il nous a fait poireauter le rend un tant soit peu irritant et antipathique…

Autre curiosité, la maison du kiwi avec un cycle jour/nuit inversé qui nous permet d’observer cet oiseau timide et nocturne. Il avait l’air très affairé à chercher sa nourriture partout en se déplaçant rapidement d’un coin à l’autre. Kiwi facts: seul 5% des poussins qui naissent dans la nature survivent jusqu’à l’âge adulte. L’œuf du kiwi pèse 15% du poids de la femelle.

Hot Water Beach

Nous partons ensuite jusqu’à la péninsule Coromandel, plus précisément en direction de Hot water beach. Il s’agit d’une plage sur laquelle sort une rivière thermale. A marrée basse, il est possible de se creuser son spa privé dans le sable. Enfin « privé » est un bien grand mot, car lorsque nous arrivons (un peu tard, car nous n’avions pas prévu une route aussi sinueuse), il y a déjà une centaine de personnes qui se roulent dans le sable comme des petits porcelets bien heureux. C’est assez rigolo de voir une plage de plusieurs km complètement déserte, avec plein de monde agglutiné à un coin précis.

Will Yum Tell

Waihohonu – Whakapapa village – Rotorua

D’après la météo du gardien, le temps devrait aller en s’améliorant et vu qu’il a arrêté de pleuvoir pendant le petit-déjeuner, tout les espoirs sont permis. Lourde erreur, puisque peu après notre départ, il se met à pleuvoir un peu, puis beaucoup pour bien sûr terminer par « à la folie » pendant tout le reste du parcours. Daniel, avec son appareil de photo étanche trouve tout de même l’occasion d’immortaliser quelques scènes.



Nous parcourons assez rapidement les 15 km de l’étape et sommes bien contents d’arriver à la voiture. A peine avons-nous quitté la montagne que le temps s’améliore, et lorsque l’on s’arrête à Turangi pour dévorer d’énormes burgers, il fait beau et chaud et nous pouvons manger dehors.

Nous continuons ensuite jusqu’à Rotorua, la ville qui sent l’œuf. Après s’être douchés, nous profitons du soleil pour faire sécher nos affaires trempées puis allons nous balader dans le parc Kuriau et ses nombreuses mares de boue qui bouillonnent dans une odeur soufrée. Le restaurant dans lequel nous nous arrêtons le soir a un burger nommé Will Yum Tell à la carte. Mais à bien y réfléchir, il est tout à fait possible que Wilhelm Tell, après avoir tendu son embuscade à Gessler et ses hommes au chemin creux a été contraint de s’exiler pour se soustraire à la vindicte des Habsbourg. Peut-être a-t-il choisi le Vietnam comme terre d’accueil et il a légèrement modifié son nom pour se fondre à la population locale (quoiqu’une arbalète et une grosse barbe d’armailli, ça trahit pas mal). Même si ce burger est sûrement « yummy » on prend autre chose, ayant déjà eu du burger à midi.

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Un dangereux prédateur!

Mangatepopo – Waihohonu

Encore de dangereux prédateurs en Nouvelle-Zélande!

Il a plu toute la nuit et le temps est passablement bouché. Nous commençons l’étape sur le chemin emprunté la veille et vu la visibilité réduite ce fût une bonne idée d’avoir triché hier sur l’étape suivante. Passé Emerald lakes, nous entrons dans une zone de « volcanic flying rocks » et il ne faut pas s’arrêter sous peine d’être attaqué par ces créatures redoutables qui fondent sur les touristes et se repaissent de leurs entrailles encore chaudes. Le club de golf du randonneur croisé hier, paraît du coup nettement moins incongru, et nous pouvons donc ajouter « roches volcaniques volantes » à notre liste de prédateurs sanguinaires (en plus de sandflies et Nazgûl, comme déjà mentionné) présents dans un pays sensé en être exempt.  Nous arrivons à une cabane vers midi et en profitons pour pique-niquer à l’intérieur vu le temps exécrable. La météo s’améliore dans l’après-midi, et nous pouvons même ranger nos imperméables !

En fin d’après-midi nous arrivons à la cabane/camping de Waihohonu. La cabane (dont on peut utiliser la cuisine) est toute neuve et spacieuse. Après le club de golf aperçu hier, nous avons quelques autres objets étrange à ajouter à notre liste « matériel inutile en randonnée », puisque nous croisons une américaine avec son hula hoop, un objet décidément difficile à transporter, ou encore ce jeune allemand qui a une énorme lampe de « poche » de tempête à poignée et une casserole standard de cuisine, bien lourde avec un manche inamovible. Faut avoir de la place pour mettre tout ça dans son sac.

Sur le distributeur de PQ des WC de la cabane, un autocollant disait « fourni avec fierté par » et le nom d’une entreprise. C’est bien si l’entreprise en question tire une certaine fierté de son savoir-faire en fabrication de distributeur de PQ…

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Un sel qui nourrit… les conversations!

Taumarunui – Whakapapa Village – Mangatepopo

Un court trajet nous amène jusqu’à Whakapapa village, le départ du trek circulaire « Tongariro Northern Circuit ». Malheureusement la météo ne s’annonce franchement pas favorable. Mais aujourd’hui au moins, il ne devrait pas pleuvoir. Contrairement aux 2 itinéraires précédents, sur celui-ci les campeurs sont autorisés à utiliser les cabanes, ce qui s’avérera bien pratique.

En route!

L’étape du jour ne dure que 3 heures et nous arrivons assez rapidement à la cabane/place de camping de Mangatepopo. Etant donné que l’étape du lendemain devrait être la plus spectaculaire point de vue du paysage, mais que la météo s’annonce atroce sans visibilité, Florent propose que l’on poursuive jusqu’au camping suivant. Le ranger tente de nous changer de camping par radio, mais le suivant est malheureusement déjà complet, et il nous faut donc passer la nuit à Mangatepopo. Nous décidons tout de même de poursuivre sans le sacs sur quelques km pour profiter du panorama. Pour finir, ça nous prend plus de 3 heures, mais cela valait bien la peine, puisque nous avons bien pu profiter des magnifiques paysages.

En direction de Red Crater

Sur le chemin nous croisons un randonneur avec un club de golf qui dépasse de son sac. Il ne semble pas que ce soit l’objet le plus utile à prendre pour une marche, mais étrangement, nous verrons pire demain ! Nous faisons demi-tour au Red Crater, après avoir pu admirer Emerald lakes juste avant que tout ne se bouche définitivement.

Red Crater

De retour au camping, le ranger nous dépanne en nous donnant du sel que nous avons oublié d’emporter (pas bien grave), de même que les biscuits (très grave!). D’ailleurs en parlant de sel, un mystère qui nous a intrigué tout au long du voyage et qui revenait régulièrement sur le tapis à n’importe quel moment était l’illustration sur notre boîte de sel Cerebos. Il s’agit de la phrase « See how it runs » couplée à l’illustration d’un enfant courant avec une salière à la main et une sorte de tache non identifiée à ses pieds. Parmi les différentes interprétations que nous avons données au dessin, deux versions semblaient sortir du lot, même si ni l’une ni l’autre n’a jamais obtenu la majorité absolue. Version a) voulait que la phrase « see how it runs » se réfère à l’aisance avec laquelle le sel sort de la salière, et que dans ce cas l’enfant vide du sel sur le sol pour tester ce fait. Dans ce cas, la tache blanche à ses pieds est simplement une flaque de sel. Les opposants à cette théorie ont pointé du doigt le fait que l’enfant est visiblement entrain de courir, et que s’il vidait une salière en même temps, il devrait donc laisser derrière lui une traînée, et non un tas à ses pieds. Selon la version b), l’enfant serait entrain de courir après un poulet tout en lui jetant du sel dessus et le « see how it runs » décrit la fuite éperdue du poulet qui sait bien qu’après être salé, il a de fortes chances de passer à la casserole. Deux contrarguments ont été avancés pour cette version : d’une part, si la forme non identifiée aux pieds de l’enfant peut vaguement ressembler à un poulet, il s’agirait d’une variété de poulet-dromadaire, étant donné sa bosse dans le dos (contre-contre-contrargument : c’est l’aile), et d’autre part tout le monde sait qu’il faut de toute façon déjà tuer et plumer un poulet avant de penser à l’assaisonner, même en Nouvelle-Zélande, où les gens ont la tête en bas et font tout à l’envers. Donc l’action du gamin n’a pas de sens. Quoiqu’il en soit, un point qui mettait tout le monde d’accord, c’est que quelle que soit la vérité, l’action du mioche est tout a fait répréhensible. Selon version a) il gaspille de la nourriture, et selon version b) il stresse un animal en lui jetant du sel dessus. Espérons qu’il n’est pas cruel au point de lui en lancer dans les yeux !

Nous avions prévu d’écrire au fabricant pour nous éclairer, mais de retour en Suisse, il m’a juste fallu consulter Wikipedia pour trouver la vérité. Il se trouvait qu’il y avait un peu de vrai dans les deux variantes… En tout cas qui aurait cru en l’achetant que notre sel allait non seulement assaisonner nos aliments, mais aussi nourrir nos conversations !

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