Journée en 2 temps: 1°) Aller voir le lever du soleil au sommet du Piton des Neiges et 2°) poursuivre notre route jusqu’à Bourg Murat.
En ce qui concerne le premier point, nous ne sommes pas tout à fait sûrs de l’heure du lever du soleil. Le GPS indique 6h55, mais ça nous paraît tard (Le froid aurait-il engourdi nos cerveau au point que le fait que l’on voit la lumière du soleil bien avant le lever à proprement parler nous échappe momentanément???).
On met le réveil à 4h00 (quand même, on aura 8h00 de sommeil!) et on part vers 4h30 en direction du sommet à la lumière de nos lampes frontales. A voir le petit défilé de loupiotes qui part du gîte, notre heure de départ est bien choisie. Nous arrivons au sommet une heure plus tard et sommes accueillis par un vent glacial, et une première personne qui nous a précédée. Petit à petit les gens arrivent, et nous ne tardons pas à être une cinquantaine. Aux environs de 6h00, l’horizon se teinte de rouge à l’Est, et nous découvrons le volcan ainsi que la plaine des cafres, cette dernière complètement recouverte de nuages. 1900 mètres sous nos pieds, Cilaos dort encore…
Nous profitons de ces magnifiques lumières et commençons à descendre au moment où le soleil se lève… à 6h55 (toujours faire confiance à la technologie!). La lumière et le paysage sont magnifiques. Nous atteignons le gîte 1h plus tard et allons y boire un café avant d’aller replier notre tente et de poursuivre notre périple en direction de la plaine des Cafres.
La carte indique un itinéraire assez long, mais en pente douce. Une étape plus facile? Que nenni! Ça commence pourtant assez bien: malgré un chemin assez chaotique, nous longeons la bordure du cirque de Cilaos, avec de superbes échappées. Tout se complique à partir du moment où le chemin commence à descendre: d’abord humide, celui-ci devient boueux avant de tourner au franchement inondé et de finir en rivière. La progression est lente et pénible. Il faut faire attention à chaque pas de ne pas avoir de la gadoue jusqu’aux chevilles, ou de carrément tomber dedans. Ce chemin boueux continue jusque tout en bas, et il nous faudra plus de 5h00 pour atteindre notre but tout crottés. Arrivés sur la plaine des Cafres nous entrons dans des nuages, et il commence à pleuvoir. Pluie, brume, boue, champs et vaches: impossible de dire si nous sommes en Écosse ou à la Réunion.
Bien des noms à la Réunion sont assez descriptifs du lieu qu’ils définissent: “Roche Écrite”, un rocher avec des inscriptions; “Deux Bras”, où deux bras de rivière fusionnent, etc. Bon, il y a le Piton des Neiges qui ne doit pas en voir beaucoup et fait donc exception, mais quand nous arrivons à la “Mare à Boue”, force nous est de constater qu’il s’agit à nouveau d’un nom bien trouvé.
Nous arrivons à l’intersection avec la RN3 où se trouve une aire de pique-nique avec quelques kiosques. L’endroit n’est pas très sexy (les lieux magnifiques où nous avons planté notre tente les jours précédents, ainsi que la brume momentanée n’aident certainement pas…), mais il devrait nous permettre de nous passer des 3.5 km AR le long de la route nationale pour rejoindre Bourg Murat. En effet, nous avions fait les courses en conséquence et avions donc de quoi manger avec nous. Mais le point d’eau que nous nous attendions à trouver à la place de pic-nique n’existe visiblement pas… On ne coupera donc pas à quelques km en plus le long de la route. Matteo se propose d’y aller pendant que je garde les sacs et plante la tente. Il revient non seulement avec la précieuse eau, mais avec bières et chips pour s’improviser un petit apéro et nous redonner le sourire.