de la toute puissante odeur de l’oeuf

Trajet: Djúpivogur-Mývatn

Journée essentiellement routière aujourd’hui, puisque notre but est de se rendre à Mývatn dans le Nord. Après 10 minutes de route, je me rends compte que j’ai oublié ma veste dans les toilettes du camping: retour à la case départ. Heureusement que mes compagnons de voyages sont indulgents.

Nous longeons les fjords de l’Est, mais le plafond nuageux assez bas nous empêche de contempler toute la splendeur du paysage. Mais d’après ce que l’on voit, l’Islande ne joue pas dans la même catégorie que la Norvège.

fumerole et montagne à Hverarönd, zone thermo-active

Après un bref passage à Egilsstaðir pour faire des courses et courir en vain après une insaisissable boulangerie, nous continuons en direction du Nord. Le paysage change du tout au tout, et les vertes collines cèdent bientôt la place à un paysage minéral avec une forte activité volcanique, à en juger par les nombreuses fumeroles qui parsèment le paysage. Petit arrêt à Hverarönd, et ses pots de boue bouillonnants, histoire de s’imprégner d’une bonne odeur d’oeufs pourris au milieu d’un paysage aux couleurs fantastiques et piqué ça et là de monticules desquels s’échappent bruyamment de la vapeur.

Camping à Mývatn

Peu après, nous arrivons à Mývatn, au bord duquel nous campons, entourés de midges. Enfin, il paraît qu’il y a deux sortes de midges autour du lac: une qui pique et l’autre pas. Il semblerait que l’on ait l’immense chance d’être en présence de ceux qui ne piquent pas. Mais ils sont quand même drôlement chiants. Une fois les tentes plantées, direction Mývatn Nature Bath où l’eau chaude de la station géothermique trouve une seconde utilité, pour le plus grand bonheur des touristes. Nous découvrons les us et coutumes des piscines islandaises qui diffèrent passablement de ce que l’on trouve chez nous, principalement à cause de la quasi absence de produits chimiques dans l’eau. Il faut donc se doucher tout nu, et frotter avec insistances 6 zones particulières indiquées par de gros points rouges sur un panneau assez explicite: on ne peut pas se tromper…

Coucher de soleil sur Mývatn

Le soir au camping, magnifique ciel dégagé et nous profitons d’un de ces couchers de soleil interminables et aux couleurs incroyables dont les pays nordiques ont le secret.

de l’apparition de la brume

Trajet: Kirkjubæjarklaustur-Djúpivogur

Départ sous le soleil pour la suite de notre tour de l’île le long de la route N°1. Superbe panorama : tantôt nous sommes aux pieds d’impressionnantes falaises desquelles jaillissent de nombreuses cascades; tantôt nous traversons des champs de lave et des plaines alluviales désolés.

Svartifoss, dans le park de skaftafell

Premier arrêt à Svartifoss et ses colonnes de basalte, que l’on atteint après 30′ de marche. L’endroit est nettement plus touristique que les chemins de randonnée du Laugavegur!

Jökulsárlón

La route nous permet ensuite de contempler l’énormité de l’immense masse glacière de Vatnajökull dont les langues s’étendent presque jusqu’à la mer. À Jökulsárlón, des photographes très très très patients attendent que des blocs de glace tombent dans l’eau afin de prendre une photo d’un bloc de glace qui s’effondre. Hélas, la glace est beaucoup plus patiente que les humains, et surtout, elle a encore plus de temps à perdre. Dommage pour eux. On poursuit la côte jusqu’à Djúpivogur où nous campons dans une ambiance de brouillard fantomatique. Après le repas, on descend sur le port, plongé dans une décor de conte fantastique avec des des volutes de brumes qui s’étendent sur l’eau et autour des bateaux. La conversation aborde des sujets cruciaux tels que les appartements de plus de 3 pièces et les fraises au vinaigre, à moins que ce ne soit des cornichons…

des origines de la révolution française

Trajet: Kirkjubæjarklaustur-Laki-Kirkjubæjarklaustur

Aujourd’hui, nous décidons de prendre le bus en direction de Laki, site d’une éruption historique en 1783 qui eût de nombreuses conséquences catastrophiques, dont la mort de 2/3 du bétail de l’Islande et de 20% de sa population. Le nuage de cendre eût un impact négatif sur les récoltes de toute l’Europe, ce qui conduisit à une famine généralisée et à un mécontentement populaire, qui serait à l’origine de la révolution française. Ceci dit, si lorsque le peuple assiégeait Versailles, Louis XVI avait dit : “Cassez vous pauvres cons”, le cours de l’histoire aurait pu être grandement modifié.

Ursina préfère une journée tranquille de récupération du trek, et donc Florent aussi… Au programme pour eux: Piscine et… notre lessive (encore merci!)

Vue sur les cratères de Laki, siège d’une éruption catastrophique en 1783

C’est donc Daniel, Matteo et moi qui nous réveillons un peu plus tôt pour aller prendre le bus à 9h30 à la station service selon l’édition mai 2010 du Lonely Planet. Mais vers 9h10, je tombe par hasard sur un panneau indiquant le départ du bus à 9h00: Oups! Florent nous amène en vitesse à la station service, et par chance le bus est encore là et nous y embarquons in extremis. Il pleut un peu lorsque nous sortons du bus pour un premier arrêt le long d’un canyon. Lorsque nous atteignons le sommet, il se met à pleuvoir à verse, et nous voici tout trempés de retour au bus. La pluie s’est bien installée, mais la visibilité reste bonne à travers les vitres du bus, même s’il faut régulièrement les essuyer pour enlever la buée. Mais par chance, lorsque nous arrivons au mont Laki, la pluie a cessé et la visibilité bonne. Nous montons au sommet pour découvrir un paysage des plus surprenants parsemé de cratères, de lacs, de champs de lave et de mousse, ainsi qu’un nuage de pluie qui approche. A peine de retour au bus, la pluie reprend de plus belle, et c’est en sa compagnie que nous faisons une balade d’une heure dans une coulée de lave. Sur le chemin du retour, le bus doit négocier prudemment les traversées de rivières dont la pluie a gonflé le débit.

L’équipe de monstres: Samuel
L’équipe de monstres: Ursina
L’équipe de monstres: Florent
L’équipe de monstres: Matteo

de la déception de Daniel

Trajet: Skógar-Kirkjubæjarklaustur

Vu qu’il est l’un de nos deux chauffeurs, Matteo part en bus vers Hella pour récupérer la voiture. Une fois de retour, on charge la voiture et nos estomacs avec des burgers et frites au petit fast-food du coin. Nous y revoyons d’ailleurs nos deux Suisse-allemands de la veille qui sont descendus dans la matinée, mais pas avant d’être retournés vers la coulée de lave et avoir vu une zone où elle était encore liquide. Daniel est terriblement déçu d’avoir loupé ce spectacle et est presque tenté de remonter jusqu’au sommet: un projet dont il nous reparlera d’ailleurs à plusieurs reprise au cours des prochaines semaines; sous forme de plaisanterie, mais avec tout de même une pointe de sérieux.

L’eau n’est pas chaude, mais alors pas du tout!

Après quelques arrêts le long de la côte, nous arrivons à Kirkjubæjarklaustur (ça ne se prononce pas comme ça s’écrit), juste à temps pour la finale de la coupe du monde de foot. Nous regardons la première mi-temps dans un fast-food de station service qui pue la vieille frite, et la seconde dans un bar nettement plus sympa. Exceptée une flopée de cartons jaunes, le match n’est pas très intéressant (pas étonnant, c’est du foot), et le score reste désespérément à 0:0. Seule animation temporaire: Matteo pose sa bière presque pleine juste au bord de la table, et elle tombe avec fracas et moultes giclées, ce qui nous vaut, l’espace de quelques minutes, de devenir l’attraction principale du bistrot.

Lorsqu’il devient clair que le match va s’éterniser par des prolongations ou pire, nous décidons de rester là pour manger. Finalement l’Espagne gagne et les quelques supporters battaves s’éteignent comme des soufflés qui se dégonflent…

de l’art de se perdre dans la lave

Trajet: Laugavegur étape 5: þórsmörk-Skógar

Vue sur la vallée de þórsmörk en montant au pied du glacier Eyjafjalla

Aujourd’hui, extension du trek en direction de Skógar, au bord de la mer, en passant par un col entre les glaciers Eyjafjallajökull et Mýrdalsjökull. Pas de difficulté à signaler nous avait dit la veille le gardien de la cabane de þórsmörk, trop jeune pour être pris au sérieux. Cette étape présente plus de dénivelé que les précédentes, mais même Daniel, malgré ses cloques, décide d’être de la partie. Comme il le dit: “J’ai fait l’armée; j’ai donc appris à souffrir en silence”. De plus il veut avoir quelque chose à raconter. Il va être servi. (De plus, à posteriori, le fait qu’il soit passé par le col et ait raté quelque chose de remarquable sera le germe d’une idée tenace dans son esprit (inception?) qui reviendra régulièrement à la surface au cours du reste des vacances, mais on aura l’occasion d’en reparler!)

La montée commence dans un décor très vert et accidenté qui n’est pas sans rappeler la Réunion. Inutile donc de dire que c’est magnifique. Passée la limite de la végétation, on retrouve une ambiance plus lunaire, ainsi que — malheureusement — les nuages. Bientôt un faible crachin commence à tomber, qui ne tarde pas à se transformer en une pluie battante et glaciale, sans parler de la purée de pois bien dense qui nous entoure. Adieu la vue sur les glaciers et le volcan fraîchement calmé.

Nous arrivons bientôt devant un mur de lave, cadeau tout frais (et par endroit encore fumant) de l’Eyjafjallajökull qui coupe le chemin de randonnée et semble difficilement franchissable, petit détail que le gardien a oublié de nous mentionner. D’après les informations de Poutine (ou plutôt son sosie français rencontré au camping le soir précédent), il y a un chemin balisé dans la coulée. Mais à en juger l’air perplexe de 2 Suisse-allemands rencontrés au pied de la coulée, cette déviation n’est pas facile à trouver, et la faible visibilité n’aide pas. A voir les nombreuses traces de pas qui partent dans toutes les directions, il y a eu plus d’un marcheur perplexe au pied de la coulée.

Matteo est le seul qui a eut le courage de faire des photos quand on était perdu dans la lave et sous la pluie battante!

Nous apercevons finalement un poteau jaune que nous identifions (à tort?) comme étant le balisage du chemin, et l’on entreprend la traversée de la lave à cet endroit. La progression est difficile et lente: les rochers sont très abrasifs et instables; il faut escalader, descendre, et sauter sans trop savoir où nous allons et combien de temps ça va durer. Nous finissons finalement la traversée et il nous faut maintenant retrouver le sentier officiel, heureusement aidé par le récepteur GPS.

Sur le glacier couvert de cendre et sous la pluie. Cabane à 1 km: enfin!

Il pleut à verse maintenant, et notre seule envie est d’atteindre la cabane la plus proche pour y manger au sec. La visibilité est tellement nulle, que l’on passe à côté sans la voir et débarquons à l’abri d’urgence situé pas très loin. Dommage que le temps soit si moche, car le décor est extraordinaire: nous devrions marcher sur la neige mais tout est recouvert d’une épaisse couche de cendre. La surface de la cendre présente une texture régulière formés d’entonnoirs de 30cm de diamètres; c’est assez particulier…

L’abri d’urgence (Baldvinsskali) est insalubre, sale et pue (=mega gruusig), mais il est tout de même agréable de pouvoir manger au sec. Les deux Suisse-allemands quant à eux, repartent vers la cabane que l’on a manquée, car ils avaient prévu d’y passer la nuit. Il est déjà 16h00 lorsque nous repartons, et il nous reste encore de nombreux kilomètres à faire avant de rejoindre Skógar. Heureusement par contre, ce n’est plus que de la descente…

Chute sur la rivière Skóga

Nous repassons assez rapidement sous la limite des nuages; le vent tombe, la pluie cesse, et la cendre laisse peu à peu la place à la végétation. Nous longeons la rivière Skóga aux nombreuses chutes, dont la dernière, Skógafoss, est particulièrement impressionnante. C’est là que se trouve le camping (un peu spartiate), et l’on est bien content d’arriver, à environ 19h15. Comble de malchance, le petit magasin d’alimentation est déjà fermé, car une kermesse pour fêter la fin de l’éruption est en préparation.

de l’approvisionnement en nourriture

Trajet: Laugavegur étape 4: Emstrur-þórsmörk

Markarfljótsgljúfur

La journée commence en douceur, puisque tentes et sacs sont laissés au camping tandis que nous nous rendons au canyon de Markarfljótsgljúfur. Une boucle de 4.6 km nous fait découvrir une gorge étroite et profonde au fond de laquelle coule une rivière. Le soleil brille, il fait chaud, et nous nous promenons en short et T-shirt. Au sud, l’Eyjafjallajökull qui a paralysé l’Europe en avril, crache calmement un panache blanc.

Incroyable mais vrai: il fait assez beau et chaud pour être en T-Shirt!

On retourne ensuite à la cabane pour replier les tentes, puis nous entamons la dernière étape du trek. Mis à part quelques épisodes crachineux, il a fait globalement beau durant cette étape, bien plus verte et au relief plus marqué que la précédente.

L’eau est froide. Mais bon, j’exagère un peu pour démontrer l’effet “Danse de Guerre”

Quelques kilomètres avant l’arrivée, il nous faut traverser une rivière à gué, dont le courant était assez important, et la température frigorifique. Ayant un commentaire sur chaque situation, notre magazine “Safetravel” a ceci à dire sur les mouvements spasmodiques causés par l’eau glacée lors de traversées de rivières: “Il serait juste de donner un prix pour la plus grande danse de guerre, mais souvent, vous pouvez regarder le danses le plus divertissantes après la traversée à gué d’une rivière et lorsque vous essayez de vous réchauffer”.

Sur le chemin menant à þórsmörk

De l’autre côté de cette rivière qui nous a fait danser, le paysage change brusquement et nous traversons une zone à la végétation dense, avec des fleurs, des arbustes, des arbres et de l’herbe en abondance. On arrive finalement à þórsmörk niché dans la verdure. En plus de la cabane et du terrain de camping, le Lonely Planet annonce la possibilité d’acheter de la nourriture, et nous avions prévu d’acheter de quoi faire un repas supplémentaire afin d’effectuer les deux étapes suivantes qui nous amènerons à Skógar, au bord de la mer. Mais à part de la bière, des chips et des pâtes à tartiner suspectes, il n’y a rien. On décide donc de combiner les deux étapes menant à Skógar en une seule: 25 km, et environ 1000 mètres de montée, c’est faisable. Daniel et Matteo se débattent avec l’avale-monnaie de la douche, et l’intervention d’une rangerette munie d’un tournevis s’avère nécessaire.

du passage des rivières à gué

Trajet: Laugavegur étape 2-3: Hrafntinnusker-Áltavatn-Emstrur

Réveil et déjeuner dans la cabane, puis nous partons vers 9h15 pour la seconde étape du trek. Notre plan est de combiner les étapes 2 et 3 (12 km + 16 km) en une, ce qui nous donnerait la possibilité de poursuivre vers la mer le dernier jour, selon l’état des pieds de Daniel qui semblent avoir déjà passablement morflés.

Enfin un peu de verdure!

Nous commençons dans un décor minéral mordoresque avec des roches de toutes les couleurs, passant du presque blanc au noir. Nous surgissons tout à coup sur une crête. Devant nous s’étale alors un paysage complètement différent: une vallée toute verte avec un lac et des montagnes agréablement couvertes de végétation. Nous descendons dans cette vallée sous le soleil. Au fond, notre première rivière à traverser à gué (ou “à guéer”, comme je l’ai appris des Dicodeurs. Terme qui, n’en déplaise à Daniel Rausis, n’a rien à voir avec une variante française de la conjugaison du verbe allemand gehen: guéer – je suis gegangu). C’est super froid; heureusement que ce n’est pas trop large. Notre magazine “Safetravel”, qui a de bons conseils à donner sur presque tout, publie ceci à propos de la traversée de rivières à gué: “Il est préférable de chausser des cuissardes spéciales, puisqu’il n’est pas conseillé de de traverser pieds nus, ce qui pourrait augmenter la probabilité d’une chute”. Dommage, je n’avais pas pris de cuissardes avec moi. J’aurais sûrement été très à l’aise avec! Vers 13h00, nous arrivons au bord du lac Áltavatn, ce qui marque la fin de la première partie le la journée. Pause pic-nique puis départ pour la seconde étape du jour.

Ursina a trouvé un pont…

Après avoir guéé (On pourrait inventer un nouveau mot: guéage, n.m., passage d’une rivière à gué) nous commençons la traversée du désert: une plaine de sable battue par le vent; un paysage madmaxien…

En fin d’après-midi, nous arrivons à la cabane d’Emstrur où nous montons les tentes, cette fois sans vent. Un rapide constat des dégâts de la veille nous montre qu’il n’y a rien que l’on ne puisse réparer sur place, et nos trois tentes sont bien vite montées. Elles porteront par contre à jamais les cicatrices de l’Islande, dont le vent tempétueux relègue au second plan les tempêtes de Å et de Sligachan.

Le soleil est là; il est temps d’enlever des couches!

de l’usage de la boussole

Trajet: Laugavegur étape 1: Landmannalaugar-Hrafntinnusker

Lorsque l’on sort de la tente, la pluie a cessé, mais le vent est toujours présent. Le nombre de tente sur le camping a drôlement diminué, et plusieurs personnes semblent avoir passé la nuit dans les sanitaires.

Départ pour le trek du Laugavegur. Dernier regard sur la cabane de Landmannalaugar

Notre départ pour le trek est quelque peu retardée, car le sentier est fermé pour cause de vent. Vers 11h30, nous pouvons nous lancer sur le Laugavegur. Nous commençons par traverser un champ de lave jusqu’à des fumerolles au parfum agréable d’œuf pourri. Nous progressons ensuite dans un décor minéral surprenant aux multiples couleurs. Dans l’après-midi, nous arrivons à la cabane de Hrafntinnusker dans laquelle nous avions décidé de passer la nuit.

Laugavegur. Ca commence à monter. Champ de lave en arrière plan

La sympathique gardienne semble déçue que nous ne voulions pas camper, vue que le jour précédent déjà, personne ne voulait monter de tentes, vu la pluie et le vent. Elle nous propose un prix spécial pour camper et utiliser la cuisine de la cabane, ce que nous faisons. Monter les tentes n’est pas chose facile vu le vent, et nous mettons de grosses pierres sur les sardines afin d’être sûr que les tentes ne s’envolent pas. Pendant le montage, une forte bourrasque soulève la tente à Florent et casse un des tubes en Alu, déjà fatigué par les efforts de la veille. Il faut vite sortir le tube de réparation, mais le faire coulisser sur le tube tordu n’est pas une mince affaire. Nous sommes sur le point d’avoir recours à notre margarine, lorsque Florent parvient enfin à le mettre en place.

Camping à Hrafntinnusker. Malgré la protection contre le vent, il faudra plus tard démonter les tentes à cause de la tempête et dormir dans la cabane.

Satisfaits de notre travail, nous allons manger au chaud dans la cabane, bien à l’abri du vent. Nous assistons à l’arrivée d’un groupe de marcheurs du dimanche qui se font transporter les bagages d’hébergement en hébergement. N’étant donc pas limités en poids, ils prennent n’importe quoi, ainsi nous avons droit au spectacle de quelques dames corrigeant leur fardage grâce à leur trousse de maquillage… Dommage qu’elles n’aient pas eu de boussoles, car en plus de montrer le Nord, ce qui peut, dans certaines circonstances, être assez utile, la boussole a d’autres atouts cachés. Ainsi selon le magazine “Safetravel” que l’on trouve dans les offices de tourisme: “Vous ne devez pas oublier les divers usages de la boussole : son couvercle vous permet de boire la meilleure eau du monde(*) des torrents clairs(**), et sert de miroir à partir duquel vous corrigez votre présentation pour votre prochain hébergement.”

En fin de soirée la gardienne visiblement dynamisée par la tempête de vent vient nous annoncer que celui-ci souffle à plus de 145 km/h, et s’émerveille du fait que nos tentes soient toujours debout. Mais le sont-elles vraiment? Nous partons les contrôler et constatons qu’il est impossible de dormir dans ces conditions. De plus l’action combinée du vent et des pierres volcaniques coupantes que l’on avait posées sur les sardines a cisaillé deux sangles de ma tente, et vu que l’on ne tient presque pas debout, ce n’est pas le moment de réparer. Nous replions les tentes, les unes après les autres, vu que 5 personnes ne sont pas de trop pour éviter que tout ne s’envole. La gardienne, se sentant un peu coupable de nous avoir encouragés à camper, nous héberge à l’intérieur sans supplément. On y dormira sans doute mieux…

(*) Mais bien sûr! (**)les plus clairs du monde, ça va sans dire…

de la vertu des bains chauds

Trajet: Hella-Landmannalaugar

Aujourd’hui, on se rend au départ du trek du Laugavegur. Il semblerait que ce soit l’un des plus beau d’Islande, voire même “le plus beau du monde” selon une décision unilatérale des Islandais (on découvrira d’ailleurs au cours de notre séjour que les Islandais ont le meilleur agneau du monde, la meilleure eau du monde, les meilleurs fromages du monde. Enfin bref, pas de place au doute…)

Vue sur Hekla, le long de la route nous conduisant à Landmannalaugar

Nous laissons la voiture à Hella et prenons le bus jusqu’à Landmannalaugar. La route est magnifique et magnifiquement cabossée, et les paysages sont tantôt lunaires et tantôt tout vert. Arrivés à Landmannalaugar, on découvre que le terrain de camping est un véritable camp de base, avec de nombreux groupes aux tentes identiques étant venus visiter la région et passant la nuit là. Ca va souffler nous dit-on, mais pas de problème, il y a bien assez de grosses pierres sur le terrain pour sécuriser les sardines. En effet, les nuages sont bien bas, mais la tempête ne devrait pas arriver avant le soir nous dit-on…

Daniel, Matteo et moi partons pour une petite balade avant le mauvais temps, pendant qu’Ursina et Florent vont tester la rivière chaude à proximité. Lorsque l’on rentre de notre petit tour sur le champ de lave, le temps a décidément tourné au vinaigre, mais nous décidons tout de même d’aller nous baigner, accompagnés par Ursina et Florent qui repartent pour un second tour.

L’endroit où l’on peut se baigner consiste en une rivière tiède dans laquelle arrive plusieurs ruisseaux très chauds. Le truc consiste à se placer stratégiquement pour avoir de l’eau à la bonne température. La difficulté du jeu découle du fait que la température de l’eau change en fonction du déplacement des personnes, qui influence le courant des eaux qui se mélangent. Nous restons pas loin de deux heures dans la rivière, bien au chaud et sous la pluie. Il a tout de même fallu une bonne dose de courage pour sortir de l’eau et retourner aux tentes!

Le terrain de camping de Landmannalaugar ressemble à un camp de base…

La nuit s’annonce tempétueuse, puisque des rafales jusqu’à 145 km/h sont attendues. Plusieurs tentes s’envolent, d’ailleurs, mais les notre résistent… pour l’instant!

de l’odeur de l’eau

Trajet: Reykjavik – Hella

Il 8 est heures, et on se réveille à Reykjavik. La manière dont nous y sommes arrivés n’a rien de bien mystérieux: Des discussions via mail, un barbecue qui est sorti de la tête à Matteo, un peu d’avion, un transfert en bus et une bouteille de vin blanc cassée dans un sac plein d’habits est tout ce qu’il aura fallu.

Et on commence par une coïncidence, puisque le cousin de Daniel et sa copine qui visitent aussi l’île se trouvent justement à Reykjavik aujourd’hui, c’est l’occasion d’aller manger ensemble. Mais d’abord, une bonne petite douche au goût d’œuf pourri (on s’y habitue vite), puis il faut aller chercher la voiture de location. Florent et Matteo s’en chargent pendant que nous allons faire un petit tour au centre ville, qui n’est finalement pas bien grand.

Repas de midi à 7 donc, dans un restaurant de Reykjavik. Si les guides de voyage sont unanimes pour dire que parmi les souvenirs inoubliables que l’on rapportera d’Islande, la gastronomie n’y figurera pas, il semble que nous avons eu de la chance. Bon, il ne fut pas facile de trouver un restaurant Islandais, alors que les bistrots italiens, thai ou les fast food sont légion.

L’après-midi, on profite d’aller faire les courses pour les premier jours de trekking. Ensuite, départ direction Hella pour une première nuit de camping.