Réveil à 4h30 pour aller au Kawah Ijen, un cratère duquel est extrait du soufre. Je ne sais pas si c’est une coïncidence ou le fruit du sens de l’humour indonésien, mais la carton du petit-déjeuner contient un œuf dur. En plus, il y a 3 tranches de pain toast emballés dans un film alimentaire, et de la confiture dans un sachet zip-lock. Le toaster souffre du même problème que les précédents modèles rencontrés…
Transfert en minibus au pied du Kawah Ijen, et départ pour 3.4km de montée raide jusqu’au bord du cratère. Les collecteurs de s’activent portant des doubles paniers remplis de 60 à 80 kg de soufre jaune pétant. De loin, on dirait de petites abeilles qui récoltent du pollen.. On descend au fond du cratère et l’odeur est assez insupportable. La vapeur soufrée pique les yeux et irrite les poumons, ce qui n’a pas l’air de déranger nos petites abeilles. Au fond du cratère, un lac dont l’eau bleue a une couleur presque psychédélique. Malgré la couleur suspecte, Daniel va y tremper la main…
Au fond des forges de l’enfer
Cratère du Kawah Ijen
On se balade ensuite au sommet du cratère avant de redescendre. Les porteurs chargés comme des mulets réclament cigarettes et biscuits. De retour au pied de la montagne, on décide de rentrer à pied à l’hôtel. La route commence dans la forêt (dont un bout est en feu, ce qui ne semble pas inquiéter qui que ce soit). Ensuite on arrive dans les plantations de cafés et des petits villages dont nous sommes l’attraction (Hello Mister!).
Pic-nique pas folichon composé de crackers et d’une sorte de « fromage », mais c’est mieux que le petit-déj, et probablement mieux que le repas du soir… Les derniers km sont moins intéressants et un peu longuets, d’autant plus qu’il faut faire un détour pour atteindre l’hôtel.
Nous sommes réveillés à 3h30 par le Morning Call frappeur. Non non non, c’est bien gentil, mais on est déjà allé au point de vue il y a 2 jours, mais merci quand même. Le vrai départ à lieu à 9h30 après le petit-déjeuner toujours très bof. Pas de miracle, c’est le même hôtel qu’il y a 2 jours… Une chose étrange, et que j’avais déjà remarquée à Jogjakarta, c’est qu’il faut 10 minutes au toaster pour légèrement tiédir un toast, un peu comme s’ils utilisaient un modèle 220V sur du 110V. Le petit hic, c’est comme je ne suis visiblement pas le seul touriste qui préfère se passer de riz le matin, il y a un peu la queue devant le toaster…
Un “rasta minibus” couvert d’autocollants (seule environs 1/4 de la surface du pare-brise est utilisable) nous redescend à Probolinggo, où l’on change de minibus (enfin pas vraiment, le bus nous largue, disparaît un moment, puis revient) pour partir en direction du plateau Ijen. On doit négocier un moment pour pouvoir rester un jour entier et ne pas suivre le circuit éclair. Arrivés à mi-chemin, le moteur du bus semble avoir des problèmes de courroie de transmission d’après les crissements qui s’en échappent. On nous abandonne dans un restaurant pendant que le chauffeur et son sonny boy d’accompagnant vont régler le problème. Ça s’éternise mais enfin ils reviennent et l’on poursuit notre route. Il faut encore s’arrêter un fois pour regonfler l’accumulateur à air comprimé du klaxon. Je pense que conduire sans freins ne serait pas un problème majeur pour les indonésiens, mais par contre sans klaxon, tu peux toujours rêver. Car après tout qui a besoin de freins lorsqu’il a un bon klaxon? On arrive finalement à l’Arabica lodge. La carte du restaurant est très réduite, mais au moins, l’eau chaude marche…
Lever un peu avant 2h00. On nous a préparé du thé et du pain toast/confiture. C’est ensuite le départ pour le sommet. Porteur jeune nous accompagne en plus du guide. Les premiers 500m de dénivelé s’effectuent dans une forêt. C’est raide mais assez facile. Par contre la montée devient très pénible lorsque l’on débarque sur le volcan, car le «sentier» est tout droit dans la pente (une sacré pente: 49% de pente!) et le sol est constitué de cendres/gravillons instables, si bien qu’à chaque pas, le pied redescend de la moitié de l’enjambée: les 500 derniers mètres de dénivelé correspondent effectivement à 1000 mètres d’effort. Il y a pas mal de monde dans la montée (des touristes indonésiens), mais vu la cadence infernale du guide, nous dépassons tout le monde et arrivons à 5h00 au sommet, juste à temps pour le lever du soleil…
Arrivée au sommet juste à temps pour le lever du soleil…
En dehors de notre groupe, peu de monde est arrivé à temps en haut. Par chance, le Semeru nous gratifie d’un largage de fumée juste lorsque nous sommes au sommet. Magnifiques paysages, et impressionnante ombre portée du volcan sur la brume qui recouvre les plaines. La descente sur le volcan est facile, mais nous soulevons un nuage de poussière, ce qui ne doit pas être très agréable pour les personnes qui tentent encore de monter (certaines se sont endormies dans la pente). Par contre plus bas, la descente dans la forêt est plus pénible pour les genoux.
Re-descente vers Ranu Pani
De retour au campement où on a passé la nuit, guide et porteurs nous préparent à manger, mais après un tel effort, l’appétit n’est pas vraiment là. Ensuite retour à Ranu Pani puis transfert en Jeep à notre hôtel au Bromo. En relisant le Lonely Planet, on découvre que la localisation du campement précédant l’ascension du Semeru se trouve 500m plus haut que là où le guide nous a fait dormir et que c’est depuis ce point qu’il faut 3h00 pour atteindre le sommet. Depuis où l’on a dormi, il faut compter 4.5 heures de marche, alors que l’on a mis juste 3h00. Pas étonnant donc que l’on ait trouvé la montée fatigante… Le guide a probablement procédé de cette façon car lui et les porteurs ont pu ainsi profiter d’une petite cabane pour cuisiner et dormir (ils n’avaient pas de tente). Petits malins…
On se repose un moment en fin d’après-midi après s’être débattus avec l’eau chaude de la douche qui n’a pas dépassé le stade d’à peine tiède. A la TV passent des séries indonésiennes pour adolescents assez affligeantes. Même la rétrospective Jean-Claude VanDamm qui était diffusée lorsque nous étions à Jogjakarta était de meilleur goût.
Journée bien remplie aujourd’hui. A 3h30 arrive le «morning call». En fait, ce n’est pas le téléphone de la chambre qui sonne, mais quelqu’un qui vient frapper à la porte. Ensuite nous embarquons à bord d’un 4×4 pour nous rendre à un point de vue sur le Bromo, le Batok et le Semeru: la carte postale classique de l’est de Java. Inutile de dire que c’est un peu l’industrie.
Les conquérantsJeeps dans la caldeira du Bromo
On attend le lever du soleil qui découvre un magnifique panorama dans un crépitement d’appareils de photo (et de flash: il y en a qui ne comprendront jamais…), avec à l’arrière plan des vendeurs lançant leurs «coffee-coffee, tea, water-water» (Pourquoi ils ne disent pas aussi tea-tea?). Les jeeps nous conduisent ensuite au pied du Bromo que l’on peut gravir grâce à des escaliers (mais pas roulants: il ne faut quand même pas exagérer!). Au pied de ceux-ci, des vendeurs proposent des offrandes sous forme de bouquets de fleurs sèches à lancer dans le volcan. Au sommet, à voir les trace de pas qui s’aventurent en direction du cratère, Daniel suspecte que les vendeurs vont récupérer les offrandes les plus proches pour les dépoussiérer et les revendre le lendemain (Previously owned offering, very cheap, very cheap)…
Retour ensuite à l’hôtel pour un petit déjeuner des plus réduits (pour ceux qui comme moi trouvent suffisant de manger du riz 2 fois par jour sans encore en prendre au petit-déjeuner…). On a ensuite juste le temps de réorganiser nos sacs, histoire de laisser à l’hôtel tout ce dont nous n’aurons pas besoin pour l’ascension du Semeru, et faire ainsi de la place pour le matériel que l’on nous fournira pour le trek. Ensuite, on saute dans une Jeep et on redescend dans la caldeira. On contourne le Bromo par le Sud dans une plaine brûlée et couverte de cendre à cause de l’éruption récente du Bromo. Ensuite, on remonte au sommet de la caldeira et on emprunte une petite route scabreuse avec du vide de chaque côté, pour finalement atteindre Ranu Pani, lieu de départ du Trek.
Caldeira du Bromo. Sur la route de Ranu Pani
L’organisation des indonésiens est surprenante d’efficacité. On avait arrangé l’ascension du Semeru à Probolinggo, et quand on est descendu du bus à l’hôtel du Bromo 1h plus tard, on nous a tout de suite demandé «c’est vous qui allez au Semeru?» Même chose ce matin lorsque l’on est monté dans la jeep pour aller voir le lever de soleil: «You go Semeru? Departure 9h00». Cependant, au moment de partir pour la randonnée, on est bien obligés d’admettre qu’une information s’est perdue en route lorsque l’on voit débarquer 2 porteurs chargés comme des mulets (il semble que les petits pic-niques et repas légers pendant les randonnées soit un concept qui leur est étranger, car on n’aurait jamais pu caser dans nos sacs tout ce qu’ils portaient…). Il semble donc que l’on ait payé assez pour se voir affubler de 2 porteurs: le jeune (qui était jeune), et le vieux (qui est probablement moins vieux qu’il n’en a l’air) (j’ai malheureusement oublié leurs noms), et le guide Yudi (me little english). Nous partons donc: 2 marcheurs avec des gros sacs presque vides, et 3 accompagnants. C’est presque pire que la baronne von Blixen traversant les plaines africaines. Le guide est vieux (lui doit vraiment l’air), mais il a un pas d’enfer (peut-être est-il de parenté avec Matteo). On commence à marcher à travers une Jungle luxuriante, pour arriver ensuite au bord d’un petit lac de montagne où l’on nous prépare à manger. Dommage que les indonésiens ne ramassent pas leurs déchets, car l’endroit est assez crade (et c’est un parc national…)
Semeru. On sera là en haut pour le lever du soleil demain.
On reprend la marche pour finalement arriver à Kalimati, au pied du très impressionnant Semeru. C’est notre arrêt pour la nuit, et nous sommes un peu surpris, car nous ne sommes qu’à 2700m (sommet à 3670m) et il nous avait semblé avoir lu dans le Lonely Planet que le camp pour la nuit était plus proche du sommet. Nous profitons du soleil de l’après-midi et de la beauté de l’endroit (si l’on excepte les déchets). Quand le soleil se couche, la température tombe drastiquement, et nous allons manger dans une petite cabane dans laquelle guide et porteurs on fait du feu. Le départ pour le sommet est prévu à 2h00, ce qui semble coïncider avec ce que nous avions lu. Nous allons nous coucher dans notre tente dans des sacs de couchage un peu petits…
Aujourd’hui, transfert vers le Bromo, ce qui devrait durer environ 10h. Bien moins paralysée que lundi, la circulation n’en reste pas moins fort dense et chaotique. Elle semble suivre des règles (si tant est que règles il y a) qui échappent à notre compréhension, et qui mettent nos nerfs à rude épreuve vu le nombre de fois où nous nous trouvions sur la voie opposée, alors qu’un camion arrivait en face, lequel devait alors planter les freins. Notre chauffeur avait la klaxonite aiguë et il aurait eu meilleurs temps de scotcher le bouton en position enfoncée.
Vers 4h00 de l’après-midi, magnifiques couleurs du soleil couchant sur les rizières. Nous arrivons ensuite dans une zone à plus forte circulation qui coïncide avec la tombée de la nuit, et rend notre trajet encore plus suicidaire, notre chauffeur semblant confondre les phares des camions avec ceux de deux scooters roulant en parallèle. Il déboîtait donc à des moments quelque peu inadéquats selon les règles de la circulation (encore un fois, reste à savoir s’il y en a…)
Nous arrivons enfin à Probolinggo où nous changeons de bus pour la montée à l’hôtel du Bromo. On en profite pour organiser le trekking au Semeru, même si (avant de réaliser qu’ils pouvaient gagner de l’argent) on essaye de nous décourager: «Very expensive. You need guide, porters, camp in the jungle». Non non, on a pas besoin de porteurs répond-on, juste un guide, tente nourriture et sacs de couchage que l’on se chargera de porter. Un prix est négocié et nous voilà en route pour Cemoro Lawang. Nous arrivons vers 21h30, soit 13h00 après notre départ pour 420 kilomètres de route. On a juste le temps de commander à manger avant que le restaurant ne ferme. C’était pas très bon. Ensuite dodo, car on se lève à 3h30 demain (3h30 you get morning call) pour le lever du soleil sur le parc du Bromo-Semeru.
Lever vers 8h00, même si ça fait un moment que nous sommes réveillés étant donné le bruit ambiant dans l’hôtel (visiblement un énooooorme groupe d’indonésiens entrain de partir, et parmi eux environ 99.9% d’enfants en bas âge…). Petit-déjeuner chaotique, dans une salle sans dessus-dessous, et un buffet réduit au minimum, aux airs de Dresde en 1945… Ensuite transport en becak jusqu’au palace. Au fil des jours, on devient de plus en plus généreux avec les chauffeurs. Intéressante visite du palais du Sultan, mais les objets sont présentés presque sans logique ou explications. On s’émerveillera donc par exemple devant la photo de 6 femmes ménopausées (dixit la légende sous la photo), ou l’exposition triomphale d’une bête brosse à vaisselle.
Après la visite, nous tentons de visiter le quartier sans chaperon prêt à nous introduire dans je ne sais quelle exposition. La tâche est difficile, car voilà un chauffeur de becak qui nous colle et nous arrose de “Bird Market? Bird Market?”, sans comprendre la signification du mot NON (ou comme le dit très justement Daniel: Il a compris mais pas encore accepté…) Un peu plus loin nous voici flanqués d’un autre ange gardien qui nous fait visiter le marché, et plus. On tente de s’en débarrasser poliment, mais il nous faudra tout de même passer par la case “my batik exhibition”. On ne reste que 12.7 secondes avant de réussir à lui faire comprendre que merde à la fin, il faudrait qu’il nous lâche la grappe!
Après-midi passée au bird market qui laisse songeur quant à la protection des animaux: chiots et singes en cage, chats en piteux état et coqs déplumés n’aident pas à rendre ce lieu sympathique. Daniel tente d’aborder le sujet avec son nouvel ami (il les attire) étudiant en langue et cinéma (soit-disant), qui fait semblant de ne pas comprendre (à moins qu’il n’ait vraiment pas compris, car c’était un drôle de numéro). Il semble trouver bizarre que nous ne voulions pas nous faire prendre en photo à cet endroit.
De retour dans le quartier de l’hôtel, on refait un tour du côté de la “fine student exhibition closing tomorrow” que l’on avait visitée le premier jour conduit par monsieur commission-man Wie Gohts. Surprise, mais alors oh surprise, l’exposition est toujours présente et n’a pas déménagé. Le patron est malheureusement absent, et nous ne pouvons donc pas jouer aux touristes choqués d’avoir découvert qu’on nous avait menti. Mais chance suprême, on tombe ensuite sur Wie Gohts à qui on ne manque pas de faire le numéro du touriste scandalisé d’avoir été berné, un grand moment!
Lever à 4h40 du matin pour prendre un transport pour Borobudur. Ahhhhhhhhhhhh Borobudur… comme l’a dit d’un air inspiré un mathématicien spécialisé en vibrations bouddhiques bistables, visiblement très impressionné par le site. N’empêche que je donne partiellement raison à son extase (sans la partie inspiration divine) car le site est vraiment marquant, niché au creux des montagnes et des palmiers. Les rayons rasants du soleil levant donnent de la couleur à l’édifice aux marches très très hautes. Il faut un peu slalomer entre les vendeurs de bricoles (Very cheap, I give you morning price. No? Maybe later?). Après le petit déjeuner (Bof) et une halte rapide au temple de Mendut, nous partons en direction de Prambanan. La conduite est sport mais les nombreux scooters et voitures se comportent de manière assez fair-play, et de toute façon, après avoir pris le taxi à Pise, je pense que c’est difficile de voir pire…
Détail de Prambanan
Magnifiques ensembles de temples à Prambanan, avec (comme à Borobudur) des haut-parleurs qui diffusent de la musique très très répétitive et (légèrement) agaçante(*)
Une bière dans le quartier de Prawirotaman
De retour à Jogja, on réserve un transport jusqu’au Bromo, et on s’inquiète un peu, car on n’a pas encore vu Mr. Wie Gohts aujourd’hui (mais on ne perd rien pour attendre…). Petit tour en becak pour changer de quartier et aller boire un verre et souper. Au retour, on négocie le même prix, mais le pauvre pédaleur a bien souffert car ça montait pas mal. Arrivés aux alentours de l’hôtel on entend “Wie gohts?”. Ahhh, nous voici rassurés…
(*)Note à postériori : Si j’avais su ce qui m’attendait à Bali question musique répétitive et agaçante! Aujourd’hui c’était du petit lait…
Ouahhh, on aura dormi 11h ! De quoi avoir récupéré du décalage et être prêts pour visiter Jogjakarta. Premier arrêt prévu, le palace du Sultan. Arrivés devant le bâtiment, nous constatons la présence d’une immense foule. C’est la fin du ramadan, et les habitants viennent rendre hommage au Sultan. Il y a l’air d’y avoir un parcours bien précis à effectuer, mais ça reste bien hermétique pour nous. Malheureusement, le palace n’est pas ouvert aux visiteurs aujourd’hui. Nous nous promenons donc dans le quartier, mais nous voici vite fichés d’un guide auto-appointé qui nous balade dans les ruelles. Comment s’en débarrasser poliment?
L’après-midi, nous tentons de nous rendre au temple de Prambanan en transport public, car on pense avoir compris le système. Mais c’est sans compter la circulation démentielle causée par les célébrations (déjà qu’en dehors des célébrations ce n’est pas triste…). Le bus direct arrivera à la Saint Glin-glin nous dit-on et il faudrait prendre un autre bus (qui part dans la direction opposée, allez comprendre!). On prend donc cet autre bus, mais on n’est pas vraiment sorti de l’auberge, vue que la circulation est complètement bloquée. On abandonne et on retourne au centre ville pour manger un morceau et profiter de la piscine de notre nouvel hôtel, avant de se balader dans le quartier, ce que nous ne pouvons faire sans systématiquement tomber sur Mr Wie Gohts. Il n’y a je ne sais combien d’habitants à Jogja, mais il faut toujours qu’on le rencontre.
Au repas du soir, Daniel commande un jus de mangue qui a le goût de moquette. D’après le serveur c’est normal, il y a 5 types de mangues en Indonésie, et elles n’ont pas toutes le goût de mangue. Et bien il est intéressant de savoir que l’une d’elles a le goût de vieux tapis…
Jogjakarta nous voici! Enfin, plus facile à dire qu’à faire, puisqu’il faut se débattre avec les douaniers de Singapour, endurer le bagage drop d’Air Asia d’une inefficacité crasse, (tenter de) comprendre le système de bus de Jogjakarta, pour finir par renoncer et monter dans le prochain bus qui se pointe, lequel nous largue finalement où l’on voulait après nous avoir un peu baladé…
A peine débarqué du bus un rabatteur nous tombe dessus. Il sait même le Suisse-allemand. Enfin, il sait dire “wie gohts”, interjection qu’il nous lancera chaque fois qu’il nous verra (et comble de malchance, on va le croiser souvent au cours de ces prochains jours…) Après nous avoir conduit au homestay de son frère, qui a au moins le mérite d’être bon marché, à défaut d’être confortable, propre, lumineux, etc, il veut absolument nous conduire à “a very fine student batik exhibition”. On est vraiment très “chanceux” car cette exposition ferme demain et c’est le dernier moment pour la visiter (et pour acheter donc). Le coup classique quoi, mais on s’y prête en souriant, sans rien acheter bien sûr. Tant pis pour la commission de Mr. Wie Gohts.
On est passablement fatigués à cause du décalage, et les yeux de Daniel se ferment tout seuls ; la bière n’y est d’ailleurs pas pour grand chose. Mais avant d’aller dormir, on fait le tour des hôtels du coin pour trouver une meilleure solution pour les prochaines nuits…
Journée consacrée à la visite de la ville, shopping, etc. Après les magnifiques paysages que nous avons traversés au cours des 3 dernière semaines et leurs explosions de couleurs, on ne peut s’empêcher de trouver Reykjavik un peu terne. Il semblerait que ses toits soient colorés, mais il aurait fallu monter sur le clocher de l’église pour le savoir, chose que je n’ai (peut-être à tort) pas faite. D’ailleurs, à propos de cette fameuse église: Reykjavik étant désespérément dépourvue de monuments remarquables, tout touriste qui visite la ville se doit de passer par là. Par contre, la même construction dans une autre capitale européenne passerait juste pour une faute de goût architectural et serait probablement bannie des brochures touristiques!
Si la ville n’est pas autrement remarquable du point de vue touristique, il doit toutefois être assez agréable d’y habiter: c’est assez petit, étendu, avec de la verdure et pas trop de circulation. Et à propos de l’étendue de la ville: le camping est assez loin du centre-ville; il faut marcher 50 minutes pur y arriver. On pourrait prendre le bus, mais le réseau de transports publics urbain reste assez intriguant. Ursina et Florent s’y sont déjà essayé hier, avec un résultat traumatisant, puisqu’ils ont énormément attendu et se sont même faits copieusement insulter par un chauffeur de bus pour avoir pressé sur le bouton d’ouverture des portes pour monter dans un véhicule…
“Inexistant” est un adjectif trop positif pour caractériser le réseau, car dans un tel cas, il est au moins clair qu’il n’y a pas de service de bus, et on est quitte d’essayer de comprendre comment ça marche. Mais 1 bus par heure sur les grandes lignes du centre ville, ça paraît quand-même un poil faible comme cadence de passage. De plus, les horaires que nous avons sur notre dépliant (gratuit) sont faux, et on nous explique qu’il faut acheter l’horaire officiel si on veut les horaires corrects! Malgré tout on décide de tenter le bus pour aller au seul endroit coloré de Reykjavik: sa “plage”. Bon, la couleur a été importée du Maroc, puisque ladite plage est couverte de sable jaune marocain. C’est aussi le seul endroit ou l’on peut se baigner dans la mer, puisque les excès d’eau chaude de la ville y sont déversés, et l’eau a entre 15°-20°. C’est tout de même pas trop chaud, et on commence par rester là où débarque l’eau chaude et donc où la température est agréable. Mais la marée montante nous chasse vers un bassin séparé nettement plus chaud, mais vu la haute densité de gamins qui y pataugent, l’eau doit être chauffé géothermiquement et urothermiquement!
On retente le bus pour rejoindre le centre ville. Alors que selon l’horaire, il fallait encore attendre 10 minutes, un bus sans numéro se présente. Lorsque l’on demande au chauffeur s’il va au centre, il nous fait signe “oui-oui”, et nous montons avec quelques autres personnes. Le bus emprunte la voie rapide. Tout à coup, il s’arrête au pied d’une passerelle et le chauffeur déclare “Everybody out”. Nous voilà largués au milieu de nulle part. Nous empruntons la passerelle et traversons des friches pour enfin arriver à un nouvel arrêt de bus. Après de l’attente et un changement supplémentaire, on arrive enfin où on voulait!
On profite du soleil pour prendre l’apéro sur une terrasse avant d’aller manger dans un restaurant typiquement Islandais. On ne rentre pas trop tard avec le dernier bus (pour une fois sans histoire), car demain c’est le départ, et Daniel doit prendre le flybus très très tôt, car il n’a pas le même vol. Voilà, il ne reste plus qu’à tout ranger et prendre congé de l’Islande. (On ne peut pas dire au revoir à la dame au regard méchant, car elle n’est plus là).