Le gâteau n’était pas léger(*)!

La Paz – Chacaltaya – La Paz

Aujourd’hui nous allons à Chacaltaya, un sommet à 5380m, mais rien de physiquement bien impressionnant, puisqu’il n’y a que 150 mètres de dénivelé à faire à pied. Nous voulions y aller avec la même agence que le jour d’avant, mais ils ne voulaient pas faire l’excursion aujourd’hui, pour cause de manque de clients et de fête nationale bolivienne. Ils nous proposent de nous faire faire le même tour (Chacaltaya + vallée de la lune) en taxi, pour un prix tout à fait acceptable, et nous voici donc partis pour une petite virée en altitude avec notre chauffeur Alex et son taxi automatique. Dommage que la fête nationale bolivienne ne s’étende pas sur 365 jours par ans, par ce qu’aujourd’hui, il n’y a absolument aucun trafic.

Panorama depuis Chacaltaya

Sitôt sortis de la Paz, nous nous engageons sur une route non goudronnée et en assez mauvais état qu’il serait mieux de pratiquer en 4×4 qu’en taxi avec boîte automatique. Une fois un peu sur les hauteurs, nous pouvons contempler la Paz, dont les maisons partent à l’assaut des flancs montagneux abruptes qui la bordent, ainsi que son cancer métastaseux el Alto, sorte de tumeur incontrôlable et moche qui s’étend sur le plateau. Je décerne à El Alto le prix du coin où je voudrais le moins vivre parmi tous les endroits que j’ai visités. Par contre où nous nous trouvons, à quelque kilomètre de cette anarchie, le décor est grandiose et paisible. Nous apercevons Chacaltaya, où nous nous rendons, ainsi que Huayna Potosi, qui culmine à 6088m. Les derniers km de route sont assez accidentés, mais nous finissions par arriver au parking. Depuis là, une courte montée à pied nous permet d’atteindre le sommet de Chacaltaya, d’où nous jouissons d’une superbe vue sur les environs, dont la Paz, et même le lac Titicaca.

Les deux conquérants au sommet de Chacaltaya. En arrière plan: El Alto, le cancer de La Paz.

On redescend, traverse la Paz pour arriver à la vallée de la lune une formation géologique intéressante de terre érodée dans laquelle on peut se promener. Le soir, après le souper, nous remarquons un pub anglais en face du restaurant d’où nous sortons, mais avant d’aller boire une bière, nous voulons aller prendre un dessert, et nous redescendons donc jusqu’au restaurant du premier soir et ses tourtes appétissantes dont nous dégustons une (énorme) tranche sous le regard approbateur d’Audrey Hepburn. Lorsque nous ressortons, nous sommes sur le point d’exploser, et remonter jusqu’au bar s’avère être un tour de force.

(*) c.f. 24 juin 2012, dernier paragraphe

Tiwanaku

La Paz-Tiwanaku – La Paz

Aujourd’hui nous allons sur le site archéologique de Tiwanaku. Le bus passe nous prendre à l’hôtel, et nous allons ensuite chercher d’autres personnes dans d’autres hôtels. Et là, on se rend compte que le problème de la Paz est un peu plus sérieux qu’une simple urbanisation galopante, car les rues sont littéralement paralysées, et nous avançons centimètres par centimètres. Il nous faudra 1h10 pour sortir de la ville et parcourir les 3 km qui nous séparent d’el Alto. Ensuite, il faut encore 1h10 pour arriver à Tiwanaku, mais pour 70km de trajet. Au bord des routes, il y a de nombreuses affiches qui louent les mérites du président, et sur chacune d’elle une photo de l’intéressé tout sourire: Evo offre du gaz de chauffage à la Bolivie, Evo veut construire un télécabine entre la Paz et el Alto, Evo offre de convertir gratuitement les voitures pour fonctionner au gaz, etc.

Tiwanaku fût la capitale d’un gigantesque empire pré-inca, le site regroupe plusieurs curiosités archéologiques, dont la porte du soleil qui a inspiré Hergé pour son album “Tintin et le temple du soleil”. Notre billet nous donne accès aux différentes sections du site, à savoir 2 musées, ainsi que les ruines en plein air. Nous découvrons une nouvelle spécialité bureaucratique ridicule: notre billet a un numéro (jusque là rien de bien étonnant). Lorsque nous entrons dans chaque section du site, il faut présenter le précieux sésame dans lequel l’employé diligent perce un joli trou. Mais ce n’est pas tout: l’employé diligent possède aussi un grand livre dans lequel tous les numéros de billets ont été pré-inscrits à la main, au stylo bleu. Une fois le trou percé dans le billet, l’employé lit le numéro qui y est imprimé, cherche dans son livre le numéro correspondant, et met un vu à côté (si si, je ne vous mens pas). Nous sommes un groupe d’une quinzaine de personnes, alors je ne vous dis pas le temps que ça prend! Et encore, on a des numéros qui se suivent. Si j’étais le type à la caisse, je mélangerais les billets au début de la journée afin de les vendre dans un ordre aléatoire, histoire de compliquer le travail des employés diligents (qui ont bien sûr un fort joli uniforme, cela va de soi!).

De retour à la Paz, nous faisons le tour des agences de voyage pour organiser un tour du Salar d’Uyuni et désert du sud Lipez. Il y a deux difficultés de taille pour faire son choix. D’une part trouver une agence fiable. En effet, il semble que l’augmentation de la popularité de cette région a vu la création d’agences qui sont tout sauf sérieuses. Les problèmes rencontrés vont d’un entassement de 10 personnes dans une jeep pour 6, à l’absence de roue de secours, en passant par le chauffeur bourré. La seconde difficulté, c’est que nous aimerions rester 5 jours, afin d’avoir le temps de faire un peu de randonnée, mais la plupart des agences ont des circuits de 3 jours immuables, à croire qu’ils sont coulés dans le béton. On finit donc par prendre un tour sur mesure, ce qui nous permet de rester 5 jours, et d’aller où on veut. On verra bien sur place ce que cela donne, et si notre chauffeur boira l’essence du réservoir…

Miel en ours

Puno – La Paz

Nous sommes bien soulagés, au moment de monter dans le bus qui nous conduit à la Paz de constater que notre chauffeur n’est pas le type qui nous a vendu les billets, ce qui augmente grandement la probabilité d’arriver vivants. Après quelques heures de bus, nous arrivons à la frontière avec la Bolivie, qui n’a rien de commun avec les frontières désertes entre la Suisse et ses voisins européens. En plus de l’impressionnante colonne de voiture (que l’on court-circuite, n’allez pas me demander par quel passe-droit), nombre des personnes traversent la frontière à pied, sans compter les marchands vendant de la nourriture et des boissons, faisant du change, etc. Il nous faut descendre du bus, passer dans deux bureaux du côté péruviens avec nos passeport, afin d’y faire apposer les tampons ad hoc (de manière similaire à l’Europe de l’Est, les sud-américains sont friands d’uniformes, de tampons, de poinçonnage et de toute sortes de formulaires inutiles. Par exemple dans les hôtels, il faut toujours mettre sa profession, que je change chaque fois: hier à Puno, j’étais boulanger. C’est tout juste s’il ne faut pas indiquer sa taille ou son groupe sanguin). En Bolivie, il n’y a qu’un seul bureau à visiter dans lequel ce cirque se répète. Ensuite on remonte dans le bus jusqu’à Copacabana où l’on fait une courte pause à midi. On commande un burger avec une bière (Huari), et je regarde circonspect la bouteille d’un demi-litre que l’on nous amène. Je décide de n’en boire que la moitié. En effet, et rien à voir avec la bière elle même qui était très bonne, mais mon passage aux WC du bus durant le trajet ne m’a pas laissé un très bon souvenir: il n’y avait pas de lumière. En plus on doit changer de bus, et celui que l’on ne nous a montré ne me semble pas même avoir de WC, lumière ou pas. “Tu rigoles” me dit Matteo qui ne se permettrait jamais de partir avant d’avoir fini sa bière, “il y aura forcément des toilettes!”

Lorsque nous montons dans le bus, force est de constater qu’il n’y a pas la moindre trace de toilettes. Bon courage Matteo, la Paz, c’est encore assez loin. Nous nous installons et attendons le départ. Un groupe de jeunes étudiants américains sont dans le bus juste devant nous, et il ne tardent pas à sortir leur pique-nique de midi: pain toast, beurre de cacahuètes et miel en ours (i.e. Miel liquide dans une bouteille en forme d’ours): clichés quand vous nous tenez…

Après un moment, nous arrivons au détroit de Tiquina, sur le lac Titicaca qu’il s’agit de traverser en bac. Ceci donne l’occasion à Matteo d’aller aux toilettes, mais elles se trouvent de l’autre côté, et il va être contraint d’attendre encore un moment en contemplant de l’eau. Ce sera nos premiers WC publics en Bolivie, et il ne me laissent pas un souvenir impérissable! Le bus voyage sur quelques planches attachées ensemble sur lesquelles sont fixées un moteur, alors que nous, les passagers, nous prenons un petit bateau. On continue ensuite notre route en direction de la Paz.  L’américaine devant nous est malade, et je soupçonne le beurre de cacahuètes d’en être responsable, mais Matteo prétend qu’elle n’en a pas mangé. Peu avant la Paz nous nous arrêtons à une station service pour ceux voulant encore passer au petit coin, et l’américaine malade refuse de sortir. Résultat, lorsque l’on repart, elle se met à vomir. Matteo fait un commentaire sur la couleur du vomi (il est rouge-brun dit-il). Quant à moi, l’odeur me suffit, et j’évite de regarder le contenu du sachet. Nous traversons el Alto, la “banlieue” de la Paz à l’urbanisme incontrôlable (j’aurai l’occasion d’y revenir) qui se développe sur le plateau. Au bord de celui-ci, un impressionnante dépression dans laquelle se croit la Paz. A l’endroit où la route arrive en bordure du plateau et s’apprête à plonger sur la Paz, se trouve une statue de Che Guevara de 7 mètres de hauteur. Étant donné que nous sommes en Amérique du Sud, il semble logique de penser que cette statue est à l’honneur du Che et de ce qu’il représente (il est d’ailleurs entrain d’écraser un aigle: quelle subtile allégorie). Toutefois, si on avait voulu représenter le personnage comme un cinglé sanguinaire, on ne lui aurait pas mis un autre visage que celui de cette statue. A se demander si “l’artiste” n’était pas à la botte de la CIA. Nous descendons de 500 mètres avant d’arriver au centre de la ville où se trouve notre hôtel. Le soir, nous mangeons dans un restaurant à côté d’un cinéma. A noter: 1) les nombreuses photos des gloires de l’âge d’or du cinéma: Humphrey Bogart, Marlene Dietrich, Audrey Hepburn, Lauren Bacall et 2) les tourtes qui ont l’air délicieuses: nous laissons donc la place pour un dessert.

Le lead travler a encore frappé

Lac Titicaca

Visite des îles Uros et Taquile sur le lac Titicaca. Etant donné que nous avions prévu que l’on arriverait un peu tard le soir précédent pour organiser cette excursion, nous avions réservé via la Suisse avec Viator, comme pour la vallée sacrée. Matteo se retrouve donc propulsé une nouvelle fois au rang de “lead travler”. Encore une excursion avec eux, et il recevra la médaille de l’alpaga voyageur. Nous commençons par quelque minutes d’attente devant un hôtel par ce qu’un couple est en retard. Il semblerait que la réception a oublié de les réveiller. Mais à l’heure des smart phones, qui fait encore appel à ce service dont la fiabilité laisse souvent à désirer? Mais ce fût le seul petit point noir de la journée (ah non, il y en aura un autre, mais de ma faute).

Iles flottantes d’Uros sur le lac Titicaca

Nous montons dans un bateau et nous dirigeons vers les îles Uros, des îles artificielles faites de joncs sur lesquelles vivent le peuple du même nom, qui a choisi ce mode de vie autrefois afin de se protéger des incas agressifs. Aujourd’hui, de plus en plus de familles décident d’abandonner les îles pour aller vivre à Puno, et c’est seulement gâce/à cause des touristes que les autres restent. Toute la vie des Uros est basée sur le jonc qu’ils cultivent: ils en font leur îles flottantes, mais aussi leurs maisons, leur bateaux, et même une partie de leur nourriture (et qui selont eux est aussi bonne pour les dents, raison pour laquelle ils ne les lavent jamais…). Nous poursuivons notre traversée jusqu’à l’île de Taquile, pendant laquelle notre guide nous donne un grand nombre d’explication sur la vie autour du lac et ce qu’il représente pour la population locale. Elle le fait en espagnol et en anglais, mais il y a aussi un couple d’allemand ne parlant pas anglais. Ces derniers ont une guide personnelle qui ne ressemble à rien. Déjà “elle est maquillée, je vous dis pas, c’est une horreur”, et en plus, ses connaissances en allemand sont au mieux basiques. Alors que notre guide parle pendant plusieurs minutes, avant de laisser le soin à la guide allemande de prendre le relais, celle-ci se contente d’une phrase genre “Wir sind auf einem See”. Super!

Je pousse peut-être un gueule d’enterrement, mais à la différence de Matteo, je ne fais pas seulement semblant de manger le roseau…

On apprendra que sur l’île de Taquile les habitants vivent passablement isolés du reste du Pérou, et que les us et coutumes sont par conséquent assez différents. Par exemple, à l’inverse du reste du Pays, ce sont les hommes qui portent un couvre-chef, une sorte de bonnet au motif complexe qu’ils doivent confectionner eux même. Les hommes mariés portent un motif différent des célibataires, qui, selon la manière de porter le bonnet, se distinguent encore en deux sous-groupes: les financés et les libres comme l’air. Il n’y a pas de lois (ni d’avocats!), mais 3-4 règles de base qui règlent la vie de l’île. L’une de ces règles est “ne soit pas paresseux”, ce qui nous fait dire que le type nous ayant vendu le billet de bus à Cusco il y a 2 jours ne doit sûrement pas être un descendant de Taquile. Après une petite balade sur l’île et une truite du lac pour le repas, nous rentrons à Puno. Mon gps glisse hors de ma poche sur le bateau, et il a fallu faire quelques téléphones pour le récupérer. Après un mauvais souper (c’est rare que l’on soit mal tombé en choisissant les restaurants durant ces vacances), nous retournons au bar à cocktails moléculaire pour une nouvelle dose d’azote liquide.

La bière a 200 mètres de retard

Cusco – Puno

Nous quittons Cusco et sa région aujourd’hui pour nous rendre à Puno, au bord du lac Titicaca. Nous avons décidé d’y aller en train pour profiter au maximum des paysages, malgré le prix bien plus élevé que le bus. Dans la gare nous jetons un coup d’oeil aux autre voyageurs, et il semble y avoir grosso-modo 3 catégories. D’une part des voyageurs tels que Matteo et moi, qui ont décidé de voyager en train soit par ce qu’ils aiment ce mode de transport (en tant que suisses, c’est notre cas), ou pour changer du bus, ou encore pour pouvoir faire de jolies photos. Dans une autre catégorie, on trouve des gens qui ont visiblement un budget très généreux voire illimité pour leur vacances, et qui ne considéreraient même pas le bus comme une option. Inutile de dire que leurs bagages ne sont pas des sacs à dos, et c’est volontairement que j’ai mis un s à bagageS. Durant les 10 heures de trajet cette catégorie de personne passera aussi peu de temps que possible à regarder le paysage, mais pianotera sur son ipad ou se montrera très désagréable envers le personnel du train. Et enfin la dernière catégorie est formée par les voyages en groupe dont le trajet en train fait partie du package, et qui suivent sans trop se poser de question. D’ailleurs arrive un groupe de français bruyant (pléonasme) entrant dans cette catégorie. Leur guide (qu’ils appellent “Jojo”) a l’air très sympathique mais semble dépité par le groupe dont il a écopé. Nous reconnaissons certains membres du groupe pour les avoir déjà croisés dans un restaurant de Cusco où ils se faisaient déjà (naturellement!) remarquer, dont un type en particulier, et nous nous demandons comment avec une grosse tête comme ça, il arrivera à passer par la portière étroite du train. Plus sérieusement nous nous inquiétons du fait que l’on pourrait tomber dans le même wagon, mais en jetant un coup d’oeil très indiscret au billet de l’un de leurs membres, je constate que nous sommes sauvés. Leur guide par contre à réussi à s’arranger pour avoir une place dans notre Wagon, bien séparé de ses clients insupportables.

Il est 8h00 et l’Andean Explorer s’ébranle pour 387 km de trajet à la vitesse moyenne de 38 km/h. De 3550 mètres à Cusco, nous commençons par descendre le long d’une rivière (Huatanay) jusqu’à une altitude de 3100m. S’en suit alors une montée vers l’Atiplano péruvien à travers un paysage magnifique. Nous décidons qu’il serait de circonstance de boire un bière lorsque l’on arriverait à 4000m, altitude qui ni Matteo ni moi n’avions franchie jusqu’ici. Bien qu’on la commande vers 3500m, elle ne nous est servie qu’à 4200m, la faute au service pas très rapide. Caramba! Nous arrivons ensuite au col de Raya, le point culminant du parcours à 4330m. Le train y fait un court arrêt dans un cadre assez particulier où s’y mêlent un arrière plan de montagnes enneigées, notre magnifique train bleu et or ainsi qu’une chapelle blanche au toit rouge. Nous poursuivons notre voyage et le repas de midi est servi. Ce n’est pas très rapide mais en même temps, on n’est pas pressés. On déplorera juste qu’il ait fallu 20 minutes entre l’arrivée du dessert sur la table et celle de la cuillère pour le manger, et nous fûmes donc contraints de regarder un dessert bien appétissant sans pouvoir y toucher, sorte de torture psychologique.

Andean Explorer. Arrêt au point le plus haut du trajet: 4400m

 

Andean Explorer. Arrêt au point le plus haut du trajet: 4400m

Nous sommes maintenant sur l’altiplano, et les paysages sont toujours grandioses. Un peu avant Puno, nous traversons la ville de Juliaca qui est affreuse, mais la curiosité réside en son marché qui a lieu sur l’avenue principale qui se trouve aussi être la voie du train, et nous voici donc entre les étals de pièces automobiles, ferrailles, chambres à air, boulons rouillés, strings sur des annaux circulaire (drôle de manière de présenter des culottes… Je me demande s’il faut demander: J’aimerais un diamètre de 40 cm SVP), etc. Les derniers km avant Puno longent le lac Titicaca, mais il fait malheureusement déjà nuit, et l’on ne voit pas grand chose.

Andean Explorer à travers l’altiplano péruvien

Dans la salle des bagages, on n’entend que le groupe français, même s’ils ne représentent pas le 10% de la totalité des passagers, et c’est dans des moments comme ceux-là que l’on souhaiterait ne pas comprendre le français. L’hôtel est tout près de la gare, et nous nous y rendons à pied. Notre chambre a une grande fenêtre, mais lorsque nous ouvrons le rideau, nous constatons qu’elle donne sur un mur, environ 20 cm en face. Mais mis à part cette particularité architecturale, l’hôtel offre un très bon rapport qualité prix et la douche est bonne chaude. On fait un tour de la ville et on trouve un bar sympathique qui fait des cocktails moléculaires. Hourra pour la caipiriña à l’azote liquide. Hourra pour le mojito en sphères gélifiées.

Autour de Cusco

Cusco

Visite des sites archéologiques autour de Cusco. On y va à pied, et ça commence par bien monter pour arriver à Sacsayhuaman (ou sexy woman comme l’appellent les guides locaux pour amuser les touristes, très fiers de cette plaisanterie qui ne doit probablement pas être toute récente). De manière assez standard au Pérou, nous arrivons à une caisse où l’on achète notre ticket d’entrée (le type essaye d’ailleurs de nous arnaquer en voulant nous vendre un billet pour l’ensemble des sites de la région, y compris Ollantaytambo, Moray, etc. Heureusement que, à son plus grand désespoir, nous savions exactement quel billet nous voulions et combien il coûtait), et ce n’est que quelques centaines de mètres plus loin que l’on rencontre un deuxième point de contrôle où il s’agit de montrer le billet précédemment acheté. Pourquoi le contrôle ne se fait pas au même moment que l’achat, mystère. Il faut croire que la main d’oeuvre est bon marché…

Pierres parfaitements ajustées à Sacsaywamán

Nous commençons par nous rendre au pied du Christ géant qui domine Cusco, et force est de constater qu’il est bien plus beau vu de loin (d’en bas en ville) que de près. Ce sont surtout ses yeux qui sont dérangeants avec un gros trou au milieu comme s’ils avaient été picorés par des oiseaux. Mais ce qu’ili faut surtout admirer depuis là haut, c’est la ville de Cusco, le nombril du monde, qui s’étend sous nos pieds. Le site de Sacsayhuaman est assez impressionnant de par ses murs formés de blocs énormes ajustés au millimètre et qui forcent l’admiration. Nous nous rendons ensuite au site de Kenko, puis à la forteresse de Puka Pukara en passant par un joli sentier à travers les champs. Nous finissions ensuite à Tombomachay, qui est un peu décevant après ceux déjà parcourus.

Paysages aux abords de Cusco

Le truc bizarre étant surtout que la taille du parking et la grandeur de la guérite de contrôle contrastent bizarrement avec l’étendue réduite de ce dernier site. Nous retournons ensuite à Cusco en bus en début d’après-midi, puis allons acheter nos billets de bus Puno-La Paz, vu que l’on aura pas trop le temps de le faire à Puno. Nous nous rendons au terminal de bus à pied, qui se révèle être beaucoup plus loin que prévu. Lorsque l’on y arrive finalement, on s’adresse au bureau de Tour Peru qui semble être une bonne compagnie. Nous avons à faire à une sorte de gamin assis derrière un ordinateur, la tête couchée sur le comptoirs comme s’il dormait. Lorsque Matteo lui demande de réserver les billets il ne bouge pas sa tête et entreprend donc de se servir de l’ordinateur la tête toujours couché sur la table. Malgré une interface super simple, il n’arrive pas à émettre les billets, et la fille qui se trouve dans le même bureau n’a pas l’air d’en savoir plus, et il nous faut donc attendre qu’une personne qui sache utiliser l’ordinateur arrive. On espère juste que ce ne sera pas notre chauffeur se dit-on entre deux fous-rires.